tag:blogger.com,1999:blog-65769106199493229022024-03-13T21:24:23.712-07:00 Rexistance en Inde Récit d'un voyage dans les pas de GandhiMagalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.comBlogger43125tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-18719979056095197152013-08-13T05:28:00.000-07:002015-09-25T02:36:19.515-07:00J'ai trouvé la FEVE !<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Je ne peux pas ne pas vous présenter le lieu où je suis actuellement, à savoir l'Arche de Saint-Antoine, ainsi que la formation de 2 ans qu'ils proposent, la FEVE, idéale pour les chercheurs de projets collectifs. En effet, mon atterrissage ici est dans la droite conséquence de mon voyage sur les pas de Gandhi, que je ne quitte pas - c'est le cas de le dire - d'une semelle !<br />
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<img alt="https://formationfeve.files.wordpress.com/2015/04/banniere-4.jpg" height="75" src="https://formationfeve.files.wordpress.com/2015/04/banniere-4.jpg" width="400" /><br />
<a name='more'></a><br />
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<a href="http://arche-nonviolence.eu/" target="_blank">L'Arche</a> est la communauté créée par Lanza del Vasto, disciple de Gandhi importateur de sa philosophie en Occident, dont je vous ai présenté l'action dans un précédent article. Une des maisons de la communauté, <a href="http://www.arche-de-st-antoine.com/arche.htm" target="_blank">l'Arche de Saint-Antoine</a>, se situe en Isère, à Saint-Antoine-l'Abbaye, où je suis donc actuellement.<br />
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C'est une belle et grande bâtisse ancienne dans un petit village médiéval, avec de beaux jardins et potagers dedans et autour. Les résidents permanents sont une douzaine de personnes ou familles engagés dans la communauté, c'est-à-dire qui vivent ici ensemble en équilibrant vie privée et vie en collectivité. Ensuite vont et viennent ici tout un tas de gens très différents pour une semaine ou plusieurs mois ou années, qu'ils soient en stages de formation ou juste venus passer ici quelques vacances (selon le degré de participation à la vie collective, l'hébergement sera payant ou pas).<br />
Comme dans les ashrams gandhiens, la vie est rythmée par une série de rendez-vous, comme la pluche des légumes chaque matin (un festival d'odeurs), les temps de prière ou de recueillement (la communauté est chrétienne mais cultive le lien avec d'autres traditions comme Gandhi le faisait), les travaux communs et bien sûr les repas (végétariens, copieux et goûteux).<br />
Bref, un lieu très convivial dans un cadre magnifique. Pour tous les inspirés ou les chercheurs d'inspiration écologique, collective et spirituelle.<br />
<br />
L'Arche propose une formation, <a href="http://www.feve-nv.com/" target="_blank">la FEVE (Formation et Expérimentation au Vivre-Ensemble</a>) sur deux ans pour les 22-35 ans (avec des exceptions), comprenant des interventions pédagogiques avec rencontres d'acteurs, visites de terrain, théorie... sur la non-violence (la philosophie d'action politique et la méthodologie de communication), la gestion des conflits, l'engagement social, la gestion de projet... tout ce qui permet de porter ensuite des initiatives de type collectif. Mais la FEVE est aussi, et surtout dirais-je, un espace d'expérience de la vie communautaire avec tout ce que cela apporte de rencontres fertiles, de connaissance de soi et des autres.<br />
<br />
Si vous connaissez des gens en recherche de formation ou de lieu d'expérimentation, faites-leur savoir ! Il reste encore des places pour la promotion 2013 !<br />
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Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-90998343656580626852013-08-06T10:26:00.000-07:002013-08-13T05:37:19.714-07:00De l'accaparement des terres à la transition agricole<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-TozqzDKehds/SocmCM0j-EI/AAAAAAAAAaQ/I-JGZPT9kiQ/s640/IMGP8341.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-4ZkJjwym_Os/UG7PurVATXI/AAAAAAAAHPk/aL462uUrAWA/s1600/P1050336.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-4ZkJjwym_Os/UG7PurVATXI/AAAAAAAAHPk/aL462uUrAWA/s400/P1050336.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<i>Avec cet article, je vous propose une petite synthèse personnelle de l'actualité de la lutte paysanne dans le monde, avec des liens divers pour continuer à s'informer et à s'engager sur un sujet de plus en plus vital pour la planète. </i><br />
Au-delà de <b>l'expérience indienne de la Jan Satyagraha</b> en octobre dernier, dont les résultats se mettent petit-à-petit en place, il est indispensable de comprendre à quel point les logiques d'accaparement des terres agricoles est un phénomène absolument mondial, qui nous concerne donc tous puisqu'il s'agit, in fine, de ce qu'on mange et de là où on vit. Car les systèmes de prédation économique qui les orchestrent sont sans frontières et nul pays n'en est protégé, même si les modalités d'emprise sont plus ou moins subtiles en fonction des contextes.<br />
<a name='more'></a><br />
Le <b>Mouvement des sans terre au Brésil</b> est aussi emblématique que celui d'Ekta Parishad par le nombre de personnes mobilisées et l'efficacité de leurs luttes organisées contre la main mise sur les terres des multinationales. Que ce soit pour de la production intensive d'agrocarburants ou de cultures OGM, ou pour des projets industriels ou miniers mégalo qui laissent des terres mortes derrière eux. Le mouvement paysan international La Via Campesina promeut en ce moment une <a href="http://viacampesina.net/downloads/PDF/FR-3.pdf" target="_blank">"<b>Déclaration des droits des paysannes et des paysans</b>"</a> qui est en cours d'étude à l'ONU.<br />
<br />
Mais il y a d'autres modalités de destruction de la paysannerie traditionnelle (c'est-à-dire d'agriculture et d'élevage sinon familiaux, au moins à échelles raisonnables et ayant évité la logique ultraproductiviste et l'endettement sans fin de l'agroindustrie). Un exemple frappant au Mexique est décrit dans le documentaire <a href="http://www.festival-alimenterre.org/film/deportes-libre-echange" target="_blank">"Les déportés du libre échange"</a> de Marie-Monique Robin (la réalisatrice de "le monde selon Monsanto" et "les moissons du futur" qui s'est fait remettre la légion d'honneur sur la ZAD de Notre-Dame des Landes en juin dernier). Elle y décrit comment les accords commerciaux de libéralisation en Amérique du Nord (ALENA) ont engendré un exode rural massif des paysans mexicains croulant soudain sous la concurrence déloyale des importations (de maïs notamment) subventionnées des Etats-Unis. On se rappelle aussi la campagne "L'Europe plume l'Afrique" dénonçant la façon dont les restes de poulets européens subventionnés par la PAC envahissaient le marché africain, ruinant ainsi leurs propres productions locales. Idem pour le lait en poudre... Dans ce type de cas, appelés "dumping économique", pas besoin de faire partir manu militari les paysans ou éleveurs de leurs terres : ils sont obligés eux-mêmes de s'exiler quand les produits étrangers à très bas coûts les empêchent de vendre leurs productions locales.<br />
Le succès croissant de la <b><a href="http://www.alimenterre.org/" target="_blank">campagne</a> et du <a href="http://www.festival-alimenterre.org/" target="_blank">festival de films</a> </b>ALIMEN<b>TERRE</b>, organisé par le <a href="http://www.cfsi.asso.fr/" target="_blank">CFSI</a>, prouve une vraie conscientisation des citoyens sur ces questions de souveraineté alimentaire des pays et de droit à une alimentation saine pour tous, ici et là-bas, l'événement faisant des petits chaque année dans de nouveaux pays notamment d'Europe et d'Afrique.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-TozqzDKehds/SocmCM0j-EI/AAAAAAAAAaQ/I-JGZPT9kiQ/s640/IMGP8341.JPG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-TozqzDKehds/SocmCM0j-EI/AAAAAAAAAaQ/I-JGZPT9kiQ/s400/IMGP8341.JPG" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Opération d'escorte civile de vignerons palestiniens sur leur terre, menacée par la colonie (en arrière plan) - http://rexistance.blogspot.com </td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Evidemment, ne pas oublier aussi que des des zones de guerre sont directement liées à des problématiques d'accaparement des terres. L'<b>intervention militaire française au Mali</b> ne peut pas être décryptée sans considérer la présence des mines d'extraction d'uranium (Areva) dans cette région d'Afrique par exemple.<br />
Et qu'est-ce que la <b>colonisation israélienne en Cisjordanie</b> sinon le vol pur et simple de terres palestiniennes pour l'entreprise sioniste de construction de villes et plantations coloniales en violation totale du droit international ? La dimension géopolitique et idéologique du colonialisme israélien est indéniable, et sans doute primordiale, mais elle s'explique d'autant plus quand on connaît les ressources en eau (détournées) de la vallée du Jourdain ou en gaz de la mer gazaouie. Et ici comme ailleurs, ce sont les mêmes multinationales qui participent à la vendetta (Veolia, Alstom, Orange...) Concrètement, les paysans palestiniens ont de plus en plus de difficultés à cultiver leurs vignes et oliveraies, à les irriguer (l'eau est détournée par les colons) à y avoir même accès, à écouler leurs marchandises au travers des douanes israéliennes, et, tout simplement, à garder ces terres qui se réduisent comme peau de chagrin chaque jour. Chaque jour.<br />
<br />
<b>En Espagne</b>, la "crise" a occasionné des mouvements citoyens et d'ouvriers agricoles de récupération de terres abandonnées à la spéculation, comme la<b> </b><a href="http://www.bastamag.net/article2955.html" target="_blank">ferme de Somonte</a><a href="http://www.bastamag.net/article2955.html" target="_blank"> de 400 ha en Andalousie</a>.<br />
Ces résistances paysannes ont la caractéristique de promouvoir des pratiques agroécologiques soutenables qui, pour s'affranchir de toute dépendance aux intrants chimiques, pesticides et OGM (et donc aux banques) et garantir une vraie qualité alimentaire, se nourrissent à la fois de techniques traditionnelles et des nouvelles connaissances scientifiques (sur la microbiologie des sols par exemple).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.bastamag.net/local/cache-vignettes/L500xH375/P-Baque_-_Somonte_3-a4115.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://www.bastamag.net/local/cache-vignettes/L500xH375/P-Baque_-_Somonte_3-a4115.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
<b>En France aussi</b>, tout cela est d'actualité. Le <b><a href="http://paysansansterre.noblogs.org/soutiens/" target="_blank">Collectif des paysans sans terre en France</a></b> vient d'être créé afin de soulever le problème des agriculteurs et éleveurs qui souhaitent trouver des terres pour travailler, celles-ci étant soit rachetées par des exploitations plus grandes pour faire toujours plus d'intensif, soit sacrifiées à quelque projet de construction d'un centre commercial ou autre bétonnage intensif (<a href="http://www.bastamag.net/article3191.html" target="_blank">voir l'exemple de Mickaël Hardy</a>). Tous les 7 ans, en France, la surface d'un département de terres agricoles se trouve étouffé sous le bitume et le ciment.<br />
La <b>lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes</b>, qui a rassemblé quelques dizaines de milliers de sympathisants ce week-end lors d'un <a href="http://www.notredamedeslandes2013.org/" target="_blank">Festival bon enfant, musical et dans la biodiversité militante</a>, est devenue un des emblèmes à l'échelle mondiale de la lutte contre les <b>"grands projets inutiles imposés"</b> (les GPII). Sont ainsi désignés tous les projets d'infrastructures (centres commerciaux, barrages gigantesques, lignes à grandes vitesse, centrale nucléaire...) imposés aux habitants d'un territoire donné, et qui bénéficient en réalité surtout à l'entreprise exploitante (Vinci en l'occurrence pour NDDL) et aux politiciens concernés dont les conflits d'intérêt sont pourtant toujours avérés. Voir la <a href="http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2013/07/01/au-pays-des-frondes-contre-les-grands-projets-inutiles_3438133_3244.html?xtmc=tour_de_france_des_grands_projets_inutiles&xtcr=10" target="_blank">cartographie de lemonde.fr</a> sur ces grands projets en France.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-_kCUOsR_Vs0/Uf-ySfuk7FI/AAAAAAAAMT4/f57aXaYdAe4/s640/2013-08-03_22.09.27_NDL2013_G-de-Crop_foutographe%2540laposte.net_8973.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="268" src="http://2.bp.blogspot.com/-_kCUOsR_Vs0/Uf-ySfuk7FI/AAAAAAAAMT4/f57aXaYdAe4/s400/2013-08-03_22.09.27_NDL2013_G-de-Crop_foutographe%2540laposte.net_8973.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Envol de lanternes lucioles à ND des Landes samedi 3 août, manifestation poétique contre l'aéroport</td></tr>
</tbody></table>
<br />
En définitive, l'accaparemment des terres agricoles n'est plus simplement une question de solidarité internationale, mais de vision du monde à venir. Il y a une <b>logique villageoise à recréer</b>, un espace prioritaire où les gens vivent et font cohabiter des activités (sous forme salariée ou pas) leur permettant de se nourrir, de se loger, de se déplacer avec des produits et des énergies au maximum locaux et autogérés. Les dépendances nationales ou internationales sont inévitables, mais en subsidiarité, là où on ne pourra pas faire autrement.<br />
La décennie 2000 a été celle de l'émergence d'alternatives en ce sens. La décennie 2010 met toutes ces intiatives en cohérence pour proposer un nouveau système, qualifié de "transition" (agricole, alimentaire, énergétique, démocratique...) tel le <a href="http://villesentransition.net/" target="_blank">Réseau des villes en transition</a>.Un autre collectif est né récemment, le <a href="http://www.festival-transition.coop/collectif-transition/" target="_blank">collectif pour une transition citoyenne</a>
pour proposer une série d'engagements complémentaires pour
impliquer chaque individu et chaque territoire dans une logique de
changement systémique, comme les <a href="http://www.colibris-lemouvement.org/%E2%80%8E" target="_blank">Colibris</a>, créé par Pierre Rabhi pour capitaliser les expériences citoyennes à travers un grand plan de transformations collectives, ou <a href="http://terredeliens.org/" target="_blank">Terre de liens</a> qui propose aux citoyens de placer leur argent dans des projets paysans ("et si vous faisiez pousser des fermes").<br />
<br />
A l'aube de la campagne électorale municipale, c'est le moment de demander aux futurs élus des campagnes de s'engager pour une vie plus autonome des territoires, moins dépendante des grandes surfaces, de l'énergie nucléaire et du pétrole et des exportations des fruits de l'exploitation du monde entier... Une vie reposant davantage sur les ressources propres de la nature, le soin porté à l'environnement, les savoir-faire traditionnels et innovations des habitants, la biodiversité et la complémentarité des espèces végétales, animales et humaine, la coopération collective et la "sobriété heureuse". Chiche !</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-64224073574845889482013-08-06T04:43:00.001-07:002013-08-06T04:45:27.484-07:00Cent mille et une victoires pour le monde<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAyfNpu9V_NSmBO7wyCPbQGj70fLz6lKhjheKfJOuy_1SJvnMtZLZE7O8wVw-g39vicdVyFuCYhs9HrcsJvo4fioZHQu1zNVmJczVcP5MrBOhhpE_t1x_F_4V96PkqnNWsUxVpqkKJw2g/s1600/DVD+cent+mille+et+une+victoires+pour+le+monde.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAyfNpu9V_NSmBO7wyCPbQGj70fLz6lKhjheKfJOuy_1SJvnMtZLZE7O8wVw-g39vicdVyFuCYhs9HrcsJvo4fioZHQu1zNVmJczVcP5MrBOhhpE_t1x_F_4V96PkqnNWsUxVpqkKJw2g/s640/DVD+cent+mille+et+une+victoires+pour+le+monde.jpg" width="467" /></a></div>
Je vous présente le documentaire tourné sur la marche Jan Satyagraha par l'association Shanti (François Verlet et Louis Campana, le président de Gandhi international). A partir de la première marche Janadesh de 2007, ses réussites et ses échecs, il présente la mobilisation dans toute l'Inde jusqu'à la Marche en octobre dernier et son succès auprès du gouvernement indien. Mais ce n'est qu'une "demie-finale", comme le dit Rajagopal PV, car la vraie victoire arrivera quand ces mesures seront appliquées et que les paysans de l'Inde (70% de la population indienne) auront une terre à cultiver. D'où l'importance de continuer à informer et mobiliser sur la question de l'accaparement des terres en Inde et ailleurs.<br />
<a name='more'></a><br />
<br />
Un documentaire didactique et de format idéal pour une projection-débat, à l'occasion par exemple du Festival AlimenTERRE (www.festival-alimenterre.org) ou de la Semaine de la solidarité internationale (www.lasemaine.org) en octobre et novembre prochains.<br />
<br />
Vous pouvez vous procurer ce DVD en envoyant un chèque de 22€ (frais de port inclus) à l'ordre de l'association Shanti à :<br />
Louis Campana, association Shanti<br />
37 rue de la Concorde <br />
11000 Carcassonne<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDMTGVjxCh3XExC7Iv5P4HUj5ohX8633Ulf9NQuoqf3RI6QO4f7QqSQLGae1bS6MGDAsl-xRpjOClDR8HUadCAIeltq4d5F2T1JOqsBQ_i-O-qeFcgvQvqokxrU-a2LKAxRXWWFwMkAt4/s1600/DVD+cent+mille+et+une+victoires+pour+le+monde+jaquette+verso.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDMTGVjxCh3XExC7Iv5P4HUj5ohX8633Ulf9NQuoqf3RI6QO4f7QqSQLGae1bS6MGDAsl-xRpjOClDR8HUadCAIeltq4d5F2T1JOqsBQ_i-O-qeFcgvQvqokxrU-a2LKAxRXWWFwMkAt4/s640/DVD+cent+mille+et+une+victoires+pour+le+monde+jaquette+verso.jpg" width="458" /></a></div>
<br /></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-48878922889919094782013-01-27T03:52:00.003-08:002013-01-27T04:28:50.008-08:00Au chevet de la terreC'est le nom de l'émission "Interception" sur France inter ce dimanche, qui donne une vraie vision de ce que pourrait être une nouvelle agriculture en France (et ailleurs !), qui redonne à la terre sa vitalité biologique aux paysans le sens de leur travail. Face aux ravages de la mondialisation agroindustrielle qui stérilise les sols et déshumanise les gens : je conseille fortement, ça fait du bien !<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>"Souvent, on les appelle : Les médecins de la terre. </i><br />
<i>Lydia et Claude Bourguignon auscultent les sols. Ils
tentent de leur rendre la santé quand les méthodes agressives de l’agriculture
intensive ont fortement abimé les terres cultivables au point, parfois, d’en
faire disparaître toute trace de vie. Engrais chimiques et pesticides ne sont
pas les amis de ce couple de scientifiques."</i></blockquote>
<h3 style="text-align: center;">
<a href="http://www.franceinter.fr/emission-interception-au-chevet-de-la-terre">Ecouter l'émision (+ photos + vidéo + podcast)</a></h3>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.franceinter.fr/sites/default/files/imagecache/scald_image_max_size/2013/01/22/546731/images/P1020776.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="298" src="http://www.franceinter.fr/sites/default/files/imagecache/scald_image_max_size/2013/01/22/546731/images/P1020776.JPG" width="400" /></a></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-65500960295923211622013-01-09T13:44:00.002-08:002013-01-27T04:43:13.745-08:00Je ne dirai plus « les »<i><span style="font-size: small;">
</span></i><span style="font-size: small;"><i>Un texte <span style="font-size: small;">fortement inspiré <span style="font-size: small;">du surcroît de complexité <span style="font-size: small;">qu'a apporté l'Inde dans ma vision de la société-monde.</span></span></span> </i></span><br />
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<b><span style="font-size: small;">En 2013, je ne dirai plus
« les ».</span></b><span style="font-size: small;"> </span><br />
<br />
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-buIhPaSFOus/UG7Lqpu26FI/AAAAAAAAHR0/rSy74uibFg4/s1600/P1050199.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="240" src="http://1.bp.blogspot.com/-buIhPaSFOus/UG7Lqpu26FI/AAAAAAAAHR0/rSy74uibFg4/s320/P1050199.JPG" width="320" /></a><span style="font-size: small;">« Les »,
article pluriel <i>défini</i>.<br />Je ne veux plus <i>définir</i>
LES gens. Ni LES Français ni LES étrangers, ni LES Américains, ni
LES riches ni LES pauvres, ni LES chrétiens ni LES musulmans ni LES
athées, ni LES hétérosexuels ni LES homosexuels, ni LES hommes ni
LES femmes, ni LES médias, LES capitalistes, LES socialistes, ni
même LES politiques, ni LES bons et LES méchants, et surtout pas
LES personnes « lambda ».</span><span style="font-size: small;"> </span><br />
<span style="font-size: small;">Je ne veux plus voir et
juger des pluriels massifs, mais reconnaître et comprendre le
singulier subtil.</span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<span style="font-size: small;">« LES »
englobe, enferme, amalgame, stigmatise. « LES » a
forcément toujours tort.</span><br />
<a name='more'></a><span style="font-size: small;">Si je dis « LES
<i>ceux-ci</i> sont <i>cela </i>»,
je sur-définis <i>Ceux-ci</i>
(ceux que l'on désigne ainsi se reconnaissent-ils en ce nom ?
Souhaite-t-on vraiment parler de l'ensemble des individus de ce
groupe ?), et je leur acolle un c<i>ela</i>
péremptoire (les connaît-on tous pour tous les définir ainsi ?
Prend-on une minorité pour une majorité, ou une majorité pour une
unanimité ?).</span></div>
<br />
<span style="font-size: small;">Mes ami-e-s, reprenez-moi
quand je dirai « LES ».</span><br />
<span style="font-size: small;">Et si je truche en disant
à la place « la plupart », demandez-moi fermement des
preuves. Demandez-moi de parler de ceux que je connais plutôt que de
ceux dont d'autres me parlent avec des « LES ».
Empêchez-moi d'enfermer les gens dans des « LES ».
Nommer et définir un groupe de gens pour LES juger revient à LES
communautariser, et plus je les communautariserai, plus ils se
communautariseront en retour pour se défendre.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">« LES » nie
l'hétérogénéité des groupes et l'identité complexe ou les
identités multiples de chacun-e.</span><br />
<span style="font-size: small;">« LES » oublie
toutes ces exceptions de la société que nous sommes tous un peu,
jamais seulement de telle origine nationale ou sociale, de telle
culte ou culture, de telle couleur de peau ou politique.</span><br />
<span style="font-size: small;">« LES » cache
ces individus à l'histoire compliquée, ces personnes à
contre-courant, ces gens aux croisements, ces insolites, ceux qui ne
veulent pas s'aligner dans un rang pour toujours, ceux qui cherchent
la vérité sur tous les chemins.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Gardez-moi de tous les
« LES ».</span><br />
<span style="font-size: small;">Car nous sommes tous dans
le « LES » d'autres gens, ceux qui nous collent sur la
tête une étiquette tellement grande qu'on ne distingue plus le
particulier de notre regard, notre propre nuance, nos propres
motions, émotions et motivations.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">« LES » nous
empêche de nous appuyer sur nos originalités pour créer du neuf,
de nouveaux « NOUS ».</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Oui, il y a des cultures,
des communautés, des classes sociales, des identités collectives
fortes. Mais ce sont à elles de se définir, collectivement, pas à
moi.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Alors mes ami-e-s,
empêchez-moi de croire celui qui parle le plus fort au nom d'un
groupe. Et s'il parlait fort parce que tous les micros ne se
tendaient que vers lui ? Et s'il parlait fort justement parce
qu'il se sent en minorité ? Et s'il parlait si fort pour se
convaincre lui-même ?</span><br />
<span style="font-size: small;">Car celui qui a raison se
contente souvent, en silence, de sa sincérité.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Empêchez-moi de croire
celui qui parle sans mandat au nom d'autres, les prenant en otage
dans un NOUS asphyxiant. Aidez-moi à permettre à chacun-e de
s'exprimer pour s'assumer ou non dans ce NOUS.</span><br />
<span style="font-size: small;">Et empêchez-moi, moi
aussi, de parler trop fort au nom de ceux que je croirais
représenter : si je donne l'impression de tendre mon drapeau,
proposez-moi à la place le vôtre, ou tendez-moi simplement votre
main.</span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">Et aussi, par notre
amitié, inventons et faisons vivre notre NOUS à nous, autour de ce
que nous aimons ensemble, sans jamais essayer de définir ou de figer
ce NOUS pour que jamais personne ne le prenne pour un « LES ».<b> </b></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><b>Pour qu'il y ait plein
de jolis petits NOUS, tout partout, plutôt que de gros LES laids :</b><i><b> </b></i></span><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><i><b>Heureuse
année 2013 à tou-te-s et à chacun-e d'entre </b></i><span style="color: #ff3366;"><i><b>NOUS
</b></i></span><i><b>!<span style="font-size: small;"> </span></b></i></span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; margin-left: 2.22cm;">
<span style="color: #ff3366; font-size: small;"><b>2</b></span><span style="color: #ff3366; font-size: small;">
<span style="color: black;">points reliés pour faire la relation de base du NOUS</span><b><br />0</b></span><span style="color: #ff3366; font-size: small;">
<span style="color: black;">pour entourer notre NOUS, à deux, trois ou plus</span><b><br />1</b></span><span style="color: #ff3366; font-size: small;">
<span style="color: black;">pour la singularité et la personnalité que chacun-e apporte au NOUS</span><b><br />3</b></span><span style="font-size: small;">
pour que toute relation soit toujours ouverte à un tiers et à Celui
qui NOUS relie tous </span></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Magali</div>
<span style="font-size: small;">
</span>Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-76215963439582898732012-12-31T02:47:00.000-08:002013-01-27T04:31:27.601-08:00 Une Marche… qui marche !<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><i>Un article <span style="font-size: small;">de synthèse sur la Marche "J<span style="font-size: small;">an Satyagraha", qui reprend le contenu du blog sur un ton plus<span style="font-size: small;"> journalistique</span>.</span></span> </i><b><br /></b></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Peut-être
tout simplement la plus grande marche militante jamais organisée
dans le monde. Déjà un défi, déjà une expérience forte. Mais
quand, en plus, celle-ci atteint son objectif et pousse le
gouvernement indien à engager une réforme des terres, voilà de
quoi redonner de l'énergie au mouvement social mondial… Au pays de
la non-violence, l'esprit de Gandhi est encore bien vivant.</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-vLR82z5QDOE/UG7SqipdmpI/AAAAAAAAHN4/RkoA_etz8jc/s1600/P1050435.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-vLR82z5QDOE/UG7SqipdmpI/AAAAAAAAHN4/RkoA_etz8jc/s400/P1050435.JPG" width="400" /></a></div>
</div>
<a name='more'></a><br />
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">C'était
en octobre à Gwalior, en Inde. Le mouvement Ekta Parishad, qui
rassemble des centaines d'organisations paysannes dans tout le pays,
lançait la Jan Satyagraha, "la Force de Vérité", une
marche pour la dignité et la justice directement inspirée de la
philosophie de Gandhi. </span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">L'enjeu
: lutter contre l'"accaparement des terres", ce phénomène
désormais mondialement connu d'expulsion de populations rurales de
leurs terres par des multinationales, avec la complicité des
gouvernements, sous couvert de projets de "développement".
Développement de quoi ? De monocultures gigantesques, de
barrages électriques, de l'exploitation forestière. Résultat : des
populations paysannes ou tribales se trouvent expulsées de leurs
terres ancestrales, manu militari le cas échéant. 60 millions
d'Indiens ainsi chassés. Par exemple 6 millions de déplacés, et 2
millions encore à venir rien que dans le Jharkhand, cet État encore
couvert de forêts il y a quelques décennies, et habité par
plusieurs peuples nomades vivant traditionnellement de chasse et de
cueillette, les Adivasis. Dans ce même État, 25 000 hectares
de terres agricoles y sont mobilisés pour l'exploitation de minerais
de charbon, d'or ou d'uranium (Areva est là-bas), et 20 000 ha
pour la construction de barrages électriques. Quand les entreprises
ont suffisamment épuisé les ressources, elles laissent derrière
elles d'immenses terrains vagues et une terre au mieux épuisée, au
pire complètement polluée. Les organisations de la société civile
membres du réseau Ekta Parishad accompagnent ces populations sur des
projets concrets de survie, mais aussi en les aidant à s'organiser
et se former sur leurs droits. Et à se mobiliser, comme pour la
Marche Jan Satyagraha.</span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<h4 style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><b>La
réforme en marche</b></span></h4>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Cette
marche, cela faisait plus de deux ans qu'elle se préparait. En 2007,
les 25 000 marcheurs de Janadesh avait poussé le gouvernement à
quelques engagements, restés pour la plupart lettre morte. Il
fallait relancer la pression. Pendant un an, le leader d'Ekta
Parishad, Rajagopal PV, et ses équipes ont tourné dans toute l'Inde
pour mobiliser les paysans sans terre, les dalits ("intouchables")
et autres populations marginalisées. Le jour du lancement de la
Marche, le 2 octobre, 50 000 personnes étaient ainsi réunies de
tout le sous-continent indien. Les négociations entre Ekta Parishad
et le gouvernement ont repris fortement juste avant. C'est que 100
000 personnes marginalisées qui débarquent à Delhi, cela peut
faire peur à un gouvernement central politiquement affaibli. Le jour
du meeting, la déclaration du Ministre du développement rural
présent est très attendue. </span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span><br />
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-67Ucuwc2u7E/UG7NsMcSKoI/AAAAAAAAHQ4/cizOqHn_nzk/s1600/P1050263.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="360" src="http://2.bp.blogspot.com/-67Ucuwc2u7E/UG7NsMcSKoI/AAAAAAAAHQ4/cizOqHn_nzk/s640/P1050263.JPG" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Rassemblement d'ouverture de la Marche le 1er octobre</td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
ses promesses vagues sonnent creux et l'atmosphère devient houleuse,
le mécontentement et l'incompréhension soulèvent la foule. Les
représentants d'Ekta Parishad se réunissent alors sur la tribune -
tous micros branchés ! - pour délibérer ouvertement de la décision
à prendre. C'est l'unanimité pour que la Marche ait bien lieu, dès
le lendemain, pour demander des engagements plus concrets au
gouvernement. Et ce malgré de graves problèmes de vivres pour
nourrir tous les marcheurs pendant un mois. </span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
pour cela que, le 2 octobre, seuls 35 000 personnes environ partent
vers Delhi. Les autres doivent rentrer travailler, mais reviendront
pour le final à Delhi. La Jan Satyagraha est constituée de groupes
de différentes régions, marcheurs et marcheuses alignés en trois
colonnes, drapeaux à la main et sacs sur la tête. Des enfants
aussi, certains tout petits. Le ton est déterminé et discipliné,
ponctué de slogans sur le droit à la terre ou à l'eau, de musique
et de chants répétés les jours précédents. Certains costumes
traditionnels, des déguisements théâtraux sur le thème de leurs
revendications, ou tout simplement leur habit de tous les jours,
parfois juste un dhotî (pagne) autour des hanches comme Gandhi. Les
étapes font entre 15 et 25 km, traversant la campagne ainsi que
quelques villages où les écoliers et les gens accueillent les
marcheurs avec des applaudissements, des colliers et des jets de
pétales de fleurs jaunes et orange. A la fin des étapes, chaque
groupe rejoint son camion de ravitaillement et s'installe autour ; le
repas du jour est déjà prêt, des nans par centaines sur des
nappes, des marmites de riz et de pommes de terre d'un mètre de
diamètre. Les paysans dorment chaque nuit sur la route à même le
sol.</span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Pendant
la Marche, les négociations continuent. Des députés fédéraux
appuient les "Satyagrahis". Et le 11 octobre, ça y est, un
accord est signé entre les marcheurs et le gouvernement, représenté
par le Ministre du développement rural, Jairam Ramesh. Le
gouvernement fédéral s'engage à plancher sur une politique de
réformes agraires et à faire pression auprès des gouvernements
locaux - l'allocation de terres étant leur prérogative - pour
permettre aux populations marginalisées à rester sur leurs terres,
ou à en obtenir de nouvelles pour y travailler. Et pour y vivre !
Car l'une des clauses centrales, et nouvelles, de l'engagement
consiste à inclure le droit au logement pour chaque famille pauvre
et sans terre. Concrètement, cela se traduira par l'établissement
de l'ébauche d'une feuille de route dans les 6 prochains mois,
l'adoption d'une provision légale pour fournir des terres arables
aux sans-terre et des terres habitables aux sans-abri. L'accord fait
aussi mention de mécanismes d'application comme les tribunaux de
procédure accélérée, avec un agenda précis.</span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
Ekta Parishad n'est pas naïf. Au contraire, fort de l'expérience de
la Janadesh en 2008 dont le peu de promesses obtenues n'avait pas
vraiment été tenues, le mouvement reste vigilant, à tel point
qu'il lance dans la foulée de la signature de l'accord un appel à
soutien international pour signifier au gouvernement que les
"invisibles" ne le lâcheront pas d'une semelle, et que
l'œil de la conscience citoyenne veille, partout dans le monde. </span> </div>
<span style="font-size: small;"></span><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-uxvaXRIMMgQ/UG7SfOnnHwI/AAAAAAAAHOA/4j77OxyJspM/s1600/P1050431.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-uxvaXRIMMgQ/UG7SfOnnHwI/AAAAAAAAHOA/4j77OxyJspM/s400/P1050431.JPG" width="398" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Certains des paysans se sont mobilisés pour participer à cette marche, outre pour la défense de leurs droits, aussi pour le repas quotidien qu'ils sont sûrs d'avoir ici</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"></span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm; page-break-before: always;">
<h4>
<span style="font-size: small;"><b>Marcher
pour rester debout</b></span></h4>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-J1UCPg5pPBg/UG7SlJrPLGI/AAAAAAAAHN8/AgeNmcenc8Q/s1600/P1050432.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-J1UCPg5pPBg/UG7SlJrPLGI/AAAAAAAAHN8/AgeNmcenc8Q/s400/P1050432.JPG" width="225" /></a><span style="font-size: small;">Beaucoup
de paramètres expliquent ainsi la réussite de cette Marche.
L'expérience et l'organisation d'Ekta Parishad, le travail de
terrain quotidien de ses membres, ses capacités de mobilisation de
la base et de négociation en hauts lieux, ainsi que le charisme et
la notoriété de son leader Rajagopal PV. Ce dernier souligne aussi
le rôle du soutien international des réseaux paysans et de
solidarité internationale. D'autre part, Ekta Parishad a bénéficié
d'un contexte politique défavorable au gouvernement. Ironie de
l'Histoire, c'est bien le Parti du Congrès qui est au pouvoir,
celui-là même qui a obtenu l'indépendance de l'Inde avec Nehru et
le Mahatma Gandhi lui-même, grâce à d'autres marches et actions
non violentes. Aujourd'hui ce parti socio-démocrate est bien intégré
au capitalisme mondial et notoirement corrompu, et son principal
opposant, le BJP, fait monter les pressions fondamentalistes hindoues
dans tout le pays. Une fragilité qui explique le sursaut du
gouvernement face à la pression des marcheurs, lesquels constituent
un réservoir de voix non négligeable pour les prochaines élections.</span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Pour
Ekta Parishad et les organisations indiennes paysannes et de
protection des sans-droits, ce n'est que le début de la bataille sur
cette réforme. S'initie un cycle de travail qu'ils veulent rythmé,
auquel ils sont directement associés. Le réseau est très bien
structuré et formé politiquement, on peut imaginer que d'autres
marches, plus locales, continueront à avoir lieu pour accélérer le
processus, et que des soulèvements populaires spontanés
continueront tant que la situation concrète de ces populations ne
s'améliorera pas. C'est donc dans l'intérêt des autorités de
faire avancer cette réforme, même si de grandes questions agricoles
ne sont pas intégrées aux discussions, comme la pertinence des
grands projets industriels ou le monopole des multinationales
agroindustrielles, dont Monsanto, qui continuent, pendant ce
temps-là, à pousser au suicide les paysans.<sup><a class="sdfootnoteanc" href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=6576910619949322902&pli=1#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a></sup></span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><br /></span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
ce type de manifestation non violente n'est pas seulement un moyen de
pression par le nombre, pas seulement une action militante, pas
seulement un défi lancé au gouvernement. Car dans l'esprit de
Gandhi, l'action elle-même a autant d'importance que le but à
atteindre, la Justice doit être dans les deux. Ainsi, la Marche est
aussi une façon tout simplement de mettre des populations opprimées
debout. Il faut prendre la mesure de la vulnérabilité de ces gens
analphabètes et soumis aux discriminations sociales et aux rouleaux
compresseurs des projets du gouvernement fédéral, des États ou des
multinationales. C'est dans ce sens qu'un des leaders d'Ekta Parishad
expliquait pendant la Marche : "les marcheurs ne peuvent pas
perdre". Indépendamment de son aboutissement politique, Jan
Satyagraha a été un événement marquant pour ces gens qui ont pu
exprimer leurs revendications, sentir qu'ils sont nombreux et soudés.
Bref, aussi une opération d'éducation et de formation citoyenne et
politique qui ne peut que les aider à s'émanciper de leur
condition, traditionnellement acceptée comme leur "karma".
Quelle que soit la suite, la "Force de la Vérité" sera
toujours une étape de plus pour que l'Inde avance vers plus de
démocratie effective dans la dignité de tous.</span><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-wc8TtDAbRBw/UG7J5WAZ2WI/AAAAAAAAHSU/OzGkkL0HVx8/s1600/P1050149.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-wc8TtDAbRBw/UG7J5WAZ2WI/AAAAAAAAHSU/OzGkkL0HVx8/s320/P1050149.JPG" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jai Jagat !</td></tr>
</tbody></table>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span><br />
<div align="CENTER" style="line-height: 0.18cm; margin-bottom: 0cm;">
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><i>Magali Audion. Blog :
</i><span style="color: blue;"><span lang="zxx"><u><a href="http://rexistance-inde.blogspot.com/"><i>http://rexistance-inde.blogspot.com</i></a></u></span></span><i>
</i></span>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>
<br />
<div id="sdfootnote1">
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><a class="sdfootnotesym" href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=6576910619949322902&pli=1#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym">1</a><sup><span style="font-size: small;"> </span></sup>Cf. article "Inde : La cata du coton OGM au Maharashtra…"
sur <span style="color: blue;"><span lang="zxx"><u><a href="http://blogs.mediapart.fr/edition/ogm/article/061212/inde-la-cata-du-coton-ogm-au-maharashtra">Mediapart</a></u></span></span>.</span></div>
<div class="sdfootnote" style="page-break-before: always;">
<span style="font-size: small;"><br /></span>
</div>
</div>
<span style="font-size: small;">
</span>Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-43974672503224519832012-11-15T12:57:00.000-08:002012-12-23T04:21:54.566-08:00Delhi recto, verso et in extensoJe ne remercierai jamais assez le bon vieux Guide du Routard des lieux qu'il m'a permis de voir à Delhi. Mais je me dois encore une fois d'avertir les âmes sensibles qu'il ne peut y avoir de visite culturelle de Delhi sans passer par différents lieux religieux...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-TkWDvz-KB4o/UKY3OmYmPzI/AAAAAAAAI3s/n6AKvkJXu8g/s1600/P1080011.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-TkWDvz-KB4o/UKY3OmYmPzI/AAAAAAAAI3s/n6AKvkJXu8g/s400/P1080011.JPG" width="300" /></a></div>
<br />
<a name='more'></a><br />
Et pour commencer, vous n'échapperez pas à ce magnifique Christ psychédélique de la cathédrale du Sacré Coeur.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-hrw-ACwistQ/UKG5Nt-UiNI/AAAAAAAAIpM/KJuv8adolYA/s1600/P1070715.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-hrw-ACwistQ/UKG5Nt-UiNI/AAAAAAAAIpM/KJuv8adolYA/s320/P1070715.JPG" width="240" /></a></div>
Ensuite un des plus beaux lieux de la ville, le tombeau d'Humayun, empereur moghol du XVIe siècle.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-9q4-nLAgMxw/UKG4TrxwWeI/AAAAAAAAInw/ngTp2QpyF8A/s1600/P1070780.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-9q4-nLAgMxw/UKG4TrxwWeI/AAAAAAAAInw/ngTp2QpyF8A/s400/P1070780.JPG" width="400" /></a></div>
<div>
Pas loin, le pittoresque quartier musulman Nizam-ud-Din. Le Routard m'avait prévenue : dans ce dédale, impossible de trouver son chemin tout seul. Mais comme je suis un peu bornée et timide, je m'acharne quand même à tourner dans les ruelles au milieu des carcasses de viande (ça faisait longtemps que je n'en avais pas vues... beu... ça me manquait pas en fait). Au moment où je désespère, je trouve enfin l'entrée d'un pâté de maison bizarre où se mêlent tombes, mosquées, habitations et boutiques. On ne sait même jamais trop si on est dedans ou dehors, ni, comme dit mon copain Routard, "à quel moment enlever ses chaussures".</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-upNEGLaXnL0/UKG3wu7jocI/AAAAAAAAInQ/HkvsjrqdaPQ/s1600/P1070817.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="251" src="http://4.bp.blogspot.com/-upNEGLaXnL0/UKG3wu7jocI/AAAAAAAAInQ/HkvsjrqdaPQ/s400/P1070817.JPG" width="400" /></a></div>
La découverte de ce lieu musulman me permet d'identifier ce qui, dans ce que je vois et ai vu jusqu'à présent, relève de la culture indienne (nationale) plutôt que de la culture hindoue (religieuse). En effet, que ce soit pour la tombe ci-dessous ou le mausolée qui suit, difficile d'identifier des signes musulmans distinctifs, à part les écritures ourdoues ou arabes (l'ourdou est une langue empruntant à l'hindi, à l'arabe et au persan parlée par les musulmans indiens), la tenue des hommes ou quelques hijabs.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-7Aq55plj-GQ/UKG3_C_vypI/AAAAAAAAInM/upI4QZS1KhU/s1600/P1070799.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-7Aq55plj-GQ/UKG3_C_vypI/AAAAAAAAInM/upI4QZS1KhU/s400/P1070799.JPG" width="300" /></a></div>
Pour le reste, même iconographie, mêmes colliers de fleurs oranges,
mêmes offrandes, mêmes dorures, mêmes adorations, architecture similaire (à vue de nez, je ne suis pas spécialiste). La
majorité des femmes portent un voile façon indienne...<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-fXqvYaY0kX4/UKG37glabQI/AAAAAAAAInE/ZfEF7sNc7Bw/s1600/P1070803.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-fXqvYaY0kX4/UKG37glabQI/AAAAAAAAInE/ZfEF7sNc7Bw/s400/P1070803.JPG" width="400" /></a></div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-upNEGLaXnL0/UKG3wu7jocI/AAAAAAAAInQ/HkvsjrqdaPQ/s1600/P1070817.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
En rentrant de ce quartier de New Delhi, je traverse cette gare routière qui ressemble en l'occurrence plus à un camp de réfugiés. Des tas de gens, des familles, préparent le dîner à même la route ou sur de la terre juchée d'ordures. Regroupés autour de petits réchauds ou de feux de camp, je ne sais pas s'ils attendent un car ou s'ils vont passer la nuit ici. Ambiance étrange...<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-ycDgBPDwumw/UKG3rxZ-WLI/AAAAAAAAImk/6g2UB2iD900/s1600/P1070818.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="288" src="http://3.bp.blogspot.com/-ycDgBPDwumw/UKG3rxZ-WLI/AAAAAAAAImk/6g2UB2iD900/s400/P1070818.JPG" width="400" /></a></div>
Le lendemain, c'est Old Delhi que je visite, à commencer par le Chandni Chowk, marché populaire en effervescence particulière puisque vient de commencer la fête hindoue de Diwali.<br />
NB : je n'ai pas beaucoup de photos de l'état de la rue en ces circonstances car dans ce genre de cas il faut choisir entre prendre la photo ou rester en vie.<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-I1kwieRWrKA/UKPELjMG76I/AAAAAAAAIz8/inpR2KfcViY/s1600/P1070850.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-I1kwieRWrKA/UKPELjMG76I/AAAAAAAAIz8/inpR2KfcViY/s400/P1070850.JPG" width="320" /></a></div>
Heureusement qu'il y a des petits endroits calmes pour se réfugier, comme cette vieille mosquée du 13e siècle...<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-ssH3orOMRYg/UKPEXrOgvVI/AAAAAAAAI0M/Kssfn0VU1vk/s1600/P1070843.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-ssH3orOMRYg/UKPEXrOgvVI/AAAAAAAAI0M/Kssfn0VU1vk/s400/P1070843.JPG" width="400" /></a></div>
...ou ce petit parc dédié à Gandhi (remarquez la bêbête qui s'est invitée par hasard sur la photo !)<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-ZdiGODDVBRc/UKPD_sNq1FI/AAAAAAAAIzs/qb5QkuVgKfU/s1600/P1070860.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-ZdiGODDVBRc/UKPD_sNq1FI/AAAAAAAAIzs/qb5QkuVgKfU/s400/P1070860.JPG" width="248" /></a></div>
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Diwali, c'est la fête des lumières, la plus joyeuse de l'hindouisme. Elle signifie le passage à la nouvelle année hindoue, où les Indiens ont l'habitude d'acheter de nouveaux vêtements ou de refaire les peintures de leur maison. Les gens allument de petites bougies partout devant les maisons, les boutiques, sur les marches des restaurants et des hôtels. Ici devant le Gurudwara Sis Ganj.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-N2NuYYmNPZk/UKPDxncpXgI/AAAAAAAAIzc/hnvtbgsUgNw/s1600/P1070867.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-N2NuYYmNPZk/UKPDxncpXgI/AAAAAAAAIzc/hnvtbgsUgNw/s400/P1070867.JPG" width="400" /></a></div>
Le Gurudwara est un ensemble de constructions de la communauté sikh. Le sikhisme est cette religion dont on reconnaît les hommes aux turbans savamment noués sur leurs têtes. Fondée au 15e siècle par le Guru Nanak, cette religion conserve de l'hindouisme la croyance en l'incarnation et le karma, mais avec une base théologique fondamentalement monothéiste très proche de l'islam. Le sikhisme s'oppose au système de castes et prône un égalitarisme inédit, y compris entre hommes et femmes. Au XVIIe siècle, en réaction à la persécution dont ils font l'objet, un ordre chevaleresque sikh est créé, le Khalsa. Les Sikhs représentent 2% de la population indienne.<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-yIv_kT3PwQY/UKPDmKfuntI/AAAAAAAAIzI/KiZvoyV48eI/s1600/P1070871.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-yIv_kT3PwQY/UKPDmKfuntI/AAAAAAAAIzI/KiZvoyV48eI/s400/P1070871.JPG" width="400" /></a></div>
Dans leur temple, les femmes jouent de la musique. Tout le monde a la tête couverte, y compris les petits enfants avec des bouts de tissus tous plus dorés et scintillants les uns que les autres. Les Sikhs ont bonne réputation en affaire, c'est une communauté riche et cela se voit sur leur lieu de culte.<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-TZxwqDUeAYE/UKPDgQb_HHI/AAAAAAAAIzA/4oUTsIyfzXo/s1600/P1070876.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-TZxwqDUeAYE/UKPDgQb_HHI/AAAAAAAAIzA/4oUTsIyfzXo/s320/P1070876.JPG" width="240" /></a></div>
Juste à côté, un temple jaïn et surtout leur hôpital pour oiseaux que malheureusement je ne peux pas visiter (il paraît que ça vaut le coup d'oeil).<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-h1OyD2hdCI8/UKPDUj2eZII/AAAAAAAAIyw/HaaRyKsQsMU/s1600/P1070884.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="http://3.bp.blogspot.com/-h1OyD2hdCI8/UKPDUj2eZII/AAAAAAAAIyw/HaaRyKsQsMU/s320/P1070884.JPG" width="320" /></a></div>
Toute autre dimension : la grande mosquée Jama Masjid peut accueillir jusqu'à 25 000 fidèles. Pas facile de la faire rentrer dans le cadre de la photo tellement elle est immense.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-dHRlgT4kQPo/UKPCTTYhTQI/AAAAAAAAIxc/VjjglNYyK1w/s1600/P1070937.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-dHRlgT4kQPo/UKPCTTYhTQI/AAAAAAAAIxc/VjjglNYyK1w/s640/P1070937.JPG" width="480" /></a></div>
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Magnifique monument du XVIIe siècle, légèrement surélevé, qui me rappelle la splendeur des mosquées d'Istanbul<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-REwHFp-nvTg/UKPC_I-3LcI/AAAAAAAAIyY/dF7sNv1yPYo/s1600/P1070900.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-REwHFp-nvTg/UKPC_I-3LcI/AAAAAAAAIyY/dF7sNv1yPYo/s400/P1070900.JPG" width="400" /></a></div>
...et offre un point de vue unique à 360° sur le Fort rouge et les quartiers de la ville.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-dHRlgT4kQPo/UKPCTTYhTQI/AAAAAAAAIxc/VjjglNYyK1w/s1600/P1070937.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-1e10aHZnC8Q/UKPCpijwXUI/AAAAAAAAIyA/8cl_Z1uIsQQ/s1600/P1070919.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-1e10aHZnC8Q/UKPCpijwXUI/AAAAAAAAIyA/8cl_Z1uIsQQ/s400/P1070919.JPG" width="400" /></a></div>
Au milieu de
la grande cour, des enfants jouent dans un grand tas de sable qui
s'avère être en fait un tas de grains (maïs ?) pour les pigeons.<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-VW6YHFYqXn4/UKPCNuZPVQI/AAAAAAAAIxU/ipdxNhTtxs8/s1600/P1070941.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-VW6YHFYqXn4/UKPCNuZPVQI/AAAAAAAAIxU/ipdxNhTtxs8/s400/P1070941.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
Même couleurs de pierre rouge, même époque, avec l'immense Fort rouge que je visite au pas de course avant qu'il ne ferme. De ces lieux figés dans une autre époque. <br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-bYKRcBQ-Cpo/UKPCACKdEDI/AAAAAAAAIxE/XcaH9fFf-nk/s1600/P1070952.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-9LeHiurM3jU/UKPB2Hq7y8I/AAAAAAAAIw0/bXq6zE4VZi0/s1600/P1070962.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-9LeHiurM3jU/UKPB2Hq7y8I/AAAAAAAAIw0/bXq6zE4VZi0/s400/P1070962.JPG" width="400" /></a></div>
La façon dont les Indiens, qui payent un modique prix d'entrée,
s'emparent de ce lieu historique me fait réfléchir. Alors que les
touristes étrangers osent à peine toucher les pierres incrustées, les
locaux viennent ici pour que les enfants puissent courir et grimper partout, et les parents
piquer niquer tranquillement, comme dans un jardin public. A peine un
regard aux architectures "d'époque". Mais des rires. Tous les lieux
morts devraient continuer à vivre ainsi, envahis par le quotidien
insignifiant du peuple d'aujourd'hui.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-WgK3U-E7cM4/UKPBlqXQaVI/AAAAAAAAIwk/91acVvg0Mcg/s1600/P1070970.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-WgK3U-E7cM4/UKPBlqXQaVI/AAAAAAAAIwk/91acVvg0Mcg/s400/P1070970.JPG" width="400" /></a></div>
Je rentre à la nuit tombée en traversant le quartier de Chandni Chowk. Les boutiques se ferment une à une, et je me retrouve à demander mon chemin dans des ruelles labyrinthiques plongées dans le noir complet, sauf quelques bougies de Diwali. Seuls les quelques derniers passants que je croise me permettent de sortir du dédale. Pas mécontente de trouver la station de métro...<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-jasYn-Sty4I/UKPBWaJk6KI/AAAAAAAAIwU/r76oDubtlIM/s1600/P1070975.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-jasYn-Sty4I/UKPBWaJk6KI/AAAAAAAAIwU/r76oDubtlIM/s400/P1070975.JPG" width="300" /></a></div>
Plus tard, dans le quartier de New Delhi, je fête Diwali dans un resto tibétain sur une terrasse qui me donne une belle vue sur l'animation des rues. C'est un festival de pétards et de feux d'artifice dont je profite toute la nuit (les murs de ma chambre semblent être faits de carton).<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-yZbEezrdybk/UKPBRanP3iI/AAAAAAAAI3w/BI5Yhap9rqc/s1600/P1070989.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-yZbEezrdybk/UKPBRanP3iI/AAAAAAAAI3w/BI5Yhap9rqc/s400/P1070989.JPG" width="400" /></a></div>
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Dernière journée en Inde, et il y a un endroit que je veux encore visiter. Le Temple du Lotus est un lieu moderne construit par une des religions les plus récentes au monde : le baha'isme, né en Perse, d'une dissidence de l'islam chi'ite. Cela pourrait-il être une synthèse de toutes ces religions que j'ai découvertes ici ? Le Temple en forme de lotus est au milieu d'un immense parc aux arbres bien taillés, il faut faire la queue sagement avant d'entrer dedans. Le bâtiment a étonnamment la sobriété d'un temple protestant. Ici pas de fioritures, de divinités, d'icônes, d'offrandes... Juste une grande voûte lumineuse, un grand silence et des bancs pour se recueillir. A la sortie des adeptes de différentes origines distribuent des tracts en toutes langues. J'entame la discussion avec l'un d'eux pour mieux comprendre cette religion fondée au XIXe siècle. Mais pas très convainquent... De grands principes universalistes de Paix, d’Égalité, d’Éducation..., la reconnaissance de tous les prophètes jusqu'au dernier, Baha'u'llah, la volonté d'une langue commune... "La Terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens". Au final, une religion mondialisée qui se veut synthèse des autres religions mais revendique une Église très traditionnellement organisée et un projet politique pour le monde entier, avec des relations paradoxales avec le pouvoir et avec l'islam. <br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-XXwNgW5WinU/UKY3E61rm3I/AAAAAAAAI3c/yv9w_7YDlwY/s1600/P1080029.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-XXwNgW5WinU/UKY3E61rm3I/AAAAAAAAI3c/yv9w_7YDlwY/s400/P1080029.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
J'ai rendez-vous ensuite dans un quartier résidentiel de New Delhi, avec un des responsables indiens de la campagne internationale BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions contre l’État d'Israël). Je compare leur contexte et leur stratégie avec ceux en France. Beaucoup d'évolutions sont similaires, même s'il est clair qu'au pays de Gandhi, le boycott est un outil d'action évident et le fait de poursuivre en justice des promoteurs du boycott ne viendrait pas à l'idée de la justice indienne !<br />
<br />
Ce sont mes derniers pas à Delhi, et je repasse dans cette ruelle qui m'avait beaucoup marquée juste en arrivant, il y a un mois et demi. Les constructions qui bordent la rue sont indéfinissables, avec des gens au premier étage d'échoppes branlantes qu'on voit vaquer à leurs activités quotidiennes entre quelques murs vacillants. Difficile de dire si ces murs ont été ceux d'une maison ou s'ils sont destinés à le devenir un jour...<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-e0wc92jDz80/UKY3L8TWW7I/AAAAAAAAI3k/U8ctIVezqGo/s1600/P1080026.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-e0wc92jDz80/UKY3L8TWW7I/AAAAAAAAI3k/U8ctIVezqGo/s400/P1080026.JPG" width="400" /></a></div>
Je me rends en soirée à l'aéroport d'où je prendrai l'avion demain matin tôt.<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-jM9OfENsbhc/UKY3R5B93KI/AAAAAAAAI3I/jad5jC8nzqU/s1600/P1080054.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-jM9OfENsbhc/UKY3R5B93KI/AAAAAAAAI3I/jad5jC8nzqU/s400/P1080054.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<h3>
Dans l'avion</h3>
<blockquote class="tr_bq">
<i>Silence sur silence.</i><br />
<i>Ce grand ciel muet, dans l'infini duquel personne n'est là pour entendre le vacarme de l'avion qui passe. </i><br />
<i>Dans l'avion, le sommeil règne. Seules quelques lumières çà et là et la veille discrète d'un steward témoignent du silence lourd des passagers entre deux terres.<br />Mon corps, cette enveloppe au repos, stabilisée dans un fauteuil feutré. De légères vibrations, juste assez pour sentir que ce n'est pas la mort. Mais encore dedans, mon esprit sans repos qui se retourne et se retourne encore, à la recherche du lieu où se poser vraiment. Toujours cette émotion du retour faite de gratitude de tout ce vécu et surtout cette crainte de ne pas savoir utiliser cette expérience pour ma suite. Penser à tous ces Indiens rencontrés, qui m'ont saluée si gentiment. Et maintenant, passer à l'action !</i></blockquote>
<br />
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</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-71020177295910010792012-11-14T15:35:00.000-08:002012-12-23T07:42:33.311-08:00 De l'art de traverser la route à DelhiUne nouvelle nuit dans le bus et me voilà débarquée à Delhi au petit matin.<br />
Enfin... il est à peine 4h.<br />
Enfin... nous sommes à peine à Delhi. En tout cas à une vingtaine de km encore du quartier de mon hôtel.<br />
Au milieu d'une sorte de zone autoroutière indéterminée plongée dans le noir, sauf les feux des voitures, j'essaye de négocier un prix correct avec un rickshaw qui sait parfaitement que je ne peux que finir par craquer. A toute berzingue sur l'autoroute, je crains que mon sac glisse sur la route et il fait froid (rappel : je n'ai plus de chaussures fermées depuis qu'on me les a chourrées dans le train). Arrivée fantomatique dans le quartier Pahar Ganj où seul un flic maraudeur peut m'amener à mon hôtel camouflé dans une venelle. Un policier tout droit sorti d'un film de Charlie Chaplin : même bâton, même moustache. Mais moins drôle quand il me rackette de quelques roupies pour le service rendu. Je réveille le veilleur de l'hôtel, allongé en bas de la porte d'entrée vitrée, qui me refourgue une pauvre chambrette sans fenêtre avant de se recoucher.<br />
J'ai trois jours à passer à Delhi avant de prendre l'avion. Grâce au Routard, je vous fais faire le tour de la ville... <br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-cYCP_4N4m6k/UKPCuCfr5ZI/AAAAAAAAIyI/iaK3HF3h-sk/s1600/P1070904-001.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-cYCP_4N4m6k/UKPCuCfr5ZI/AAAAAAAAIyI/iaK3HF3h-sk/s400/P1070904-001.JPG" width="400" /></a></div>
<h4>
</h4>
Mais qu'est-ce qui m'a pris de vouloir visiter Delhi à pieds ?<br />
<br />
<a name='more'></a>Sur le plan ça a l'air faisable, mais je découvre à mes frais que Delhi, c'est grand. Très très grand. Du coup je peux marcher pendant une demie-heure le long d'avenue à 4 voies totalement inintéressantes. Ceci dit, cela me permet de perfectionner ma technique de traversée de route dans un trafic dense. Très très dense.<br />
La technique du <i>toreador </i>(rentrer les fesses puis le ventre en un mouvement ondulatoire réitéré), apprise au Caire, me paraît encore trop dangereuse sans yeux dans le dos.<br />
Celle de la <i>gazelle </i>(foncer en sautant pour avoir l'air néanmoins gracieuse et éviter les pare-chocs entreprenants) s'avère un peu hasardeuse.<br />
Et je me suis lassée de celle de la <i>tortue </i>consistant à poireauter, un pied sur le trottoir, l'autre ostentatoirement engagé sur la chaussée, jusqu'à ce qu'un événement improbable laisse un vide entre les voitures (carambolage, intervention policière, automobiliste distrait, tombée de la nuit).<br />
Lasse, j'ai opté finalement, en observant les autochtones, pour la technique du <i>ratissage</i>, consistant à coller d'autres gens pour avancer en rangée tous d'un même pas, colonne de voiture après colonne de voiture. Il faut juste s'arranger pour ne pas être exposé en début de rangée et faire gaffe à l'effet domino. La complexité est quand le meneur de rangée (qui n'a rien demandé) utilise la technique de la tortue. Mais en même temps, n'est pas martyr qui veut ! La variante du <i>troupeau </i>est encore plus aléatoire.<br />
Il n'en reste pas moins que marcher, malgré tous ces inconvénients, peut s'avérer plus rapide que de négocier un rickshaw, comprendre le système de bus, ou passer les contrôles de sécurité du métro. Très beau métro néanmoins, avec ce confort que je réclame de mes voeux à Paris : les voitures spéciales pour femmes. C'est aussi dans le métro que je croise une installation que je croyais rencontrer dans la jungle des Naxalites : une barricade de gros sacs au milieu d'un couloir, avec un vrai soldat derrière en position snipper pointant sur l'entrée de la station. Wouaw.<br />
<br />
Ci-dessous une vue de New Delhi, assez mensongère quant au trafic dense décrit ci-dessus. C'est que quelques fois il y a quand même des feux qui passent au rouge...<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-DN03FWb2D2o/UKG47EPAuxI/AAAAAAAAIo0/KcC5Vr9q5H4/s1600/P1070736.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-DN03FWb2D2o/UKG47EPAuxI/AAAAAAAAIo0/KcC5Vr9q5H4/s400/P1070736.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: right;">
<a href="http://rexistance-inde.blogspot.fr/2012/11/delhi-recto-verso-et-in-extenso.html">lire la suite de la visite de Delhi</a></div>
<h4>
</h4>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-22141475112435653642012-11-11T07:56:00.000-08:002012-12-22T03:52:38.335-08:00Un havre de paix<span style="font-size: small;">Je
quitte le Jharkhand pour un long voyage de... 36h : après un
dernier tour avec mes deux sacs à dos à l'arrière de la moto de
Birendra, il me dépose à la gare routière d'Hazaribagh. En route
pour 3h de bus, jusqu'à la gare de Koderma où je finis par trouver
une minuscule pièce qui sert de salle d'attente pour les femmes, au
milieu d'un quai. </span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-1tRQBX6JOUY/UJ5Tg81bUCI/AAAAAAAAIgE/8HHWcBskkbE/s1600/P1070604.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-1tRQBX6JOUY/UJ5Tg81bUCI/AAAAAAAAIgE/8HHWcBskkbE/s400/P1070604.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;"></span><br />
<span style="font-size: small;">Le train est très en retard. J'embarque donc au
milieu de la nuit en « sleeping class », wagons de
couchettes pour les classes moyennes. Je suis sur liste d'attente,
donc je m'assois sur un petit bout de banquette au milieu des gens
endormis... Plus tard, un jeune vient me dire qu'il y a de la place
sur une couchette en hauteur plus loin, où je m'installe avec tout
mon barda. Il doit être 3h du matin ! Deux heures et demie plus
tard, c'est déjà le matin pour les Indiens qui partagent mon
wagon... Le jeune qui m'a proposé la couchette a la bonne idée de
me réveiller et s'incruste à côté de moi. Il n'y re<span style="font-size: small;">ste pas longtemps : j</span>e crois que ma
mauvaise humeur l'a refroidi ; il faut pas me réveiller si tôt le
matin !</span><br />
<span style="font-size: small;">La journée se passe juchée en tailleur sur ma
banquette, où j'avale la pensée de Gandhi avec délectation. Mais
impossible de profiter du paysage d'où je suis... seule vue sur le
couloir du train où continuent à se succéder des marchands et
mendiants en tous genres. Et aussi <span style="font-size: small;">d</span>es travestis aux manières très
caricaturalement aguicheuses qui tapent l'épaule des hommes ou
frappent dans leurs mains pour demander la pièce.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-0i7k_RhbIUc/UL4hj30hFFI/AAAAAAAAI94/KkOFtulIoRc/s1600/P1070592.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-0i7k_RhbIUc/UL4hj30hFFI/AAAAAAAAI94/KkOFtulIoRc/s400/P1070592.JPG" width="318" /></a></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Plus
tard dans la soirée, je suis obligée de changer de couchette car
une personne a réservé celle où je suis installée. C'est en
déménageant que je me rends compte que mes chaussures, laissées au
pied des couchettes, ont disparu. Adieu jolies baskets !
(achetées juste avant de partir, tout comme mon portable que j'ai
perdu dans un autre train). Cela me donne une bonne occasion de
communiquer avec les gens du wagon qui se plient en 4 (au sens propre
et figuré) pour m'aider à les retrouver entre les valises et sacs
de toutes sortes. Mais je pense que celui qui me les a prises n'a pas
pris la peine de laisser sa carte de visite...</span><br />
<span style="font-size: small;">Finalement, le
contrôleur m'attribue une vraie banquette au rez<span style="font-size: small;">-</span>de<span style="font-size: small;">-</span>chaussée près
d'une fenêtre<span style="font-size: small;">. M</span>ais il fait à nouveau nuit, je ne vois rien du
dehors. Plusieurs biscuits et tchaïs plus tard, nous arrivons à
Haridwar au petit matin avec 3h de retard. Pas mécontente de me
dégourdir les jambes... en sandales cette fois !</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">L'ashram
où je débarque est un véritable havre de paix, aussi calme,
propre, luxuriant et coloré que l'Inde peut être bruyante, sale,
polluée et poussiéreuse parfois... euh... souvent. J'y passe une petite semaine, non
sans avoir hésité à y rester tant l'atmosphère religieuse,
hindoue, est intimidante à certains moments. La « gouroue »
est une Allemande, arrivée en Inde il y a 40 ans (années hippies),
et qui a fini par hériter de ce lieu créé par un swami dont la
statue trône dans un petit temple en haut du jardin. Les gens qui
sont ici sont tous des Occidentaux, dans les mêmes âges que moi, ou
plus jeunes, qui viennent s'initier ici aux parfums de l'Inde
spirituelle dans le prolongement de leur pratique du yoga ou de leur
quête existentielle. O<span style="font-size: small;">n appelle cela du "tourisme spirituel".<span style="font-size: small;"> <span style="font-size: small;">Mais pas si artificiel que cela...</span></span></span> Mais pas d'autres résidents permanents que la
famille de la gouroue. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-cHwwnJMecto/UJ5TZ0kmz_I/AAAAAAAAIf8/USKIv5-CHYQ/s1600/P1070611.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-cHwwnJMecto/UJ5TZ0kmz_I/AAAAAAAAIf8/USKIv5-CHYQ/s400/P1070611.JPG" width="300" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Comme dans tout ashram, le rythme de vie
collective y est bien marqué, mais la participation aux différentes
activités est assez souple. Lever 4h30, 5h chants et mantras autour du feu, 6h thé, 7h-9h
hasana yoga (je <span style="font-size: small;">découvre des<span style="font-size: small;"> postures i<span style="font-size: small;">mprobables et des muscles <span style="font-size: small;">incon<span style="font-size: small;">nus). P</span></span></span></span></span>uis le petit-déjeuner (enfin !) et le « karma yoga »
(tâches domestiques). Le déjeuner est en silence et suivi de temps
libre. L'après-midi se termine par 2h de conférence sur la Bagavad
Gita (les commentaires de<span style="font-size: small;"> ce</span> texte fondateur<span style="font-size: small;"> de</span> l'hindouisme m'apportent <span style="font-size: small;">des éclairages utiles sur des<span style="font-size: small;"> aspects déstabilisants de cette religion</span></span>). Ensuite vient le dîner, un temps de
cérémonie autour du feu et de la statue du Swami (dont je
m'abstrais discrètement), et la méditation autour de la bougie. Et
les moustiques autour de nous, véritable épreuve pour méditer !</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
Gange est ici, au Nord, magnifique ! Rien à voir avec
Varanasi ! Après avoir traversé une jolie forêt où on peut,
paraît-il, croiser quelques fois des éléphants, on arrive sur les
bords du fleuve et là, la paix des lieux me saisit littéralement. Un
sable étincelant, une eau transparente, son bruit est une caresse
aux oreilles, et bien sûr... elle est presque chaude ! </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-bBnesqykaI0/UKjTwUmPIiI/AAAAAAAAI6s/EqITdGO7L2I/s1600/P1070605.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-bBnesqykaI0/UKjTwUmPIiI/AAAAAAAAI6s/EqITdGO7L2I/s400/P1070605.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Même si, ici comme ailleurs<span style="font-size: small;"> en Inde, il y a toujours un léger filtre grisâtre sur <span style="font-size: small;">chaque paysage... <span style="font-size: small;">La pollution rôde <span style="font-size: small;">toujours, pernicieusement fondue <span style="font-size: small;">dans l'air empoussiéré</span>. </span></span></span></span>Nous
nous baignons habillées, plus loin des Indiens ramassent du sable
que leurs chevaux emportent.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Une petite balla<span style="font-size: small;">de le long du fleuve nous <span style="font-size: small;">fait cotoyer une émouvante tranquillité. Harid<span style="font-size: small;">war est un lieu de pélerinage <span style="font-size: small;">(en<span style="font-size: small;">core un !)<span style="font-size: small;">, ce qui marque l'esprit des <span style="font-size: small;">lieux : <span style="font-size: small;">des regards <span style="font-size: small;">particulièrement bienveillants sur le bord du chemin, un <span style="font-size: small;">sadhou insiste même pour nous offrir au passage <span style="font-size: small;">le peu qu'il tient dans le creux de sa main : quelques piécettes, une lame de rasoir, un ou deux bonbons. Cela nous touche, nous qui passons notre temps à refuser de <span style="font-size: small;">donner aux mendiants...</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-up6MludUFsI/UJ-4QoenB5I/AAAAAAAAImM/hlX3iUeOxz4/s1600/P1070671.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-up6MludUFsI/UJ-4QoenB5I/AAAAAAAAImM/hlX3iUeOxz4/s400/P1070671.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Dans
l'ashram, il y a des chats, des chiens et aussi deux singes tenus au
bout de longues laisses dans les arbres du jardin. Leur espèce est
particulière, ils permettent de garder à distance les autres singes
de la forêt qui pourraient venir faire des dégâts. En attendant,
les dégâts sont faits par la femelle qui a réussi à ronger sa
corde cette nuit et qu'on a retrouvée juchée sur la tête de la
statue du Swami. Aucun respect, ces primates :-) !</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-uNPLx-7_Vjg/UJ5TQWlbrdI/AAAAAAAAIf0/tHBqYC_gtQA/s1600/P1070613.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-uNPLx-7_Vjg/UJ5TQWlbrdI/AAAAAAAAIf0/tHBqYC_gtQA/s400/P1070613.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Une
escapade à Haridwar m'emmène dans des ambiances autrement plus
familiales et populaires, même si on n'est jamais à l'abri de
tomber sur un ascète presque nu tout recouvert d'argile ou de
poussière blanche, installé au pied d'un arbre. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-h3GQo-ih58w/UJ-3l--er-I/AAAAAAAAIpo/-iTGrfaMFGw/s1600/P1070683.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-h3GQo-ih58w/UJ-3l--er-I/AAAAAAAAIpo/-iTGrfaMFGw/s400/P1070683.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Il y a foule car ce
soir il y a une belle « puja » sur les bords du Gange, et la fête de Diwali se prépare, ça se voit ! </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-kXSAmSmEH7w/UJ-4GmvjOnI/AAAAAAAAImE/YZ8lZjAtLEI/s1600/P1070677.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-kXSAmSmEH7w/UJ-4GmvjOnI/AAAAAAAAImE/YZ8lZjAtLEI/s400/P1070677.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Je
m'assois avec tout le monde et regarde les enfants aux yeux bordés
de noir, les rituels pour déposer les bougies sur l'eau, les
baignades sur le quai d'en face, et puis tous ces gestes et
acclamations repris par la foule suite aux invitations des
hauts-parleurs. Des enfants circulent dans la foule tenant de grandes
flammes dont les gens s'« aspergent » de leurs mains. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-sAwNAHI4vAs/UJ-0BiVo53I/AAAAAAAAIko/VVyBB7Fw5p0/s1600/P1070694.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-sAwNAHI4vAs/UJ-0BiVo53I/AAAAAAAAIko/VVyBB7Fw5p0/s400/P1070694.JPG" width="398" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">J'aime cette façon de rendre hommage aux éléments de l'eau et du
feu, ensemble, qui se mélangent à la surface du Gange.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-g8pwUbg01gs/UJ-zyYCTYvI/AAAAAAAAIkk/aYq_MdLZU6U/s1600/P1070696.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-g8pwUbg01gs/UJ-zyYCTYvI/AAAAAAAAIkk/aYq_MdLZU6U/s400/P1070696.JPG" width="400" /></a></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-52467366616598005482012-11-05T13:19:00.000-08:002012-11-18T09:33:31.115-08:00Appel pour le Jharkhand<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b></b></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">La
famille Campana prend le large vers Bombai<span style="font-size: small;"> ;</span> la 2e quinzaine du voyage
organisé par Gandhi international se termine donc maintenant et je
continue ma route toute seule (enfin, pour autant que l'on puisse
être seule en Inde !). En l'occurrence, je reste quelques jours avec
Birendra et son équipe de NSVK qui m'accueillent comme une invitée,
alors que je me suis un peu incrustée il faut le bien dire. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-BUXSwBDkRL8/UJyyepY1YGI/AAAAAAAAIag/REvGC739PUU/s1600/P1070555.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-BUXSwBDkRL8/UJyyepY1YGI/AAAAAAAAIag/REvGC739PUU/s400/P1070555.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a><div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">J'en
profite pour étudier un peu la situation sur place, de façon
plutôt théorique - vu que la pluie dehors empêche hélas encore
toute expédition - mais non moins pertinente car elle me permet
aussi de vrais temps d'échanges intéressants avec Birendra. Comme
il est déjà venu en France, nous parlons de nos découvertes
interculturelles (notamment culinaires, ce qui est une vraie question
quand un vrai végétarien débarque en France) et aussi, forcément,
de partenariats ! Il a vraiment à cœur de faire mieux
connaître dans le monde, et en particulier en Europe, la situation
que vivent les peuples du Jharkhand, particulièrement paroxystique
par endroits.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">J'ai
parlé dans le précédent article du problème de l'accaparement des
terres par les compagnies pour l'exploitation des ressources
naturelles : pour vous donner une idée, rien que dans le
Jharkhand, ce ne sont pas moins de 25 000 hectares de terres
agricoles qui sont mobilisés pour ces mines de charbon, or,
uranium, et 20 000 ha pour la construction de barrages
électriques qui verront certains villages littéralement engloutis
sous les eaux. On estime à 6 millions le nombre de personnes
déplacées rien que dans cet Etat et 2 millions encore à venir
(imaginez-vous, c'est la population de toute la région parisienne
!). </span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Autre
exemple<span style="font-size: small;"> :</span> les trafics de jeunes filles. Celles-ci disparaissent dans
les réseaux sordides de la prostitution des grandes villes après
que des mafieux les <span style="font-size: small;">o</span>nt achetées à des familles en leur
promettant un boulot de domestique (pour 40 000 roupies, soit
570 €). Ou alors, elles sont tout simplement enlevées. Ainsi dans un
seul village, l'ONG comptabilisait 22 disparues. Son travail consiste
surtout à faire de l'information pour prévenir ce type de trafic
et dénoncer certains cas extrêmes comme lorsqu'un ambassadeur est
directement mouillé. On pourrait aussi parler des trafics
d'organes... Ces mafias s'appuient sur la situation politique du
Jharkhand où les Naxalites se sont fortement implantés (les zones
de forêts leur sont favorables) et, comme on nous l'avait déjà
expliqué dans le Maharashtra, la plupart ont vite perdu leurs idéaux
sociaux, aussi fondés et révolutionnaires soient-ils, pour se
pervertir en trafiquants en tous genres. Dans le quotidien anglais
que j'ai le temps d'éplucher, il y a chaque jour au moins deux
articles relatifs aux derniers crimes des « Maoïstes »,
aussi nommés « les Rouges ».</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-oeiZuzZSmVE/UKayMQ825FI/AAAAAAAAI5M/Y15t7S2wcbs/s1600/P1070567.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="133" src="http://4.bp.blogspot.com/-oeiZuzZSmVE/UKayMQ825FI/AAAAAAAAI5M/Y15t7S2wcbs/s400/P1070567.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">J'imagine que la réalité
est peut-être parfois plus complexe que ce que la voix officielle
semble vouloir faire croire, car ces guérilleros font bien le jeu de
la police et de l'armée indiennes, dont on connaît le degré de
corruption. Mais cela ne donne pas froid aux yeux à NSVK. Birendra
m'explique que lui et son organisation essayent de discuter avec les
responsables politiques des Naxalites, les anciens, ceux qui gardent
un semblant d'idéologie politique, pour les convaincre du recours à
d'autres types de luttes (certaines personnalités charismatiques
gandhiennes y arrivent parfois). Mais comme leurs commandants
changent tous les deux ans et qu'ils sont donc largement
« mafiosés », c'est un travail sans fin. Au dernier
changement, les membres de NSVK se trouvaient directement menacés par le nouveau
commandant, mais c'est la population locale qui les a défendus.
Birendra me parle aussi du cas d'une religieuse, chrétienne, qui
s'était fait fort d'aller </span><span style="font-size: small;">elle-même </span><span style="font-size: small;">négocier avec les Naxalites,
soi-disant au nom d'un village. Mais les villageois n'ont pas
apprécié l'initiative et les concessions faites : ils l'ont
tuée !</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Je
parcours leur base de photos, très impressionnante, qui me permet de
voir « le terrain » derrière l'ordinateur faute de
pouvoir y mettre les pieds concrètement. Je suis marquée par
l'importance donnée par l'ONG à la formation et aux réunions
publiques de villages. C'est vraiment cela qui permettra sur le long
terme d'autonomiser ces populations pour gérer leurs problèmes.
Même si la distribution de vêtements ou d'aide alimentaire est
encore indispensable à ce stade. L'ONG est majoritairement soutenue
par le réseau Caritas indien (ONG internationale catholique) et un
programme de développement gouvernemental. Je promets d'aider
Birendra sur sa communication, notamment en direction des réseaux
français, et pourquoi pas organiser dans quelques mois une tournée
en France avec les différents réseaux de solidarité internationale
et ceux qui luttent contre le droit à la terre en France. </span>
</div>
<h4 lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Donc
appel à personnes ou organisations intéressées ! </span></h4>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le champ
d'expérience de NSVK, comme celui d'Ekta Parishad dont il est le
représentant au Jharkhand, est malheureusement très large :
Birendra insiste sur les thèmes de l'accaparement des terres et des
déplacements forcés de populations, de l'éducation, notamment des
filles, et de la formation et l'« empowerment » des
populations, en particulier des femmes. Mais aussi la déculturation
des tribaux et les trafics mafieux, l'agriculture traditionnelle et
biologique (dont les techniques d'irrigation) et ce qui va avec, les
problèmes d'alimentation et évidemment toutes les
problématiques de santé, comme la mortalité infantile, traitées
en combinant les médecines ayurvédiques, homéopathiques et
allopathiques. L'ONG cherche aussi des volontaires pour quelques mois, disponibles pour donner un coup de main sur le terrain mais surtout sur des travaux de communication et diffusion d'information à l'étranger. Hébergement et couvert fournis en échange.</span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-iIvAeMBLl6Q/UJNv6SvmNMI/AAAAAAAAIdM/VSJHgbBcnxg/s1600/P1070428.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-iIvAeMBLl6Q/UJNv6SvmNMI/AAAAAAAAIdM/VSJHgbBcnxg/s400/P1070428.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Parcourir
le journal anglophone chaque jour me permet de toucher du doigt
d'autres réalités indiennes : des faits divers en veux-tu en
voilà, des attaques d'éléphants, des mesures publiques contre la
dengue et la malaria, des détournements de trains... un article qui
vante la bonne gestion des ordures en Suède (!)<span style="font-size: small;"> </span>ou plusieurs
concernant les désastres de la junk food qui ferait qu'1 Indien sur
3 serait en surpoids et qui avancerait la puberté des jeunes filles
de façon alarmante. J'aime ces petites pensées spirituelles en encart du journal, comme ce jour :</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<i><span style="font-size: small;">"Tu es le centre du monde. C'est le monde dans lequel tu vis. Maintenant, comment changeras-tu le monde ? En te changeant toi-même." Krishnamurti</span></i></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<i><span style="font-size: small;">"En tant qu'êtres humains, notre grandeur repose, non tant en étant capable de refaire le monde - ça, c'est le mythe de l'ère du nucléaire<span style="font-size: small;"> -</span> qu'en étant capables de nous refaire nous-mêmes." Gandhi</span></i></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><i>"Tout le monde veut se transformer, mais personne ne veut changer." Frederica Mathews-Green</i></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><i>"Ne crois rien, peu importe où tu l'as lu<span style="font-size: small;"> </span>ou qui te l'a dit, même si c'est moi qui te l'ai dit, tant que ça ne s'accorde pas avec ta propre raison et ton propre bon sens." Gautama Bouddah </i></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">J'en
ai un peu marre de ne communiquer qu'avec des hommes ici. C'est que
les femmes sont assez peu visibles (aucune ne travaille à NSVK par
exemple) ou alors elles ne parlent en général pas du tout anglais.
On échange alors quelques petits mots en hindi ou nous contentons de
quelques mimiques, mais elles sont en général très timides et ne
cherchent pas plus que cela à échanger. Cela m'avait donné la même
impression en Palestine l'an dernier. Cette gêne est due à la fois
à une timidité devant l'étrangère que je suis, à un complexe de
ne pas parler anglais et pour certaines je pense au fait qu'elles
n'ont tout simplement pas l'habitude de s'exprimer en dehors du
cercle des proches. En revanche, avec les enfants la communication se
décoince beaucoup plus facilement<span style="font-size: small;"> ;</span> j'ai mes petits secrets pour
cela ! Et je passe donc de longs moments à m'amuser avec les
petits voisins du dessous.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-kRhFicgMNUg/UJyy7jEYFtI/AAAAAAAAIa4/hTEVWOpt-uQ/s1600/P1070539.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-kRhFicgMNUg/UJyy7jEYFtI/AAAAAAAAIa4/hTEVWOpt-uQ/s400/P1070539.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Je passe ma dernière soirée chez Birendra qui m'invite à dîner. Il
rigole quand je lui demande s'il a quelques fois des jours de repos.
« Et ta famille ? » « C'est qu'il n'y a pas
qu'une femme et deux enfants, mais plein d'autres gens dans le
Jharkhand, dont je dois m'occuper. » OK, la vocation ça ne se
discute pas. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-KuEjSgGPsrU/UJyyBRLxI4I/AAAAAAAAIaQ/eKzxMlBiiIo/s1600/P1070588.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="290" src="http://3.bp.blogspot.com/-KuEjSgGPsrU/UJyyBRLxI4I/AAAAAAAAIaQ/eKzxMlBiiIo/s400/P1070588.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-63631693342153226012012-11-02T19:02:00.000-07:002012-11-18T09:34:57.361-08:00Ekta Parishad sur le terrain<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
voyage reprend une tournure plus sociale et politique, car nous voici
en direction d'un petit village dans le Jharkhand, un de ces États
inconnus les plus pauvres de l'Inde où sont cumulés, comme un jeu de domino, de nombreux problèmes : corruption et <span style="font-size: small;">guérillas</span>, accaparement des terres, déplacements forcés de populations, </span><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">destruction des cultures
indigènes,</span> trafics en tous genres et donc globalement de graves problèmes sociaux et économiques et donc tout simplement des questions de survie. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-T7xmCj3cBdI/UJNxJw-axlI/AAAAAAAAIbY/wJIfqa79SaE/s1600/P1070501.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-T7xmCj3cBdI/UJNxJw-axlI/AAAAAAAAIbY/wJIfqa79SaE/s400/P1070501.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a><br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Justement, c'est là que nous avons rendez-vous
avec les représentants locaux d'Ekta Parishad, le réseau
organisateur de la marche Jan Satyagraha. Plus exactement, il s'agit
des représentants de l'organisation membre d'Ekta Parishad dans
l'Etat du Jharkhand, Naya Sawera Vikas Kendra (NSVK), ou New Morning
Development Center. Le petit village où nous les retrouvons, Tanda,
est un des lieux de leurs actions<span style="font-size: small;"> ;</span> ils y construisent notamment en ce
moment une école parrainée par une association française créée
par Joseph.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-lMnOHHPiWP0/UKG9jcKIHgI/AAAAAAAAIrs/lKzZ9RbJokc/s1600/P1070472.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="288" src="http://2.bp.blogspot.com/-lMnOHHPiWP0/UKG9jcKIHgI/AAAAAAAAIrs/lKzZ9RbJokc/s400/P1070472.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
un des villages de la tribu des Bihor (littéralement « tribu
des héros »). Le Jharkhand est en effet un État encore couvert de
forêts il y a quelques décennies seulement, et habité par
plusieurs tribus nomades vivant de chasse et de cueillette. Ce sont
sans doute ces populations aujourd'hui en Inde qui payent le prix le
plus fort de la mondialisation, de la corruption institutionnalisée
et de la course au fric de façon générale. Le principal ennemi, ce
sont ces entreprises qui, avec la complicité du gouvernement,
viennent exploiter les sols et sous-sols et détruire au passage
arbres, habitats, faune et flore... et cultures locales. Quand elles
ont suffisamment épuisé les ressources en charbon, uranium (Areva
est là-bas) et autres minerais, elles laissent derrière elles
d'immenses terrains vagues et une terre au mieux épuisée, au pire
complètement polluée. Il s'ensuit pour les populations qui vivaient
ici, déplacées de force par centaines, un vrai déracinement qui
les amène à devoir s'adapter, comme nous l'avons déjà vu à
Hemalkasa, notamment en essayant de se sédentariser et développer
une agriculture vivrière sur le bout de terre qu'elles pourront
arracher au gouvernement. Mais ce n'est pas si facile, beaucoup de
tribaux partent travailler dans des exploitations de thé en Assam,
des familles et des villages entiers sont déstructurés.
L'alcoolisme est un autre grand fléau qui accompagne cette
destructuration, ce qui handicape notamment fortement l'éducation
des enfants, ceux-ci se retrouvant souvent livrés à eux-mêmes,
d'autant que les parents ont peu à leur donner à manger.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-iIvAeMBLl6Q/UJNv6SvmNMI/AAAAAAAAIdM/VSJHgbBcnxg/s1600/P1070428.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-iIvAeMBLl6Q/UJNv6SvmNMI/AAAAAAAAIdM/VSJHgbBcnxg/s400/P1070428.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Sur
la place du village où nous sommes accueillis avec les représentants
de NSVK, ces enfants sont assis aux premiers rangs, avec le chef du
village, le maître et quelques autres hommes plus en retrait. Les
femmes sont également en retrait. Les jeunes garçons sont partis
travailloter sur les routes. Quant aux adolescentes, dès 13-14 ans,
elles sont mariées. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-PNIgdDzzwmU/UJNwGAdJX3I/AAAAAAAAIdI/kZe4liAhRI4/s1600/P1070431.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-PNIgdDzzwmU/UJNwGAdJX3I/AAAAAAAAIdI/kZe4liAhRI4/s400/P1070431.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le représentant local de NVSK (j'ai oublié son
prénom) joue avec les enfants et leur donne la parole, un par un,
pour les faire se présenter. Ce n'est pas dans la tradition locale
de valoriser autant les personnes, et encore moins les enfants, mais
cela semble faire partie de la pédagogie de l'ONG pour donner de la
valeur à chaque individu, les aider à s'exprimer et, dans l'avenir,
les responsabiliser pour essayer de se sortir de leur situation et de
sauver leur peuple et leur culture si possible. C'est pourquoi ce
projet d'école est important : au-delà de la construction
matérielle, l'avenir que ce projet dessine pour la tribu est
essentiel. L'idée de NVSK est de créer une sorte d'internat pour
les orphelins et les enfants dont les parents ne peuvent pas
s'occuper, en les éduquant, leur apprenant à parler et écrire leur
langue locale, mais aussi l'<span style="font-size: small;">hindi ;</span> en les nourrissant aussi. Et comme
toute école d'inspiration gandhienne, la valorisation d'activités
manuelles qui permettront au village de subsister un minimum. Ici,
dénoncer le travail des enfants n'a pas de sens<span style="font-size: small;"> ;</span> la priorité est
d'abord donnée à la subsistance des familles, avec un minimum de
scolarité. Mais que peut-on apprendre le ventre vide ? </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-pGNrMUd3XWg/UJNx9AE5wnI/AAAAAAAAIbk/9jOG7tiWRPE/s1600/P1070463.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://4.bp.blogspot.com/-pGNrMUd3XWg/UJNx9AE5wnI/AAAAAAAAIbk/9jOG7tiWRPE/s400/P1070463.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Car il
s'agit bien de ça. Dans la salle où nous sommes réunis pour
discuter avec les gens du village et et les gens de NVSK, un homme se
lève pour parler. Ce qu'il dit doit être traduit trois fois :
de sa langue locale à l'hindi, puis par quelqu'un d'autre de l'hindi
à l'anglais, puis je traduis de l'anglais au français. Mais ce
qu'il dit est simple : « Nous voulons manger ». </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-TmjHEsX9g3Y/UJNy4zlHWZI/AAAAAAAAIbw/LBZGJouLkC8/s1600/P1070453.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-TmjHEsX9g3Y/UJNy4zlHWZI/AAAAAAAAIbw/LBZGJouLkC8/s400/P1070453.JPG" width="300" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Les
Bihor n'ont plus que deux activités actuellement. En fait, plus
qu'une seule car désormais la chasse est interdite (déforestation =
raréfaction de la faune = plan de conservation des espèces). Ils
récupèrent des sacs en plastique par ci par là et font avec des
cordes type macramé qu'ils vendent là où ils peuvent. En fait, ils
ne les vendent même pas<span style="font-size: small;"> ;</span> ils les troquent contre du riz ou autre
denrée élémentaire. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-MvHCovG7eZ4/UJNxCvUyxgI/AAAAAAAAIbU/upRTFAT2F_w/s1600/P1070505.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-MvHCovG7eZ4/UJNxCvUyxgI/AAAAAAAAIbU/upRTFAT2F_w/s400/P1070505.JPG" width="398" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Heureusement, ils n'ont pas encore tout oublié
de leurs savoir<span style="font-size: small;">-</span>faire notamment en matière de médecine
traditionnelle qui soigne encore pour peu cher la plupart de leurs
problèmes de santé... mais pas la faim !</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-3TFlV-45xls/UKG9nn13r2I/AAAAAAAAIr0/F7MpkwG0npg/s1600/P1070493.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-3TFlV-45xls/UKG9nn13r2I/AAAAAAAAIr0/F7MpkwG0npg/s400/P1070493.JPG" width="300" /> </a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
La discussion entre Birendra, le secrétaire de NSVK, et Louis pour Gandhi international, concernant leur partenariat possible, porte sur la part d'initiative laissée aux villageois eux-mêmes. NVSK, tout comme Ekta Parishad, travaille à l'"empowerment" des peuples, leur capacité à s'organiser, à se former et à développer de façon autonome leurs propres luttes et activités. Cependant, Birendra semble nous expliquer que, si les villageois ici se réunissent régulièrement avec l'ONG, que le chef du village a toute sa place, il est difficile pour cette tribu déracinée (et le terme est plus que métaphorique pour ces Adivasis, "peuples des forêts") de pouvoir se projeter dans un système qu'ils ne connaissent pas bien et qui les manipule le plus souvent, surtout avec le degré d'affaiblissement et de vulnérabilité qu'ils ont atteint. En attendant leur autonomie complète (si les dieux le veulent), NSVK agit donc un peu comme un tuteur et insiste sur la nécessité de soutenir leurs projets dans le cadre de la solidarité internationale. Les besoins concrets du projet portent sur la construction de murets de protection autour de l'école, de plantation d'arbres et d'achat de matériels scolaires.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-D1coz_ZYH4g/UJNxsh-XSzI/AAAAAAAAIbc/zQbZtQL18tA/s1600/P1070470.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-D1coz_ZYH4g/UJNxsh-XSzI/AAAAAAAAIbc/zQbZtQL18tA/s400/P1070470.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<br />
En
repartant du village avec Birendra, la route
est bloquée. Il y a eu un accident entre un rickshaw et un tracteur. Quatre femmes sont mortes. Il se passe alors ce qu'il se passe
habituellement dans ce cas : les proches des victimes bloquent
la route pour obtenir réparation sur le champ. Soit en tabassant,
parfois à mort, l'auteur de l'accident, soit en demandant réparation
devant l'administration. Il nous faut donc attendre que celle-ci
arrive sur place et que les tractations aient lieu. Finalement, on
prend une petite déviation mais là une autre surprise : des
jeunes barrent la route. Entre 12 et 30 ans, certains ont des bâtons
et il faut leur donner la pièce pour qu'ils nous laissent passer. La
discussion se passe semble-t-il cordialement et Birendra semble même
en rire. Mais pour nous, c'est du racket ! Difficile de
comprendre ce qui vient de se passer...</div>
<span style="font-size: small;"></span><br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous
sommes hébergés dans les bureaux de NVSK à Hazaribagh.
Malheureusement, dès le lendemain, il pleut sans cesse. Il paraît
que c'est directement lié à l'ouragan Sandy qui touche les
États-Unis et Cuba. Décidément, le monde semble parfois bien
petit... Nous ne pourrons donc pas visiter d'autres lieux de travail
de l'ONG et nous contentons d'une petite balade au marché et au
bord d'un lac. Et s'il nous faut pour cela monter à 3 sur une moto, s'asseoir en amazone et slalomer entre les trous d'eau, les dos
d'âne, les flancs des vaches, camions et tuc tucs, eh bien allons-y alors !</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-FjktxUrH8Ok/UKHFb3R7fCI/AAAAAAAAIu8/9JkrZkMjBYc/s1600/P1070510.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-FjktxUrH8Ok/UKHFb3R7fCI/AAAAAAAAIu8/9JkrZkMjBYc/s400/P1070510.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-4407080332930297332012-11-01T20:58:00.000-07:002012-11-18T09:35:41.396-08:00Sur la montagne des Jaïns<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Après
quelques jours paisibles à Bodhgaya, nous quittons l’État du
Bihar pour celui du Jharkhand plus au Sud. Dans le train, nous n'avons
pas de places réservées<span style="font-size: small;"> ;</span> un Indien m'invite gentiment à partager
sa banquette en hauteur et engage la conversation. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-mvGF0a-mZaA/UJKOCRx_BqI/AAAAAAAAICI/LESR72IzfAk/s1600/P1070385.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-mvGF0a-mZaA/UJKOCRx_BqI/AAAAAAAAICI/LESR72IzfAk/s400/P1070385.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a><br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Il
est pasteur, converti de l'hindouisme au christianisme et m'explique
que la plupart des gens dans ce wagon reviennent comme lui d'une
grande rencontre de jeunesses chrétiennes à Delhi. Il déplore que
les hindous sont idolâtres et superstitieux et qu'il y a encore des
endroits où les veuves sont brûlées sur le bûcher de leur mari.
Il me parle du fondamentalisme hindou qui menace les minorités
religieuses comme les chrétiens et les musulmans, mais que sinon les
gens s'entendent bien entre fidèles de différentes religions. Louis
m'expliquera plus tard qu'en Inde, les Chrétiens sont soit des
classes sociales aisées héritières de la coopération avec les
Britanniques, soit des populations très pauvres, comme les adivasis
(peuples autochtones des forêts) qui, en étant obligés de rentrer
dans le système officiel indien, ont dû choisir une « vraie »
religion (l'animisme n'étant pas reconnu). Le christianisme est pour
eux la religion la moins contraignante sur le plan social (pas de
caste) et alimentaire (permission de manger de la vache et du porc
notamment).</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">En
arrivant à la gare de Parasnath, nous sentons tout de suite que le
lieu ne reçoit pas beaucoup de voyageurs étrangers. On nous
dévisage et on nous demande si nous sommes « jaïns ». <span style="font-size: small;">E</span>n effet, ici, c'est un lieu de pèlerinage important des adeptes
du jaïnisme. Leur lieu saint est en haut d'une montagne que nous
allons gravir avec eux. L'occasion de vous parler, après
l'hindouisme et le bouddhisme, d'une autre religion de l'Inde, très
particulière. </span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Apparue
comme le bouddhisme en réaction aux excès ritualistes de
l'hindouisme, au 6e siècle avant JC, les jaïns ont développé une
religion propre dont la pierre angulaire éthique est l'ahimsa, la
non-violence. Celle-là même que reprendra Gandhi en élargissant
son concept à l'action politique. Le principe de non-violence des
jaïns en fait une religion très respectée des autres Indiens. Il
s'associe à une recherche de pureté intérieure (combat contre
soi-même, attention aux autres) et extérieure (propreté) assez
jusqu'au-boutiste. Ainsi par exemple, les jaïns sont
hyper-végétariens et leur souci de ne tuer aucun animal, y compris
les insectes, va jusqu'à écarter de leur alimentation les légumes
poussant sous terre, afin de ne pas déranger la vie animale en les
arrachant. De même, ils ne mangent pas après le coucher du soleil
pour éviter d'avaler des insectes par mégarde. Leur souci de
l'hygiène est extrême, ce qui contraste fortement avec les
standards indiens. Cette recherche de pureté originelle va pour
certains orthodoxes jusqu'à vivre totalement nus et à balayer
constamment devant eux pour ne pas écraser d'êtres vivants en
marchant (on en a croisé un sur le bord de la route).</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-Glc5-jhYN3A/UJKNmFjB50I/AAAAAAAAIBo/unZitQs1xv8/s1600/P1070397.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-Glc5-jhYN3A/UJKNmFjB50I/AAAAAAAAIBo/unZitQs1xv8/s400/P1070397.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
donc dans leur univers que nous arrivons avec nos gros sabots et gros
sacs à dos, afin de nous rendre aussi en haut de la montagne de
Parasnath, belle chaîne montagneuse boisée surmontée de plein de
petits temples blancs (la couleur des jaïns) en haut de chaque pic.
Joseph et moi partons à 3h du matin, au clair de la pleine lune,
pour arriver en haut à l'aube. La montagne est très boisée, mais
le chemin a été cimenté tout le long<span style="font-size: small;"> ;</span> j'imagine notamment dans
l'objectif de ne pas marcher sur des bêbêtes (et tant pis s'il a
fallu pour cela étouffer sous le ciment une surface importante du
sol). Vite distanciée par Joseph, je marche dans le noir en croisant
régulièrement des pèlerins seuls ou en famille, de tous âges.
C'est à la lumière de la lune que je m'aperçois qu'ils font le
chemin pieds nus, mais certains préfèrent faire appel à des
porteurs, 2 ou 4 pour une personne, assise sur une chaise ou sur une
sorte de brancard. Quel boulot ! J'espère qu'ils sont
correctement payés au moins ! Des hommes se baissent sur le
chemin pour écarter de nos pas chaque ver de terre égaré.
Régulièrement, de petites cahutes de bois proposent de chaque côté
du chemin à boire ou à manger. Les hommes qui les tiennent se
réchauffent comme ils peuvent à la lueur de leur gaz. Je croise de
temps en temps des ombres accroupies, des porteurs en attente de
clients ou des mendiants. Tout cela dans une semi-obscurité, une
semi-fraîcheur et un semi-silence qui me transportent petit à petit
au-dessus du brouillard de poussière et de pollution de l'Inde des
villes. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-E4ZQTvvfUn8/UJNQ5pqaTfI/AAAAAAAAIEU/q5jRsGw7tI4/s1600/P1070342.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://2.bp.blogspot.com/-E4ZQTvvfUn8/UJNQ5pqaTfI/AAAAAAAAIEU/q5jRsGw7tI4/s400/P1070342.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
à l'aube que j'arrive en haut du Parasnath, magnifique panorama de
verdure et de quiétude. Une auréole rouge-orangé m'entoure dans le
ciel à 360°<span style="font-size: small;"> ; </span> j'arrive juste à temps pour voir le soleil se lever
entre deux pics. Et découvrir tout plein de temples blancs érigés
en haut de ces pics : c'est la deuxième étape du pèlerinage, 9
autres km, d'aller de l'un à l'autre, montant et descendant sur le
flanc de la montagne. Mais d'abord un petit tchaï brûlant pour
requinquer et réchauffer. Tous ces temples en marbre blanc se
ressemblent pas mal, ils renferment tous la trace de deux pieds qui
appartiendraient à un de leurs 23 « dieux » qui sont
plutôt en fait des sortes de prophètes (je n'en dirai pas plus sur
le panthéon jaïn<span style="font-size: small;"> ;</span> je n'ai pas bien compris). Dans le Temple de
l'eau, nous faisons la rencontre inattendue du responsable du site
qui semble ravi de nous accueillir dans sa petite pièce pour nous
faire la conversation. Les jaïns, apprend-on, sont 0,1% de la
population indienne, mais représentent 25% des impôts de l'Inde. Le
grand industriel Tata, par exemple, est jaïn. Le comble du
dépaysement, c'est que c'est dans cet endroit insolite, dans une
petite pièce derrière un temple en haut d'une montagne, que nous
apprenons par ce Monsieur la catastrophe de l'ouragan Sandy aux
États-Unis. Avec les news BBC à la télé pour preuve !</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-oFVdXiDT7BU/UJKOsdmUvgI/AAAAAAAAICQ/nm5Yu6BtnTQ/s1600/P1070380.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-oFVdXiDT7BU/UJKOsdmUvgI/AAAAAAAAICQ/nm5Yu6BtnTQ/s400/P1070380.JPG" width="288" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
lendemain, nous restons sur place en bas de la montagne<span style="font-size: small;"> ;</span> j'erre un
peu dans le village où j'échange un semblant de conversation avec
un petit groupe de villageois tout étonnés de comprendre que j'ai
aussi gravi la montagne. Je constate que je commence enfin à me
détendre sous les regards francs et curieux des gens qui ne voient pas
d'Occidentaux souvent et ne se gênent pas pour se planter devant toi, parfois en groupe, en t'observant des pieds à la tête. Une
curiosité si simple, qui n'essaye pas de se cacher artificiellement,
accompagnée d'un sourire tout aussi naturel et d'un regard aussi direct qu'il est sain. En Inde, et ici en particulier, on ne soupçonne
aucune moquerie derrière le sourire des gens, aucune arrière-pensée
commerciale ou séductrice. Juste de l'intérêt bienveillant pour
une rencontre. Quelque chose qui a sans doute quelque chose à voir aussi avec la
pureté recherchée par les jaïns.</span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-54916628050984294932012-10-31T11:35:00.000-07:002012-11-18T09:36:05.306-08:00Aperçu sur le bouddhisme<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Après Varanasi et les vertiges
de l'hindouisme, nous voici à Bodhgaya pour une initiation à la
quiétude du bouddhisme (non ce n'est pas un voyage d'étude
religieuse mais, de facto, quand on est en Inde, on n'y échappe pas).</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-wKhO6zwY7VE/UJNSahpVuUI/AAAAAAAAIF8/bzfqERNm8Hc/s1600/P1070264.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-wKhO6zwY7VE/UJNSahpVuUI/AAAAAAAAIF8/bzfqERNm8Hc/s400/P1070264.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a></div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Bodhgaya est le lieu saint
principal des bouddhistes car, bien que les bouddhistes soient une
minorité en Inde, c'est bien ici que cette religion a commencé.
Bodhgaya reçoit donc, pendant la saison d'hiver qui commence en ce
moment, des milliers de pèlerins venant de nombreux pays asiatiques,
notamment du Sri Lanka. C'est autour du Maha Bodhi, le « grand
arbre », </span><span style="font-size: small;">l'arbre où le Bouddha a
reçu l'illumination, </span><span style="font-size: small;">que se réunit tout ce monde. A côté est érigée une grande « stuppa »
(grande colonne sculptée au-dessus d'un temple). Le parc tout autour
est un lieu paisible de déambulation des pèlerins, chants, prière,
conférences, méditations individuelles ou simple repos. La ville de
Bodhgaya est ainsi toute dédiée à ces pèlerins, ainsi qu'à des
Tibétains réfugiés, et des monastères et des temples bouddhistes
fleurissent encore de tous côtés. Sans compter une énorme statue
du Bouddha, de celles qui me donnent le vertige rien qu'à les
apercevoir de loin. La diversité des styles, des couleurs, des
symboliques entre les temples japonais, sri lankais, népalais,
bouthanais, chinois... permet de varier les plaisirs, même s'il ne
faut pas trop en abuser quand même. </span><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-nr1GiKjhh2w/UJNSAexIAGI/AAAAAAAAIFc/YKGzUn47ZqY/s1600/P1070276.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-nr1GiKjhh2w/UJNSAexIAGI/AAAAAAAAIFc/YKGzUn47ZqY/s400/P1070276.JPG" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le Bouddha dans sa période ascétique ci-dessus, et en version chinoise dans sa période du "juste milieu"</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-hyue50ba7MI/UJNSOddOnFI/AAAAAAAAIFs/ekhBWAxhUQM/s1600/P1070272.JPG" imageanchor="1"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-hyue50ba7MI/UJNSOddOnFI/AAAAAAAAIFs/ekhBWAxhUQM/s400/P1070272.JPG" width="300" /></a></div>
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le centre où nous sommes
hébergés accueille surtout des Occidentaux. Bouddhistes ou pas, en
tout cas des curieux, novices ou expérimentés du yoga ou de la
méditation que nous pouvons pratiquer collectivement chaque jour.
C'est que le bouddhisme lui-même ouvre des portes à toutes les
sensibilités. A l'origine, c'était une philosophie née au 6e
siècle avant J-C en réaction aux excès rituels et idolâtres des
hindous. L'objectif était de développer une forme de sagesse
personnelle par le détachement de la souffrance et des désirs de ce
monde. Celui qu'on appelle « Bouddha » n'était en fait
qu'un des sages (les « bouddhas » = les « éveillés »)
ayant atteint le nirvana, mais qui a ressenti l'intérêt d'en
partager les principes, ce qui a donné naissance à ses
enseignements. Mais tout comme Jésus n'était pas chrétien, ce
n'est qu'au fil des siècles que la vie et la philosophie du Bouddha
ont été érigées en religion, avec son cortège de rites (toujours
en partie empruntés à l'hindouisme), de symboles, de statues à
effigie humaine et d'institutions. Après ça, comme pour toutes les
religions, chacun en fait bien ce qu'il veut...</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-a5m_YMQxdEo/UJNTuuA-VQI/AAAAAAAAIHA/AwVPiC48oCA/s1600/P1070240.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-a5m_YMQxdEo/UJNTuuA-VQI/AAAAAAAAIHA/AwVPiC48oCA/s400/P1070240.JPG" width="287" /></a></div>
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous passons quelques jours ici
à apprécier le calme du lieu. Il est je crois rare qu'un site aussi
important de pèlerinage soit aussi calme et agréable, paré
d'autant d'arbres et de verdure. Assis ou allongé sur l'herbe, on
peut ici passer des heures à observer les pèlerins tourner les
moulins à prière, écouter les mantras ou apprécier ces ornements
infinis de fleurs fraîches et odorantes, blanches ou orange,
disposées partout (mais ne cherchez pas des photos de cela dans mon
album, je n'en ai pas prises).</span></div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous louons des vélos, ce qui
nous donne l'occasion, outre les quelques émotions de la circulation
à gauche, d'aller faire une escapade un peu en campagne, entre
rizières, villages et autres arbres sacrés. En rentrant, Joseph prête son vélo à une jeune adolescente toute contente de pouvoir en faire et nous guider à travers champs et villages. A rouler sur une digue caillouteuse de 30 cm de large, évidemment je ne manquerai pas la chute inévitable dans la rizière... Et c'est aussi à
bicyclette que je croise... un éléphant, bien chargé de branchages
impressionnants. Incr<span style="font-size: small;">é</span>dible India !</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-3tTCJzytzl4/UJNRbXm4KPI/AAAAAAAAIEs/vmVcokO2jho/s1600/P1070325.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-3tTCJzytzl4/UJNRbXm4KPI/AAAAAAAAIEs/vmVcokO2jho/s400/P1070325.JPG" width="400" /></a></div>
<span style="font-size: small;"> </span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-U4jgBhK1gjs/UJNUpJ8w2ZI/AAAAAAAAIIA/lUbm8i5Ru6A/s1600/P1070192.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-U4jgBhK1gjs/UJNUpJ8w2ZI/AAAAAAAAIIA/lUbm8i5Ru6A/s400/P1070192.JPG" width="400" /></a></div>
<span style="font-size: small;"> </span><br />
<br />
<span style="font-size: small;">PS : je ne peux pas finir cet article sans un clin <span style="font-size: small;">d’œil</span> à mes anciens collègues et presque-collègues... avec un beau vrai mandala conçu avec des poussières naturelles de toutes les couleurs !</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-jYO3tgSYiRQ/UJNRqCseERI/AAAAAAAAIE8/LvWH-3mm_Do/s1600/P1070306.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-jYO3tgSYiRQ/UJNRqCseERI/AAAAAAAAIE8/LvWH-3mm_Do/s400/P1070306.JPG" width="400" /></a></div>
<span style="font-size: small;"> </span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-39904123691896236152012-10-28T02:33:00.000-07:002013-03-03T12:36:15.818-08:00L'héritage de Krishnamurti<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Notre passage à Varanasi nous
permet de rendre une visite rapide à son Institut gandhien ainsi
qu'au Centre Krishnamurti. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-hc8dWLdzLAk/UJNW2f9yDUI/AAAAAAAAIKY/pciQ4ICXoSY/s1600/P1070090.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-hc8dWLdzLAk/UJNW2f9yDUI/AAAAAAAAIKY/pciQ4ICXoSY/s400/P1070090.JPG" width="300" /></a></span></div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;"></span>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Krishnamurti était un grand penseur
spirituel du 20e siècle au destin étonnant, puisque, ayant été
élu gourou d'une secte indienne alors qu'il était encore enfant, il
s'en est affranchi en la dissolvant. Il a ensuite consacré le reste
de sa vie a promouvoir une philosophie spirituelle originale,
fermement attachée à l'émancipation individuelle et à la lutte
contre toute institutionnalisation religieuse, idolâtrie et contre
tout culte de la personnalité dont il aurait facilement pu être
l'objet par son charisme. Sa pensée à fait le tour du monde et se
démarque par une approche à la fois très intellectuelle et très
poussée de la spiritualité universelle. Sa fondation a créé des
écoles Krishnamurti dans plusieurs endroits et des services sociaux
tels ici à Varanasi un hôpital et un centre de développement
rural. Sa pédagogie semble insister sur l'émancipation personnelle
et une éducation horizontale basée sur l'apprentissage réciproque
(et non une relation enseignant-apprenant), ce qui est
particulièrement notable dans la société indienne si hiérarchisée, même dans les projets alternatifs que nous avons visités jusqu'alors. </span></div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le centre Krishnamurti fleure bon l'héritage britannique dans un environnement
soigné dont on perçoit la vitalité. A l'inverse, l'Institut
gandhien qui le côtoie, créé par l'Etat, semble presque abandonné.
Ainsi va l'héritage des grands penseurs, couci<span style="font-size: small;">-</span>couça, au gré de
ceux qui s'en emparent.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-NRLuxyJVPtQ/UJNXHFXMvHI/AAAAAAAAIKo/QzatHa_fWWY/s1600/P1070086.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-NRLuxyJVPtQ/UJNXHFXMvHI/AAAAAAAAIKo/QzatHa_fWWY/s400/P1070086.JPG" width="287" /></a></span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-35432388103880389162012-10-25T05:54:00.000-07:002013-03-03T12:36:15.816-08:00Vie des ruelles et vie des toits<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">A Varanasi / Bénarès, il faut avoir le nez en l'air tout en faisant attention où l'on met les pieds... mais il y a des points de vue qui méritent le détour...</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-nJMT-EhdcpI/UIVS4m0RMGI/AAAAAAAAH3s/7AVHxXFDtck/s1600/P1060810.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-nJMT-EhdcpI/UIVS4m0RMGI/AAAAAAAAH3s/7AVHxXFDtck/s400/P1060810.JPG" width="400" /></a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;">Dans
la cour du restaurant népalais où nous aimons manger (de la
nourriture occidentale pour reposer notre estomac), je n'en finis pas
de m'amuser à regarder les singes qui font tout pour chiper ce qui
traîne de comestible. Et vas-y que je me balance, rentre dans les
poubelles, arrache les branches des arbustes. Et vlan ! tout à
coup c'est un grand pot de terre qu'ils fracassent par terre. </span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-WZZ4njnRwDA/UIVVMJotCbI/AAAAAAAAH6s/Ymo3yQvgWFU/s1600/P1060923.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-WZZ4njnRwDA/UIVVMJotCbI/AAAAAAAAH6s/Ymo3yQvgWFU/s320/P1060923.JPG" width="240" /></a></span></div>
<span style="font-size: small;">Et ne
t'avise pas de regarder dans les yeux celui qui vient d'acquérir une
banane pour lui tout seul. A l'hôtel, depuis deux jours, ils sont
d'une humeur particulièrement massacrante et on les entend sauter
sur le toit en tôle devant notre fenêtre. Au matin, ils provoquent
Isabelle à travers la vitre et font montre de leurs plus belles
grimaces menaçantes. La terrasse de notre hôtel est un lieu parfait
pour observer leurs allées et venues, leurs hésitations pour sauter
d'un toit à l'autre, ceux qui contournent les obstacles, les
intrépides, les glissades contrôlées. Les petits qui s'accrochent
sous leur mère et se détachent dès que le sol est plus sûr. En
tout cas là-haut ils sont peinards<span style="font-size: small;"> ;</span> le seul que j'ai vu vraiment par
terre dans la rue était mort, orné respectueusement d'une guirlande
de fleurs orange.</span><br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
la vue sur les toits de Varanasi est bien plus que cela. A l'image de
beaucoup de villes anciennes et étriquées du Sud, les terrasses des
maisons sont de vrais lieux de vie : on y voit les gens
dormir, faire leur yoga, se brosser les dents, laver les marmites.
C'est aussi une vraie cour de récréation. Après l'école, avant la
tombée de la nuit, j'assiste au spectacle magique de dizaines
d'enfants et d'adolescents faisant danser dans le ciel des
cerfs-volants de toutes les couleurs. Échappatoire universel pour
les enfances des villes aux ruelles trop encombrées de marchands,
animaux, ordures et véhicules en tous genres. C'est tellement mieux
de regarder vers le ciel, là où les fumées des crémations et des
encens montent sans discontinuer.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-G4DDmTj0x-o/UIVWoStMMmI/AAAAAAAAH9M/fqqG0MIkRzY/s1600/P1070027.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-G4DDmTj0x-o/UIVWoStMMmI/AAAAAAAAH9M/fqqG0MIkRzY/s400/P1070027.JPG" width="398" /></a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
dans ces rues achalandées que nous ne pouvons manquer d'assister à
la fête de la Durga. C'est une divinité hindoue effrayante
représentée avec pas mal de bras, d'accessoires, et assises sur un
lion féroce. Mais la fête de la Durga est bien plus qu'une fête
religieuse, c'est en somme le mélange de la Semaine sainte en
Espagne, d'Halloween, de la Technoparade et d'un carnaval
folklorique. Les hindous font de la Durga des statues les plus
chatoyantes possibles et les font trôner dans les différents
quartiers de la ville dans des décorums lumineux sous des chapiteaux
montés pour l'occasion. Et c'est une musique folklorico-techno qui
couronne le tout à toute berzingue. Ils bouchent aussi l'entrée
des ruelles avec des grosses installations en plâtre affreux
surmontées d'effigies terrifiantes (dragon, tête de mort,
zombie...). </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-fIkfK1ExcU0/UIVUp-pL6pI/AAAAAAAAH5g/II2WYgwGIEk/s1600/P1060861.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-fIkfK1ExcU0/UIVUp-pL6pI/AAAAAAAAH5g/II2WYgwGIEk/s400/P1060861.JPG" width="400" /></a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">On voit les gens faire la queue pour entrer <span style="font-size: small;">dans </span>des lieux
d'attraction fantomatique ou d'adoration rituelle mystérieux. Nous
assistons aux derniers jours du festival, à la procession de toutes
les Durga de la région qui viennent finir leur vie dans le Gange
dans une ambiance faite de rites, de danses endiablées, de barbes à
papa et de photos de touristes. </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Inutile de vous dire les
embouteillages ainsi générés, mais qui ne manquent pas de charme
quand on les vit depuis un vélo-rickshaw, un peu en hauteur, en
passant sous les arcades de guirlandes lumineuses de toutes les
couleurs. « On se croirait dans un flipper », résume
Joseph. Du soir au matin se succèdent chants religieux, musique
« boum boum », cloches et musiques traditionnelles,
klaxons et aboiements des chiens, plus les appels à la prière qui
se font écho de minaret en minaret.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-rXAbOaUVf48/UIVU0uViBZI/AAAAAAAAH54/Oms_aNkCWjQ/s1600/P1060872.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-rXAbOaUVf48/UIVU0uViBZI/AAAAAAAAH54/Oms_aNkCWjQ/s400/P1060872.JPG" width="400" /></a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Pendant
la petite semaine ici, nous avons donc rencontré des gens très
différents. Le sadhou qui parle français, celui que Joseph a
soulagé de maux de genoux par acupressure, et un autre qui était
trop stone pour nous calculer. Raju et Abdoul, les collaborateurs
marchands de soies (l'un hindou, l'autre musulman). Raju qui nous a
invité dans sa famille, « my friends », pour déguster
le repas de la plus belle et la meilleure cuisinière des femmes de
Bénarès. Un moine « swami ». Sans compter tous les
chauffeurs de rickshaws et de bateaux, rabatteurs, guides et
marchands du pire comme du meilleur. Nombreux, ils restent cependant
sympathiques et fair<span style="font-size: small;">-</span>play, il suffit d'avoir le bon mot pour qu'ils
n'insistent pas. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-ZbQoTArs3hI/UIVUEd4q1dI/AAAAAAAAH4g/RxaLBmRzZOk/s1600/P1060839.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-ZbQoTArs3hI/UIVUEd4q1dI/AAAAAAAAH4g/RxaLBmRzZOk/s400/P1060839.JPG" width="400" /></a></span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Beaucoup
de touristes viennent voir Bénarès par curiosité culturelle, pour
l'ambiance spirituelle ou pour les odeurs de fumées en tous genres.
Et pourtant il semble que la ferveur sacrée et populaire de cette
ville ne puisse jamais céder à la manne touristique et garder son
authenticité et sa vigueur indienne. Varanasi échappera, c'est sûr,
à toute entreprise de muséification tant que les morts y
brûleront, les singes et les vaches y régneront et que les Durga y
danseront.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-QtNZ5XRnwts/UIgQLHjTzjI/AAAAAAAAH_w/i8DqsEig4kw/s1600/P1070051.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-QtNZ5XRnwts/UIgQLHjTzjI/AAAAAAAAH_w/i8DqsEig4kw/s400/P1070051.JPG" width="400" /></a></span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-77990490307235374692012-10-24T05:37:00.000-07:002013-03-03T12:36:15.820-08:00Bénares, ville au feu et à l'eau sacrés<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Voici
quelques jours que nous sommes dans la ville extraordinaire de
Varanasi, autrement appelée Bénares, une des plus anciennes villes
du monde et la ville la plus sainte de l'hindouisme<span style="font-size: small;">,</span> traversée par
le Gange, sur le bord duquel des morts brûlent à longueur de temps.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-7SGmZqiG0l8/UIVT1RhsKjI/AAAAAAAAH4M/mQY9bVsyajI/s1600/P1060824.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-7SGmZqiG0l8/UIVT1RhsKjI/AAAAAAAAH4M/mQY9bVsyajI/s400/P1060824.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"></span></div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;">Des temples partout et pleins de petits autels dans tous
les coins de rues, dans des niches, dans les boutiques, sur n'importe
quelle marche de ses venelles étroites. Des statues aux visages
blancs ou noirs, parées de drapés rouges et brillants. Des formes
informes en plastique orange, avec deux yeux encastrés. Des
lingams, ces sortes de petits bassins de pierre au centre duquel s'érige
un appendice arrosé de fleurs, d'eau ou de lait. Des bougies en
beurre clarifié, des colliers de fleurs fraîches orange un peu
partout, jusqu'au cou des vaches. Sur les murs, les trottoirs, les
marches, la surenchère du sacré sur les ordures, du brillant sur la
poussière. Entre les deux, attention où <span style="font-size: small;">l'</span>on met les pieds. Ici, ce
sont les vaches, les chèvres et les cochons qui se chargent du
nettoyage de la rue au gré de leurs pérégrinations nonchalantes. La
purification, quant à elle, se fait surtout en répandant par<span style="font-size: small;">-</span>dessus
tout cela les effluves sacrés de l'encens, des fleurs ou du souffle
des bougies (Après tout<span style="font-size: small;">,</span> on a des chaussures !). Et par l'eau du
Gange évidemment.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-r0Q_s1AuO84/UIVVeiyGk7I/AAAAAAAAH7U/f0N043j9OhI/s1600/P1060944.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><br /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-RWuVb-9i6tU/UIVVxv6IO5I/AAAAAAAAH74/xU_HiIzXywQ/s1600/P1060976.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-RWuVb-9i6tU/UIVVxv6IO5I/AAAAAAAAH74/xU_HiIzXywQ/s400/P1060976.JPG" width="300" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Cela
ressemble un peu à l'omniprésence du religieux populaire dans les
bidonvilles de Mexico, où des chapelles dédiées à la Guadaloupe
se rencontrent à tout instant, bardées de fanfreluches, de lumières
clinquantes, de brillants en toc et d'images surannées. Comme pour
ne jamais pouvoir oublier la présence de l'Omniscient dans un
quotidien de douleurs. Plus encore ici, on croise partout des
sadhous, ces ascètes hirsutes à peine vêtus d'un pagne orange, et
surtout sur les bords du Gange. Ils aménagent des petits autels un
peu n'importe où, très entretenus, et vivent de l'aumône. Certains
récitent des textes ou des mantras. D'autres semblent ne jamais
quitter leur posture de méditation en tailleur (et, de fait,
certains ne la quittent vraiment jamais). En extase permanente,
parfois bien aidée il est vrai par les pipes de ganja. D'autres sont
étonnamment communicatifs, joyeux, voire taquins. L'un d'eux nous
interpelle en français à chaque fois qu'on le croise. Nous parlons
avec un sadhou de 28 ans seulement. Nous en croisons même un,
charmeur de serpent avec un cobra sortant d'un pot sur ses genoux
(oui oui comme dans les livres d'images). Brrr ! Mais celui-ci
n'est pas un vrai sadhou, plutôt un amuseur public qui a dû casser
les dents de son naja pour l'apprivoiser. Bref, il y a de tout dans
les sadhous, mais avec ces vœux communs de renoncement aux conforts
du monde, qui suscitent à la fois fascination, perplexité, envie et
scepticisme.</span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>Le
Gange à tout faire</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-IX7uHGFe2OU/UIVRcd5NoyI/AAAAAAAAH1o/n_N7q9dXXMg/s1600/P1060736.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="226" src="http://1.bp.blogspot.com/-IX7uHGFe2OU/UIVRcd5NoyI/AAAAAAAAH1o/n_N7q9dXXMg/s400/P1060736.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Et
le Gange, fleuve sacré où les pèlerins viennent pour un bain
rituel depuis les ghâts, ces quais de marches où se passent
tellement de choses. Tout confondu : bains des sadhous et autres
habitants de la ville, ablutions rituelles des pèlerins (qui boivent
l'eau sans problèmes), mais aussi des buffles. C'est bien sûr le
lavoir municipal, ce qui donne lieu à de belles expositions de
tissus étalés sur les quais (et ce sont surtout les hommes qui font
la lessive ici !). Lieu de jeux pour les enfants, au criquet par
exemple. Lieu de ventes de colliers le jour, de drogues en tous
genres la nuit (Varanasi est aussi un repère de hippies qui laissent
leurs traces artistiques un peu partout sur les murs). Les ghâts du
Gange sont aussi un lieu de balade pour nous et, évidemment, lieu de
cérémonies religieuses, comme la Puja chaque soir et chaque matin.
Un rituel du feu et de l'eau où de jeunes brahmanes manipulent
successivement de l'encens, du feu, des pétales de fleurs et des
palmes pour arroser d'eau. De petites bougies sont offertes au Gange
par les pèlerins, dans de petites écuelles en feuille ou en argile
avec des fleurs. On voit leurs étincelles suivre le flux du fleuve,
parmi les bateaux de pèlerins et touristes venus assister au
spectacle. Le Gange est aussi le lieu où sont jetées rituellement
les statues de la déesse Durga à la fin de son festival dédié,
peu importe qu'elles soient en argile ou en plastique, et tout un tas
d'objets symboliques avec. Mais le Gange est sacré et il nettoie
tout paraît-il, donc pourquoi s'en faire ?</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-r0Q_s1AuO84/UIVVeiyGk7I/AAAAAAAAH7U/f0N043j9OhI/s1600/P1060944.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-r0Q_s1AuO84/UIVVeiyGk7I/AAAAAAAAH7U/f0N043j9OhI/s400/P1060944.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>La
Jérusalem hindoue</b></span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Varanasi
me fait penser à la vieille ville de Jérusalem. Cet éclectisme
religieux, avec des temples hindous aux divinités et influences
variées, mais aussi des temples bouddhistes, des mosquées et des
églises. Tout cela imbriqué au plus près dans des ruelles sans
âge, au milieu d'échoppes de souk qui font la vie de la ville. Ici
comme à Jérusalem, une présence policière importante pour des
tensions inter-communautaires parfois assez palpables. Le Golden
Temple est le lieu le plus sacré de l'hindouisme, qui préserve en
son sein le lingam qui a pu être sauvé au moment de l'invasion de
la ville par les Moghols qui ont supprimé de la ville toute trace
religieuse non musulmane. Par chance<span style="font-size: small;">,</span> nous pouvons y entrer : </span>
</div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Ne
pas chercher à comprendre, suivre le flot des pèlerins. Comme pour
accéder à la Mosquée Al Aqsa à Jérusalem, la ruelle d'accès est
filtrée par un checkpoint : aucun objet électronique ou
métallique, mais aucun objet en cuir<span style="font-size: small;"> non plus</span>, n<span style="font-size: small;">'est</span> autorisé
(vaches sacrées). Nous rentrons et on me propose avec insistance
d'acheter une corbeille d'offrandes. Les fleurs sont belles, je la
prends. Une femme me demande par trois fois si je suis hindoue. Trois
fois, je lui dis non. L'accès au temple lui-même ne se fait pas sans
laisser les coordonnées complètes de notre passeport au second
checkpoint. Et la fouille s'il vous plaît. Il faut suivre une file
de pèlerins, hommes et femmes confondus, dans un petit circuit qui
nous fait passer devant plusieurs lingams ou statues de divinités
et sous des cloches que les gens sonnent en passant. Certains
récitent des mantras. OK <span style="font-size: small;">! </span>je veux bien offrir les fleurs, par contre
pas possible pour moi de m'incliner devant une statue dont je ne sais
rien. Un policier me demande trois fois de venir, trois fois je lui
dis calmement non de la tête. Plus loin, un prêtre me trace un point
rouge sur le front et m'enroule un bracelet jaune et orange autour du
poignet. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-mV6SGtR3vmI/UIVTtpHRymI/AAAAAAAAH4E/WI8dgV5SXzo/s1600/P1060827.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-mV6SGtR3vmI/UIVTtpHRymI/AAAAAAAAH4E/WI8dgV5SXzo/s400/P1060827.JPG" width="318" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Cela
me fait vraiment penser au Saint-Sépulcre à Jérusalem, lieu du
tombeau de Jésus, et je suppose que cela a aussi quelque chose de la
Kaaba à la Mecque. Ces lieux sont chacun des nœuds, des centres de
leurs religions. La même concentration de pèlerins avançant dans
le même sens les uns derrière les autres. Comme au creux d'un cœur,
là où la foi des pèlerins est offerte, purifiée, recyclée, là
où le rythme de la vie est donné. Pour nous, c'est assez
oppressant, surtout face à ce sacré hindou si hermétique. </span>
</div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>La
ville du feu qui ne s'éteint jamais</b></span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
Varanasi, c'est aussi le lieu où tous les hindous souhaitent mourir,
car s'ils meurent et sont incinérés ici, la « délivrance »
de leur âme leur est promise par la fin du cycle infernal des
réincarnations. Des gens amènent donc leurs vieillards mourir ici.
Les crémations ont lieu à ciel ouvert sur certains ghâts du Gange,
dont celui juste sous la terrasse de notre hôtel. Toute la journée
des corps sont brûlés au bois à même les marches, en présence
des familles, des passants et des vaches, chiens, singes et autres
animaux libres d'aller où ils veulent. Il faut slalomer entre ces
foyers pour continuer sa route. Après avoir trempé le corps dans le
Gange, le crâne des morts est frappé par le fils aîné pour
libérer son âme que le brasier emporte. 350<span style="font-size: small;">k</span>g de bois et 3h sont
nécessaires pour incinérer totalement le corps, avant que ses
cendres soient offertes au Gange. Et si la famille n'a pas assez
d'argent pour acheter autant de bois, les restes du corps seront
jetés aussi à l'eau. Ainsi que le corps entier des nouveaux-nés,
femmes enceintes ou personnes décédées de piqûres de cobra qui
n'ont pas à être incinérés. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-aXlcG549PKQ/UIVU3m9t9DI/AAAAAAAAH6E/xexI8ElUsP0/s1600/P1060874.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="223" src="http://4.bp.blogspot.com/-aXlcG549PKQ/UIVU3m9t9DI/AAAAAAAAH6E/xexI8ElUsP0/s400/P1060874.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Vanarasi
est aussi appelée « la ville des feux qui ne s'éteignent
pas » à cause de ces crémations continues depuis, paraît-il,
des siècles. C'est étonnant la façon dont on peut s'adapter
rapidement à cette autre culture de la mort. Je n'ai jamais croisé
autant de cadavres de ma vie qu'en ces deux jours ici. Ils sont
portés par les familles sur des brancards, enveloppés dans des
tissus dorés pour les vieillards, rouges pour les femmes ou blancs
pour les hommes, tissus dont les restes non calcinés brillent sur
les marches du ghât. </span>
</div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Entre
un brasier et un immense tas de bois, je contourne une vache qui
vient juste de vêler là, sur une marche. Ici, hommes et animaux,
naissance et mort, feu et eau, crasse et sacré se côtoient naturellement, synthèse parfaite de la Vie.</span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-64180601406192243812012-10-23T20:34:00.000-07:002012-11-18T09:38:34.777-08:00Gandhi, d'actualité ?<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Il
est tentant de penser, en s'immergeant dans ce grand pays en
développement largement soumis aux logiques industrielles et
financières des multinationales, que l'idéal de Gandhi et de tous
ceux ayant eu la même veine d'inspiration n'est plus qu'un mince
îlot d'utopie dans un océan de capitaux, de devises et de
corruption. Et que nous serions, nous, doux rêveurs occidentaux
partis en Inde en quête d'une alternative exotique qui n'existerait
plus que dans les livres d'histoires de la philosophie indienne.</span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-C8s1XRqPTEo/UHj3AW37iiI/AAAAAAAAHbo/mWvj0_zSWo0/s1600/P1060130.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://2.bp.blogspot.com/-C8s1XRqPTEo/UHj3AW37iiI/AAAAAAAAHbo/mWvj0_zSWo0/s400/P1060130.JPG" width="400" /></a></div>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<a name='more'></a><span style="font-size: small;">Et
pourtant, dans le journal d'aujourd'hui <i>Hindustan Times</i>, deux
articles font référence à Gandhi. Le premier est un éditorial
concernant le Prix Nobel de la Paix attribué à l'Union européenne.
L'auteur y dénonce l'incohérence de ce Prix au vu des répressions
policières actuelles en Espagne et en Grèce face à la crise et de
l'hostilité croissante des Britanniques vis à vis de l'Union*, et
revient sur la pertinence des attributions de ce Prix dans
l'Histoire. L'année de l'assassinat de Gandhi, il avait été
proposé de le lui attribuer, mais cela avait été écarté pour
deux raisons : officiellement, on ne peut pas attribuer un Prix
Nobel de la Paix à titre posthume (pourtant cela sera fait quelques
années plus tard à l'égard de Dag Hammarskjold en 1961).
Officieusement, le comité d'attribution a suivi les avis de ceux qui
lui ont fait porter la responsabilité de la partition de l'Inde
entre hindous et musulmans (création du Pakistan). Bref, on sent à
travers cet article un attachement, peut-être patriotique, mais
peut-être aussi philosophique, au Mahatma qui marque sa présence
encore aujourd'hui dans l'actualité indienne, peut-être comme Jean
Jaurès ressort de temps en temps en France quand le gouvernement a
besoin de s'appuyer sur des références nationales pour affirmer
certaines valeurs (à tort ou à travers).</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Autre
article, plus concret, est celui intitulé « le Bihar va faire
revivre les écoles gandhiennes ». Le Bihar est un des <span style="font-size: small;">États</span>
indiens qui vient d'initier un processus de remise en fonction de
122 écoles « modèles » sur les 391 écoles
historiquement fondées selon le principe gandhien d'une éducation
holistique pour chaque enfant. Ces écoles visaient notamment à
valoriser les savoir<span style="font-size: small;">-</span>faire manuels comme le tissage, la charpenterie
ou l'agriculture. Alors que les systèmes scolaires conventionnels
mis en place avec la colonisation britannique insistaient sur
l'apprentissage de la lecture et du calcul, Gandhi voulait une
« nouvelle éducation » (Nai Talim) pour créer des
individus ingénieux et intelligents, capables de travailler avec
leurs mains.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">En
conclusion sur l'héritage gandhien : Gandhi n'est pas dans le
courant « mainstream » de la mondialisation, c'est le
moins qu'on puisse dire, c'est même une des figures les plus aux
antipodes de tout le système générateur des maux modernes :
course à la productivité, folie des grandeurs multinationales,
dépendance des plus pauvres vis à vis des plus riches... Et
pourtant son nom résonne et, plus encore, les modes d'actions qu'il
a prônés - non-violence active, boycott, marche, désobéissance
civile, vie communautaire <span style="font-size: small;">auto-suffisante</span> - sont toujours bien vivants
et toujours en renouvellement dans les populations en résistance,
depuis les Indignés jusqu'aux sans-terre d'Inde, du Brésil ou
d'ailleurs, des « décroissants » aux militants
anticolonialistes, de la Nouvelle communauté de l'Arche aux ashrams
d'Anandwan...</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Je
conseille un tout petit livret disponible partout, dans la même
collection qu'<i>Indignez-vous</i> de Stéphane Hessel, intitulé
« le courage de la non-violence » (de Jean-Pierre Barou),
qui résume bien l'essence de la pensée gandhienne en insistant sur
son actualité. Très loin de prôner un pacifisme passif
(« passifisme ») ou un idéalisme vaporeux, il réhabilite
au contraire la puissance et la subtilité de la pensée de Gandhi
qui dénonçait aussi bien la violence des forts que la non-violence
des faibles et incitait à un vrai courage de chacun contre les
injustices de tout instant.</span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">*Ce
à quoi je ne peux m'empêcher d'ajouter la grande cohérence de
l'heureuse élue à signer en parallèle de la réception de ce Prix
les accords de l'ACAA avec Israël, renforçant son partenariat
économique avec un <span style="font-size: small;">État</span> de gouvernement d'extrême-droite allant à
l'encontre de toutes les valeurs dites européennes vis à vis des
Palestiniens, mais aussi de ses propres concitoyens.</span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-26309805161890658842012-10-17T22:19:00.000-07:002012-11-18T09:38:47.938-08:00Après la Marche, il y a du chapati sur la planche ! <!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Pour la fin de cette première
quinzaine, le programme prévoyait que nous rejoignions à nouveau la marche Jan
Satyagraha à mi-parcours. Or, celle-ci ayant pris fin suite à l'accord entre
Ekta Parishad et le gouvernement indien, nos plans ont évidemment changé. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Pour lors, c'est aujourd'hui 17
octobre, la Journée internationale de lutte contre la misère, et nous rentrons
sur New Delhi pour rencontrer Rajagopal P.V. et discuter avec lui et sa femme
Jill du bilan de cette Marche, ainsi que des collaborations futures entre
Gandhi international et Ekta Parishad. Ils nous donnent rendez-vous chez eux,
dans une maison simple d'un quartier beaucoup moins simple de New Delhi. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-qaPq84lePNc/UG7Tzm_6U7I/AAAAAAAAHNQ/ek2vfhSPncU/s1600/P1050490.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-qaPq84lePNc/UG7Tzm_6U7I/AAAAAAAAHNQ/ek2vfhSPncU/s400/P1050490.JPG" width="300" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"></span></span></div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;">« Nous », c'est Louis Campana, président de Gandhi international,
Joseph, son fils et organisateur du voyage, sa femme Isabelle, et Philippe qui
reprend son avion ce soir. Anne et Lucille nous ont quant à elles déjà quittés.</span><br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Rajagopal nous explique
qu'aujourd'hui avait lieu la première réunion du groupe de travail avec le
Ministre du développement rural, Ekta Parishad et d'autres, visant à appliquer
les engagements du gouvernement. Un prochain grand rendez-vous est déjà fixé à
la fin du mois avec 300 organisations de la société civile pour plancher sur le
contenu précis du cahier des charges de ce groupe de travail. D'où la
mobilisation de ces derniers jours par internet pour inciter un maximum de
citoyens de l'Inde et du monde à faire pression pour que les engagements soient
tenus (par une pétition en ligne d'Avaaz notamment). Rajagopal insiste sur
l'importance, depuis deux ans que cette marche se prépare, du soutien
international par les différents mouvements sociaux et ONG qui ont, de différentes
façons, aidé la Jan Satyagraha. Cette solidarité a été d'autant plus importante
que les mouvements sociaux en Inde vivent une période difficile ; des
révoltes populaires ont eu lieu ces derniers temps, ainsi qu'un gros mouvement
anti-corruption, mais qui se sont ensuite affaiblis. Pourtant, la Marche a
atteint son objectif car le gouvernement, politiquement faible, a eu peur de la
perspective d'avoir à gérer 100 000 sans-terre à l'arrivée à New Delhi, surtout
avec le soutien international que Jan Satyagraha a reçu.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Je demande à Rajagopal si la décision
de signer cet accord avait fait l'unanimité entre les différentes organisations
membres d'Ekta Parishad. Apparemment, autant les organisations étaient unanimes
pour ne pas céder au faux engagement du Ministre lors du lancement de la
Marche, autant elles étaient toutes satisfaites de voir cet accord signé 10
jours plus tard, ce qui devrait avoir des impacts directs notamment sur la vie
des Dalits, les « intouchables », et des peuples de la forêt, les Adivasis.
La concession qu'Ekta Parishad a dû faire concernant la création de comités
d'application de la réforme dans chaque Etat, n'a, selon lui, que de faibles
conséquences, l'essentiel étant de bétonner la réforme au niveau fédéral pour
que les Etats ne puissent pas la contourner.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Nous parlons rapidement d'une autre
lutte efficacement non violente, le boycott d'Israël, qui s'appuie sur la même
vision de la non-violence qu'Ekta Parishad : il s'agit d'abord d'un moyen
stratégique d'action en direction de structures de pouvoir, visant à faire
appliquer le Droit, le Droit, toujours le Droit. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Nous quittons Rajaji et Jill après un
dîner traditionnel indien. Rajagopal ne prévoit pas de sortir d'Inde avant 6
mois : pour construire concrètement cette réforme, il y a du chapati sur
la planche !</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Nous apprenons plus tard que la
Marche Le Croisic-Paris vient d'aboutir en beauté au Trocadéro, avec la
présence de nombreuses associations. Plus de 500 personnes sont présentes et
François Hollande a envoyé sa ministre </span></span><span class="st">Najat Vallaud-</span><span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Belkacem pour lire un message adressé
aux marcheurs et aux organisateurs. En France aussi, cela ne fait que
commencer !</span></span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-63090137189142527022012-10-16T22:01:00.000-07:002012-11-18T09:44:08.266-08:00Des hommes, des singes et des dieux<!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Une semaine qui est passée vite, avec
deux nuits dans le train et pas mal de déplacements en tous genres. Mais ça
fait partie du voyage ! </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Nous arrivons lundi à Mathura, qui ne
se laisse pas facilement décrire. C'est une petite ville en bord de rivière,
faite de ruelles étroites principalement dédiées à des échoppes. Une forme de
souk en somme, agité, vivant, coloré, odorant. Auto- et vélo-rickshaws,
charrettes, motos... vaches. Des temples un peu partout, souvent tout petits.
Notre hôtel donne directement sur le quai de la rivière, avec une terrasse d'où
nous pouvons observer à l'envi le balai des premiers habitants de Mathura...
les singes ! </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-WqUzH6McT3o/UH1V-DzLXfI/AAAAAAAAHtU/D60Epdfkd9g/s1600/P1060571.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="256" src="http://1.bp.blogspot.com/-WqUzH6McT3o/UH1V-DzLXfI/AAAAAAAAHtU/D60Epdfkd9g/s320/P1060571.JPG" width="320" /></a></div>
<a name='more'></a><br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Des singes partout, par dizaines, et pas toujours sympathiques.
Je le constate moi-même quand, alors que je filme leurs all<span style="font-size: small;">ée</span>s et venues depuis
la terrasse de l'hôtel, l'un d'entre eux arrive derrière moi et essaye de me
chiper mon sac. Heureusement ce dernier est bien accroché et j'ai avec moi une
barre en fer, arme défensive qu'on nous conseille pour ce type de rencontres.
Ici les singes ont l'habitude de chiper tout ce qui peuvent<span style="font-size: small;"> </span>et certains sont
même dressés par des gamins qui revendent les objets à leurs propriétaires
contre quelques roupies. Il paraît même que certains singes utilisent de
l'argent volé pour « acheter » des objets, comme ils ont dû observer
les humains le faire. Je suppose qu'ils se font rouler sur le prix, ça leur
apprendra ! </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-hZgp5nnGiQ4/UH1Wg-XKIdI/AAAAAAAAHt0/UJTx3fBHUn0/s1600/P1060544.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="199" src="http://3.bp.blogspot.com/-hZgp5nnGiQ4/UH1Wg-XKIdI/AAAAAAAAHt0/UJTx3fBHUn0/s320/P1060544.JPG" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">N'empêche que c'est un spectacle fascinant que de les voir
crapahuter partout, souvent en familles, les petits accrochés sur le ventre ou
le dos de leur mère. Ils montent aux arbres, se balancent aux câbles
électriques, sautent d'un toit à l'autre, rentrent et sortent de partout. Et
comme ils sont sacrés, autant dire que pour eux, c'est la fête ! Philippe
en a vu un faire une mauvaise chute dans l'eau. Ils décortiquent les ordures et
s'épouillent n'importe où. Pas très beaux (ils ont le cul tout rouge), les plus
petits sont quand même trop mignons !</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><b><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Attention, vous entrez dans
une zone d'écriture à contenu religieux.</span></b><span lang="FR" style="line-height: 115%;"></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Près de Mathura, Vridavan est une
ville garnie de temples, assez grands cette fois, et aux styles très variés
mais valant chacun le coup d’œil de touristes curieux, quel que soit notre
rapport au religieux. Un rickshaw nous fait faire le tour de quelques<span style="font-size: small;">-</span>uns en
quelques heures, en commençant par les plus anciens et leurs rites
traditionnels, que ce soit ce grand temple sikh blanc sur plusieurs étages ou
cet autre où trône une colonne dorée. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-Tjdgn0bRq-c/UH1VUh46ewI/AAAAAAAAHso/sTq1wZ_PGDI/s1600/P1060586.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-Tjdgn0bRq-c/UH1VUh46ewI/AAAAAAAAHso/sTq1wZ_PGDI/s400/P1060586.JPG" width="398" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-6bcG-p16C3Y/UH1TdVFMYBI/AAAAAAAAHq8/ClQIoLCZ3wc/s1600/P1060642.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Passage par un temple de Hara
Krishna, assez flippant : les Hara Krishna passent leurs journées à
répéter le nom du Dieu Krishna dans une espèce de torpeur envoûtante. On
reconnaît leurs adeptes hommes au crâne rasé duquel ne subsiste qu'une petite
mèche de cheveux derrière. La présence d'un certain nombre de fidèles blancs y
est assez perturbante étant donné l'étrangeté absolue du lieu par rapport à nos
repères occidentaux. Et surtout, le culte de la personnalité a l'air ici d'y
être assez développé, comme en témoignent ces statues dorées, mais très
ressemblantes, telles des moulages à l'effigie de je ne sais quels gourous. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-9JTRBYrvWE0/UH1UCgjayhI/AAAAAAAAHro/1q4_vUNfmAQ/s1600/P1060629.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-9JTRBYrvWE0/UH1UCgjayhI/AAAAAAAAHro/1q4_vUNfmAQ/s400/P1060629.JPG" width="300" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Un des derniers temples n'a que 7
mois, commandé par un « swami » (saint) pour sa propre gloire (son
portrait sculpté y est omniprésent, toujours de façon élégiaque). Mais surtout
c'est un temple de Disneyland : grand, blanc, avec d'immenses esplanades
carrelées de marbre<span style="font-size: small;"> ;</span> à l'intérieur, des couleurs flashy et des néons sur tous
les tons, sans compter les lustres, variantes étranges des boules à facettes de
discothèque. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-y5FA_vzpT7A/UH1S-pdY_SI/AAAAAAAAHqc/XkbRG8ggkaw/s1600/P1060650.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="398" src="http://3.bp.blogspot.com/-y5FA_vzpT7A/UH1S-pdY_SI/AAAAAAAAHqc/XkbRG8ggkaw/s400/P1060650.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">A l'extérieur des scènes improbables faites de statues en
plastique peint... </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-7qIiwWX4evU/UH1SkvXScCI/AAAAAAAAHqE/H83PqyCVqlQ/s1600/P1060657.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-7qIiwWX4evU/UH1SkvXScCI/AAAAAAAAHqE/H83PqyCVqlQ/s400/P1060657.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Avec le dernier temple, c'est le
bouquet. Voir rien que de loin cette statue gigantesque de la déesse Durga
assise sur un lion terrifiant suffit amplement à me donner le vertige, je
n'irai pas visiter celui-là. Bref, je vous laisse regarder ma sélection de
photos, ça vaut vraiment le coup d’œil. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-3OyaeVk0MiQ/UH1SdW1m-bI/AAAAAAAAHp4/GaSUF1jFaEc/s1600/P1060660.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-3OyaeVk0MiQ/UH1SdW1m-bI/AAAAAAAAHp4/GaSUF1jFaEc/s400/P1060660.JPG" width="398" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Comme vous le constatez, il m'est
difficile de garder un ton neutre face à autant de découvertes désarçonnantes,
l'ironie me chatouille souvent et cela demande un vrai effort de distanciation
que de ne pas porter de jugement esthétique ou moral sur ce que nous voyons.
Par exemple, les Indiens n'ont visiblement pas le sens du matériau noble comme
nous : peu importe que leurs statues soient faites en mauvais plastique
mal peint et absolument pas durable. Leur représentation du temps lui-même est
tellement différente de la nôtre ; comme ils fonctionnent sur un temps
cyclique (cycles des réincarnations) et non linéaire comme nous, la notion de
patrimoine n'a pas de valeur pour eux. Plus largement, leur esthétique n'a rien
à voir avec la nôtre, mais on pourrait en dire autant des chrétiens d'Amérique
latine qui ont développé aussi un goût prononcé pour ce que nous appelons
rococo, bling bling, kitsh ou toc. Selon moi, cela s'explique par le fait que
les populations aux conditions de vie les plus difficiles ont davantage la
notion de l'instant présent (lié à la nécessité de survie quotidienne), d'où le
goût pour tout ce qui apporte un plaisir immédiat à l’œil, peu importe sa
longévité. Alors que nous, qui avons le confort de faire des projets sur un
temps plus long, regardons plus facilement un objet en fonction de sa
perspective historique (dans le passé) ou de l'inaltérabilité de sa beauté (dans
le futur), en oubliant parfois complètement de l'apprécier à l'instant T
(d'ailleurs bien souvent l'objectif de notre appareil photo s'empare de notre
vue avant notre propre œil). </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-5dAKbRWggAc/UH1Uehgqs6I/AAAAAAAAHsA/dfxxRP69wQU/s1600/P1060613.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-5dAKbRWggAc/UH1Uehgqs6I/AAAAAAAAHsA/dfxxRP69wQU/s400/P1060613.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10pt;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Mais ce qui est sans doute le plus
choquant dans ce que je vois de la religion hindoue, c'est ce manque de
frontières apparentes entre les dieux et les hommes. L'hindouisme est une
religion très ancienne et complexe (d'ailleurs composée de croyances et rites
variés qui n'ont été compilés en tant qu'une seule et même religion que
récemment). Originellement, elle est monothéiste (le Dieu unique appelée
Brahman), mais Dieu est lui-même décliné en une sorte de trinité composée de
trois dieux, Brahma le dieu-créateur, Vishnou et Shiva, plus ou moins adorés
selon les différentes traditions hindoues et parfois sous d'autres noms avec
des attributs différents. Cela donnerait au final 33 millions de dieux !
Chacune de ces divinités a sa biographie, ses anecdotes, ses histoires d'amour
(donc il y a aussi des déesses), ses caractéristiques plus ou moins
contradictoires et fantastiques. Cela ressemble un peu au panthéon des dieux
grecs ou romains (d'ailleurs il y a souvent des correspondances entre les dieux
hindous et les dieux occidentaux antiques) dans lequel viennent « piocher »
les fidèles en fonction de leurs traditions et de leurs besoins. Toutes ces
divinités peuvent avoir elles-mêmes des « avatars », sortes
d'incarnations sur terre sous la forme d'humains (par exemple des prophètes
comme le Bouddha ou Jésus seraient l'incarnation de je ne sais plus lequel de
ces dieux) ou de personnages légendaires. Tout cela serait encore simple si ne
venait pas s'ajouter à cela le rôle des swamis, les saints, vénérés souvent
comme des dieux, après leur mort ou même de leur vivant, et des gourous, qui ne
sont censés être que des maîtres spirituels mais dont les marques de révérence
semblent souvent frôler le culte de la personnalité, voire l'idolâtrie. Cette
frontière floue entre le divin et l'humain est sans doute, à l'image de la
figure de Jésus-Christ, une façon de renvoyer le fidèle à sa propre part de
mystère divin et à ses propres capacités à s'élever spirituellement. Mais cela
entretient aussi des ambiguïtés très inégalitaires entre les hommes qui
expliquent facilement à quel point le système de castes structure la société
indienne. Cela semble aussi engendrer souvent un fatalisme de condition qui
sape la liberté individuelle que ce soit de créer, d'innover en pensée et en
conscience, ou d'agir pour défendre ses droits fondamentaux. Sous r<span style="font-size: small;">é</span>serve de toutes les mauvaises interpr<span style="font-size: small;">é</span>tations et compr<span style="font-size: small;">é</span>hensions que je puisse faire avec le peu de connaissances acquises, je peux comprendre
pourquoi des grandes personnalités modernes s'étant intéressées au sort des
plus pauvres, comme Gandhi, Baba Amte ou Rajagopal, se soient plus ou moins
distanciées de leur tradition religieuse, ou en tout cas se soient inspirées
d'autres philosophies complémentaires.</span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-pJFn1sgxjyo/UH1V2vVf5EI/AAAAAAAAHtM/8wiEmhePZEg/s1600/P1060579.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-pJFn1sgxjyo/UH1V2vVf5EI/AAAAAAAAHtM/8wiEmhePZEg/s400/P1060579.JPG" width="400" /></a></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-20653069249649524212012-10-14T21:30:00.000-07:002012-11-18T09:44:30.208-08:00Et le bio dans tout ça ? <br />
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span style="line-height: 115%;">Après le dispensaire de brousse
d'Hemalkasa, nous reprenons les routes de campagne vers Somnath, une autre
« dépendance » d'Anandwan (cf articles des jours précédents). Ce
centre-ci est un lieu de verdure de 500 hectares destinés surtout à
l'agriculture et à l'élevage, permettant l'insertion de personnes abîmées par
la lèpre et la production de la nourriture principale pour le site principal
d'Anandwan. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/--HSIb4UGzhU/UHqBrGularI/AAAAAAAAHwQ/idblG7YRaNY/s1600/P1060374.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/--HSIb4UGzhU/UHqBrGularI/AAAAAAAAHwQ/idblG7YRaNY/s400/P1060374.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span style="line-height: 115%;"></span></div>
<a name='more'></a>Tout un système d'irrigation a été mis en place avec 27 bassins
d'eau. Ils vendent ainsi de nombreux légumes et poissons et leur surface est
destinée pour moitié à la culture du riz. Le lieu est aussi une sorte d'école
d'application agricole ; chaque année 1 000 étudiants viennent suivre un
séminaire sur les<span style="line-height: 115%;"> </span><span style="line-height: 115%;">techniques agricoles
et ils proposent même des cours pratiques de rattrapage pour ceux qui ratent leur
diplôme. Le site fait vivre et travailler 450 familles, avec en moyenne un
enfant, plus une centaine de salariés pour les travaux les plus difficiles. </span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-9Y8F6fm4Z0I/UHv1Rewj7HI/AAAAAAAAHvg/-LhMSDEir6w/s1600/P1060395.JPG" imageanchor="1" style="line-height: normal; margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-9Y8F6fm4Z0I/UHv1Rewj7HI/AAAAAAAAHvg/-LhMSDEir6w/s400/P1060395.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span style="line-height: 115%;">Gandhi était contre l'utilisation du tracteur, ayant vu dans la mécanisation le
danger de la course à la productivité au détriment du travail au rythme de
l'homme. Mais Baba Amte, fondateur d'Anandwan et de Somnath, l'a accepté dans
le cas particulier de ses centres car il considérait le travail direct de la
terre trop difficile pour les personnes handicapées par la lèpre.</span><span style="line-height: 115%;"> </span><span style="line-height: 115%;">Mais comme il est rare que les lieux
d'Anandwan soient monocentrés, Somnath accueille aussi des séminaires de
méditation Vipassanna, une technique spécifique de méditation, basée sur la
concentration intérieure, héritée du bouddhisme originel.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-Xk2xIRvAo7I/UHv1cxMjwzI/AAAAAAAAHvU/FfkKISnLyA0/s1600/P1060407.JPG" imageanchor="1" style="line-height: normal; margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-Xk2xIRvAo7I/UHv1cxMjwzI/AAAAAAAAHvU/FfkKISnLyA0/s400/P1060407.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span lang="FR" style="line-height: 115%;">Alors que nous nous promenons sur le
site, au milieu des odeurs de menthe, de frangipanier, de feu de bois et d'une
sorte de chèvrefeuille, notre guide nous raconte comment Vikas, fils de Baba
Amte, s'était retrouvé nez à nez avec un tigre alors qu'il baladait un groupe
de visiteurs comme nous aujourd'hui. Louis se souvient aussi de l'histoire de 4
femmes du coin dévorées par un tigre il y a quelques années de cela. Mais ce sont
surtout les singes que nous rencontrons ici ; on ne se lasse pas de les
regarder... Quatre immenses ruches sauvages sont également installées dans
l'arbre qui pousse juste devant la maison qui nous accueille ; impossible le
soir de sortir à cause des abeilles, nous nous échappons discrètement pour
dîner par la porte de derrière... <o:p></o:p></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-xp5iO3iKDUU/UHv2HwJfavI/AAAAAAAAHu0/ptZBPYvWz2k/s1600/P1060429.JPG" imageanchor="1" style="line-height: normal; margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-xp5iO3iKDUU/UHv2HwJfavI/AAAAAAAAHu0/ptZBPYvWz2k/s400/P1060429.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span lang="FR" style="line-height: 115%;"></span></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span lang="FR" style="line-height: 115%;">Une grande partie du site est resté
vierge, peu exploitable, et cela permet de trouver dans cette jungle notamment
l'humus et les feuilles qui servent d'engrais aux cultures. Nous profitons
d'une dernière discussion avec un responsable du centre pour aborder un des
sujets sensibles qui habite nos conversations depuis la visite
d'Anandwan : et le bio, alors ? Notre interlocuteur a l'air
personnellement très intéressé par le sujet et assure que tous ceux ici qui
font du jardinage devant leurs maisons le font au naturel, mais il faut faire
avec certaines contraintes de production. Ainsi actuellement fumier et
fertilisants non naturels se complètent, mais ils devraient passer au naturel
total d'ici 3 ans. Quant au coton, ils sont actuellement en expérimentation
avec du coton BT (transgénique), pour prouver aux étudiants du site, formés aux
standards de l'agriculture classique, par comparaison, sa moindre efficacité
par rapport aux semences traditionnelles. Il paraît que l'expérience est
concluante. Ici comme chez nous en France, les nouvelles générations de
cultivateurs sont plus sensibles aux enjeux écologiques, et cela donne lieu à
des conflits intergénérationnels au sein même des familles. Mais encore faut-il
que les arguments écologiques arrivent à passer devant les contraintes, réelles
ou supposées, de la production économique. A Anandwan, cela dépendra de la
petite-fille de Baba Amte qui a en responsabilité la partie agricole du centre.<o:p></o:p></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-9VMJ5tWc2qk/UHqB7CTGrBI/AAAAAAAAHwY/zsrMqOgT--c/s1600/P1060365.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-9VMJ5tWc2qk/UHqB7CTGrBI/AAAAAAAAHwY/zsrMqOgT--c/s400/P1060365.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="line-height: 115%; margin-bottom: 10.0pt;">
<span lang="FR" style="line-height: 115%;">Notre tour des sites d'Anandwan est
terminé, c'est reparti pour quelques heures de taxi, puis une nuit de train,
jusqu'à Mathura.<span style="font-size: 11pt;"><o:p></o:p></span></span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-64126162755875467012012-10-13T06:30:00.000-07:002012-11-18T09:45:29.265-08:00De l'avenir des Adivasis, peuple de la forêt<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<span style="font-size: small;">« Nous
partons pour la jungle », nous dit-on. 7h de taxi, heureusement
4 roues motrices. Mais ça vaut la peine ! Sur la route des
troupeaux de vaches et de buffles à n'en plus finir (certains
domestiqués, d'autres non), une cacophonie de klaxons, la traversée
de villages plus ou moins pauvres. Des temples, mais aussi pas mal
d'édifices chrétiens. Des gens qui portent des sacs plus gros
qu'eux sur la tête, d'énormes bottes d'herbe ou de longs fardeaux
de bois. Des rickshaws pleins à craquer, des voitures remplies de
jeunes hommes qui hurlent en nous doublant, des bus et camions super
colorés. Une crevaison. Pas grave : 100 mètres plus loin<span style="font-size: small;">,</span> il y
a un garage. Puis un barrage de la police forestière. Attention nous
dit-on, c'est dangereux là où vous allez, ce sont les Naxalites qui
contrôlent la forêt.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-NcjfApb8Txc/UHqHKYrs2dI/AAAAAAAAHj4/haAVq4zidL8/s1600/P1060160.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-bCIf5D5hOOc/UHqDrAmrchI/AAAAAAAAHgg/cQfOzagwDB0/s1600/P1060284.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-A0m1QkJx_Ic/UHj3HDEXXUI/AAAAAAAAHkE/JuadGP4imUM/s1600/P1060131.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-A0m1QkJx_Ic/UHj3HDEXXUI/AAAAAAAAHkE/JuadGP4imUM/s400/P1060131.JPG" width="400" /></a></div>
<a name='more'></a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-2ReyHUW8YKU/UHqDKoxN-qI/AAAAAAAAHf8/5yRBijxHoF0/s1600/P1060301.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous
nous y enfonçons... de ce que nous voyons, difficile en vérité
d'appeler cela une jungle, puisqu'elle a été bien domestiquée,
visiblement, ces dernières années. Des arbres de plantation
alternent avec des rizières et quelques zones de brousse plus
sauvage. Les villages que nous croisons désormais sont faits tout en
bois, chaque maisonnette est entourée de barrières de bois derrière
lesquelles on entrevoit des saris en train de sécher ou des marmites
en train de fumer. Le centre Hemalkasa où nous arrivons est un
village de bâtiments en dur pour le coup. C'est une « dépendance »
d'Anandwan fondée par Baba Amte et son fils Prakash qui le dirige
encore. La légende dit qu'un jour où ils seraient venus en
pique-nique ici, Baba Amte aurait eu une vision en constatant l'état
de santé des gens de la forêt, les Adivasis. Le lieu est donc
aujourd'hui une sorte de dispensaire doublé d'une école et d'un
centre de récupération des animaux.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous
rencontrons Prakash qui nous présente sa famille (presque tous sont
médecins) et lui demandons de nous raconter un peu l'histoire du
lieu. Dans un premier temps<span style="font-size: small;">,</span> il se contente de nous montrer son livre
où tout est raconté. Alors nous y allons cash en lui demandant ses
relations avec les Naxalites. « It's a sensitive issue »,
« C'est un sujet sensible », nous répond-il. « Ici
ce sont eux qui contrôlent la région, donc je ne peux rien dire sur
eux. » OK, dont acte, ça donne le ton.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-PW1uFeIaaNg/UHj25dN5P8I/AAAAAAAAHkI/iu3XCyymbU8/s1600/P1060128.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-PW1uFeIaaNg/UHj25dN5P8I/AAAAAAAAHkI/iu3XCyymbU8/s400/P1060128.JPG" width="400" /></a> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Les
Naxalites, c'est un mouvement né dans les années 60-70. A l'origine
des paysans brimés, en révolte pour leurs droits, mais aux
tendances maoïstes qui les ont vite fait tomber sous la dépendance
de la Chine (qui y a vu là une bonne façon de saper de l'intérieur
l'autorité de sa rivale indienne), puis carrément de mafias en tous
genres : trafics d'armes, de drogues, de femmes et même
d'organes... Rajagopal avait essayé de contacter les « historiques »
du mouvement pour leur faire reprendre leurs esprits, mais en vain...
et il a du même coup été catalogué dans le camp des traîtres par
l'état indien. </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-2ReyHUW8YKU/UHqDKoxN-qI/AAAAAAAAHf8/5yRBijxHoF0/s1600/P1060301.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-2ReyHUW8YKU/UHqDKoxN-qI/AAAAAAAAHf8/5yRBijxHoF0/s400/P1060301.JPG" width="400" /></a></div>
<span style="font-size: small;"></span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
dispensaire ici est un peu sommaire mais il y a par exemple un
cabinet dentaire, l'objet d'une donation d'un dentiste riche qui
vient exercer ici de temps à autre. La salle des patients à côté
n'est autre qu'une grande dalle de terre battue surmontée d'un grand
préau. Des gens viennent ici de loin et y restent avec leur famille
le temps qu'il faut pour le soin. Le principal problème ici, c'est
la malaria (paludisme) et notamment sa forme cérébrale. Mais les
gens viennent aussi pour des piqûres de serpent, des fractures, etc.
Prakash nous raconte la difficulté au début à faire accepter la
médecine allopathique (c'est-à-dire la médecine conventionnelle
occidentale basée sur le soin des symptômes cliniques) à un peuple
tribal qui pratiquait la sorcellerie, les sacrifices d'animaux, voire
– nous dit-il – d'humains. Mais l'état de dégradation de leur
santé était tel que quand ils ont soigné le premier cas
d'épilepsie et que les gens ont vu rentrer chez lui sur ses pieds un
homme jugé mourant quelques jours plus tôt, ils ont petit à petit
fait confiance au centre. Je dis tout de suite que nous ne sommes pas
tout à fait convaincus que ce récit un peu mythique du début
d'Hemelkasa, soit strictement conforme à la vérité, et surtout
cela fait un peu mal de voir comment ces gens sont devenus dépendants
de la médecine moderne dispensée de l'extérieur alors que, face à
ses limites, des médecines traditionnelles orientales sont en
re-naissance en Occident (médecines ayurvédique, homéopathique,
holistique...). </span>
</div>
<div align="LEFT" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR">L'école
accueille quant à elle 600 enfants, dont 400 sont pris en charge par <span style="font-size: small;">l’État</span>, les autres sont parrainés individuellement. Ils vivent ici
en internat et ne voient leurs parents que tous les 2-3 mois. Le
décalage culturel est énorme entre la culture tribale de leurs
parents et celle dans laquelle ils sont moulés ici, dans leur petite
tenue scolaire </span><span lang="fr-FR"><i>so
british</i></span><span lang="fr-FR">. </span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-E9mgHsbadaM/UHqDi0tByWI/AAAAAAAAHxQ/Fp4NLW3uJBA/s1600/P1060290.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="http://2.bp.blogspot.com/-E9mgHsbadaM/UHqDi0tByWI/AAAAAAAAHxQ/Fp4NLW3uJBA/s400/P1060290.JPG" width="400" /></a></div>
<div align="LEFT" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Hemalkasa
prétend également amener les tribaux à développer l'agriculture
plutôt que la chasse. Donc à se sédentariser et à apprendre de
nouvelles façons de travailler et même de vivre. D'où le
défrichement d'une partie de la forêt au bénéfice de rizières.
Prakash explique cette nécessité car selon lui ces peuples en
étaient arrivés à des problèmes de survie tels qu'ils en venaient
à tuer tout ce qui bougeait pour manger. Le centre a commencé par
leur échanger des singes (rappelons que pour les hindous les singes
sont sacrés) contre de la nourriture, puis d'autres animaux qu'il
prétendait recueillir pour les sauver en échange d'une reconversion
d'activité. Avaient-ils le choix ?</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-0z1oR9ctgdo/UHqDx4BHTvI/AAAAAAAAHxY/kfBpVaWL3DA/s1600/P1060282.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-0z1oR9ctgdo/UHqDx4BHTvI/AAAAAAAAHxY/kfBpVaWL3DA/s400/P1060282.JPG" width="317" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
ainsi que des animaux de la jungle ont commencé à être recueillis
à Hemalkasa, selon Prakash pour les sauver, comme les orphelins.
Prakash a d'ailleurs entretenu avec eux depuis le début une relation
extrêmement particulière et impressionnante : panthère,
hyène, écureuils... ils les apprivoise tous (cf. en fin d'article).</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">L'histoire
ne dit pas pourquoi ces Adivasis, multicentenaires dans cette forêt,
se sont retrouvés dans de telles difficultés de survie :
déforestation intensive ? Safaris coloniaux ?
Déséquilibres environnementaux ? Dégénérescence de leur
tradition ? Corruption des Naxalites ?...</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-lvveSSbVTis/UHj3Vhex7mI/AAAAAAAAHj8/GTlMqT_6W_M/s1600/P1060145.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://3.bp.blogspot.com/-lvveSSbVTis/UHj3Vhex7mI/AAAAAAAAHj8/GTlMqT_6W_M/s400/P1060145.JPG" width="400" /></a> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">L'histoire
d'Hemalkasa pourrait ressembler à une opération de sauvetage d'un
peuple. Mais ce que nous y voyons, c'est surtout une culture
traditionnelle de chasseurs de la forêt qui est en train de se
perdre irrémédiablement. Les visages d'Hemelkasa n'ont pas la
gaieté des gens d'Anandwan, les personnes que nous croisons
répondent à peine à nos bonjours et le regard des enfants est
triste. Il y a un malaise ici. Au pire, Hemelkasa a été un
instrument de déculturation des Adivasis au profit d'un modèle de
développement importé, limite colonial. Dans un but sans doute
philanthropique, mais terriblement "ingérent" et paternaliste. Au
mieux, c'est un projet de développement qui a limité la casse d'un
peuple déjà menacé par la modernité, empêchant ainsi les
conséquences tant de fois rencontré<span style="font-size: small;">e</span>s ailleurs d'exode rural,
de développement des bidonvilles, de déstructuration des familles
et de déchirement des communautés. </span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Prakash
nous dit qu'ils reçoivent aussi les gens qui viennent leur demander
de l'aide administrative et essayent de les conscientiser à leurs
droits. Espérons que cette dimension d'éducation populaire leur
permettra, à terme, de trouver un bon équilibre de vie entre leur
héritage et ce que leur propose l'Inde dite « moderne ». </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"> </span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Pour
finir pas trop tristement, petit panorama des animaux recueillis à Hemelkasa. Une
impression désagréable d'être au zoo à regarder des espèces en
voie de disparition pour la survie desquelles rien n'est fait. Mais
on ne résiste pas au charme de l'écureuil emblème de la région du
Maharashtra...</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-OAhmWJLqbUM/UHqEVjLIj0I/AAAAAAAAHxo/q6NHVhs98qY/s1600/P1060267-001.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="288" src="http://1.bp.blogspot.com/-OAhmWJLqbUM/UHqEVjLIj0I/AAAAAAAAHxo/q6NHVhs98qY/s400/P1060267-001.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-z2d-G_cfc1w/UHqEPC-Vd6I/AAAAAAAAHxk/zZQBps4okDw/s1600/P1060271.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-z2d-G_cfc1w/UHqEPC-Vd6I/AAAAAAAAHxk/zZQBps4okDw/s400/P1060271.JPG" width="398" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-tEFOsJs1JaE/UHqE8TtuOHI/AAAAAAAAHx4/73nhFxCdpAs/s1600/P1060229.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="398" src="http://2.bp.blogspot.com/-tEFOsJs1JaE/UHqE8TtuOHI/AAAAAAAAHx4/73nhFxCdpAs/s400/P1060229.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-OqSXZjwENRw/UHqFghKF9WI/AAAAAAAAHyI/b0xdNFABwAM/s1600/P1060218.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-OqSXZjwENRw/UHqFghKF9WI/AAAAAAAAHyI/b0xdNFABwAM/s400/P1060218.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-ZQOTcHIFFcM/UHqF8Y3GGZI/AAAAAAAAHyU/8h7BS9wBcgA/s1600/P1060204.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-ZQOTcHIFFcM/UHqF8Y3GGZI/AAAAAAAAHyU/8h7BS9wBcgA/s400/P1060204.JPG" width="398" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-GbX9yqIDE3w/UHqGh211e8I/AAAAAAAAHyk/GkDKR7lHCzc/s1600/P1060179.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-GbX9yqIDE3w/UHqGh211e8I/AAAAAAAAHyk/GkDKR7lHCzc/s400/P1060179.JPG" width="300" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">NB : Je rappelle que toutes mes photos (enfin une sélection quand même) sont visibles ici : https://picasaweb.google.com/Magali.rexistance/SelectionRexistanceEnInde </span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-64585313053553189932012-10-12T08:12:00.001-07:002012-11-18T09:46:13.643-08:00Les suites de la Marche : appel à action pour le 17 octobreL'accord est signé, mais la pression continue. Voici le communiqué officiel d'Ekta Parishad et <span style="font-family: inherit;">surtout, </span>en-dessous, l'appel à action pour maintenir la pression, à diffuser largement.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: medium;"><b><span style="color: #333333; font-family: Georgia,serif;"></span></b></span><img alt="Photo: Jairam Ramesh signs the document.
FOTO: Gogo Basic" height="191" src="https://fbcdn-sphotos-g-a.akamaihd.net/hphotos-ak-snc7/c0.99.843.403/p843x403/485661_430379940343173_1280351824_n.jpg" style="font-size: 14px;" width="400" /><br />
<a name='more'></a></div>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<b><span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Communiqué de Presse Jan Satyagraha – Marche pour la Justice (Inde)<br />(11 octobre 2012)</span></span></b><br />
<h4>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Jan Satyagraha – victoire pour les démunis et les sans-terre :<br />Le gouvernement indien s'est engagé à une réforme agraire majeure</span></span></h4>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Aujourd'hui est une date à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire des droits à la terre en Inde.<br />L'accord auquel les représentants de Jan Satyagraha et le gouvernement indien sont parvenus devrait bénéficier aux populations les plus défavorisées de ce pays, adivasis (autochtones), dalits (“intouchables”) et bien d'autres groupes marginalisés. </span></span><br />
<span style="font-size: small;">Le Ministre du Développement rural, M. Jairam Ramesh, a remis un accord signé et a assuré ses interlocuteurs d'un engagement personnel fort dans la mise en application de la feuille de route et des changements institutionnels annoncés. <br />Les milliers de marcheurs de Jan Satyagraha se sont rassemblés dans l'expectative ce matin sous une grande tente sur la Place COD Ground à Agra. Après une introduction musicale par Ekta Kala Manch – branche culturelle d'Ekta Parishad – Ramesh Sharma, l'un des négociateurs essentiels de l'équipe de Jan Satyagraha a parlé du 11 octobre comme “d'un jour historique dans une cité historique”. Pendant que Amitabh Beher, un autre des négociateurs de l'équipe, lisait les 10 points de l'accord signé en faveur des démunis et des sans-terre, des copies de l'accord étaient distribuées à tous les marcheurs.</span><br />
<ul>
<li><span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Les deux points majeurs de l'accord sont les suivants :l'établissement de l'ébauche d'une politique nationale de réformes agraires dans les 6 prochains mois, qui devrait être finalisée dans la foulée.</span></span> </li>
<li>l'adoption d'une provision légale pour fournir des terres arables aux sans-terre et des terres<span style="font-size: small;"> </span>habitables aux sans-abri.</li>
</ul>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">L'accord fait aussi mention de mécanismes et de recommandations pour s'assurer de la mise en application de ces nouvelles politiques, comme les tribunaux de procédure accélérée, pour résoudre les innombrables procédures en cours, ou la mise en place d'un groupe de travail sur les réformes agraires mené par le Ministre du Développement rural et comprenant aussi des organisations de la société civile, groupe chargé de la mise en application des points de l'accord. Ce groupe de travail se réunira pour la première fois le 17 octobre à Delhi.<br />P.V. Rajagopal, leader d’Ekta Parishad et de Jan Satyagraha, a évoqué la lutte qui avait commencé avec la première grande marche, Janadesh, il y a 5 ans. Il a parlé de son vécu de l'année passée avec la Samwad Yatra, pendant laquelle il a sillonné le pays et fait l'expérience, en personne, de tant de réalités miséreuses de tant de groupes marginalisés en Inde. Il les a appelé “les invisibles”, la plupart d'entre eux n'ayant accès à aucun droit, car ils n'ont pas de papiers pour être identifiés et ne peuvent donc avoir aucune revendication.<br />Lorsqu'on lui a demandé d'où venait la force de cette lutte, il a affirmé que c'était la force des démunis qui avaient réussi à transformer leur faiblesse en force. Ce qui s'est passé aujourd'hui, a-t-il ajouté, devrait arriver dans l'ensemble du pays, une lutte non-violente qui mène à la victoire. Il a prévenu, à toutes fins utiles, que si les étapes de la feuille de route n'étaient pas complétées dans les 6 mois, le gouvernement pouvait être assuré de la venue des 100 000 marcheurs d’Agra à Delhi pour compléter la marche.<br />Lors de son discours, le Ministre du Développement Rural, M. Jairam Ramesh, s'est engagé personnellement à faire tout ce qui était en son pouvoir pour suivre la feuille de route des réformes agraires.<br />Il a encouragé les organisations de la société civile à continuer à faire pression sur les gouvernements, surtout sur les gouvernements d'Etats puisqu'ils possèdent les prérogatives concernant les questions foncières, afin de s'assurer de la mise en application effective des recommandations inclues dans l'accord. Il a laissé entendre que s'il était avéré que la feuille de route n’était pas suivie, et que les progrès espérés ne se réalisaient pas dans les 6 mois, alors il serait juste de reprendre Jan Satyagraha.</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br />PLUS D'INFOS SUR EKTA PARISHAD :</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">www.ektaparishad.com / www.ektaeurope.org (documents en français) / http://js2012.wordpress.com/</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span>
<br />
<h4>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">L'heure de la célébration et la poursuite de l'action</span></span></h4>
<div style="color: #333333; font-style: inherit; outline: 0px none; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">La Marche historique de plus de 50 000 pauvres sans-terre qui a commencé à Gwalior le 3 octobre et était sur le point d'atteindre le record de 100 000 en atteignant New Delhi le 28 octobre, a poussé le Gouvernement indien à accepter les demandes majeures de Jan Satyagraha au bout de 9 jours via un plan d'actions en 10 points selon un agenda précis !<b><br /></b></span></span></div>
<div style="color: #333333; font-style: inherit; outline: 0px none; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><b><br /></b></span></span></div>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Nous remercions les centaines d'organisations à travers l'Inde et à l'étranger qui ont répondu positivement à l'appel de Jan Satyagraha d'organiser des temps forts dans leurs villages et villes le 17 octobre (Journée internationale contre la Pauvreté) afin de présenter un memorandum au Premier ministre indien pour une politique nationale de réformes des terres favorables aux pauvres.<span style="color: #333333;"><span style="font-style: inherit;"> </span></span></span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="color: #333333; font-size: small;"><span style="font-style: inherit;">Bien que l'accord ait abouti, la pression doit continuer sur le gouvernement pour s'assurer de sa mise en application tel quel. C'est pourquoi nous demandons à toutes les organisations de la société civile et les citoyens sensibilisés d'envoyer un email ou un fax au Premier ministre indien et au Ministre du développement rural, les félicitant de l'accord et les exhortant à ce que toutes les étapes pour son accomplissement et l'échéancier soient mis en place. </span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Nous demandons que ces courriers soient envoyés le ou avant le 17 octobre 2012. </span></span>
<br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /><b>S'il vous plaît écrivez à :</b></span></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">1. The
Hon’ble Prime Minister of India</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Email: <a href="http://pmindia.nic.in/feedback.php" target="_blank"><span style="color: #333333;">http://pmindia.nic.in/feedback.php</span></a></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Fax:
91-11-23019545 / 91-11-23016857</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">2. Hon’ble
Minister for Rural Development</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Email: <a href="mailto:jairam@sansad.nic.in" target="_blank"><span style="color: #333333;">jairam@sansad.nic.in</span></a></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Fax: Fax
: 011-23385876 , 01123073788</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<br />
<a href="http://xa.yimg.com/kq/groups/17493400/609335726/name/Representation-to-pm-and-mord-17-oct-122.doc" target="_blank"><b>> Téléchargez la lettre-type ici</b></a><br />
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">Please
send a copy of your email or fax for record to:</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="color: #333333; font-style: inherit; vertical-align: baseline;">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><a href="mailto:covanetwork@gmail.com" target="_blank"><span style="color: #333333;">covanetwork@gmail.com</span></a> or <a href="tel:%2B91-40-24574527" target="_blank"><span style="color: #333333;">+91-40-24574527</span></a></span></span></div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-56089624342805046752012-10-11T05:35:00.000-07:002012-11-18T09:52:06.422-08:00Anandwan remet les gens debout<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR">Nous
passons deux jours dans un endroit exceptionnel.</span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">
Un projet humaniste de grande inspiration, un projet humanitaire de
grande ambition et un projet social de grande ampleur. Non sans
ambiguïtés fortes, mais qui ne peut que forcer l'admiration de
toute façon.</span></span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-7yWEqrhSiso/UHj4AxZEjCI/AAAAAAAAHk4/4QCWfAbhHY0/s1600/P1060034.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="248" src="http://4.bp.blogspot.com/-7yWEqrhSiso/UHj4AxZEjCI/AAAAAAAAHk4/4QCWfAbhHY0/s400/P1060034.JPG" width="400" /></a></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"></span></span></span></div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Prenez un des pays les plus
inégalitaires au monde. Prenez sa population la plus démunie sur le
plan économique, éducatif et social. Prenez parmi cette population
les personnes souffrant, en plus, de handicaps. Et parmi ces
personnes, celles qui font l'objet en Inde (comme dans d'autres pays)
d'un rejet extrême depuis des temps immémoriaux. Eux, ce sont les
gens atteints de la lèpre. On dit communément « les
lépreux », même si c'est une appellation que j'éviterais*.</span><br />
<a name='more'></a></div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est eux que Baba Amte,
fondateur d'Anandwan, a voulu aider à sortir de la misère avec
comme slogan « Donnez-leur une chance. Pas la charité »,
et comme références Gandhi bien sûr, Almekbar, un intouchable
contemporain de Gandhi qui est devenu leader de sa communauté et a
fortement participé à la rédaction de la constitution indienne,
mais aussi Marx et Jésus ! Un jour qu'il croisait un malade de
la lèpre, sous la pluie battante de la mousson, fatigué, il a remis
à plus tard son projet de l'assister. Mais le lendemain celui-là
était déjà mort. S'en est suivi un engagement qui a donné lieu à
une réalité dont on a du mal à imaginer qu'elle ait tenu de
l'initiative charismatique d'un seul homme, il y a 50 ans. Il faut
dire que Baba Amte lui-même souffrait dans son corps, il a fini sa
vie presque paralysé. Mais quand même... </span>
</div>
<h4 lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>La lèpre, ça existe encore,
ça ?</b></span></h4>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">La lèpre est une maladie non
contagieuse, contrairement à ce qu'on croit encore, et pourtant elle
a souvent provoqué le bannissement des personnes atteintes par leurs
familles et leurs sociétés, rejetées comme « impures ».
A certaines périodes, cela s'est même apparenté à du génocide.
L'origine de cette maladie est encore assez mystérieuse, mais elle
serait due à une bactérie, combinée à des conditions sanitaires
précaires, qui atteint les nerfs de sorte à ôter toute sensibilité
des membres touchés. La personne atteinte devient donc vulnérable
aux morsures de rats par exemple, qu'elle ne sent pas, et aux
infections qui, quand elles ne sont pas soignées à temps, peuvent
aboutir à la perte du membre concerné, souvent les extrémités des
bras et des jambes. Aujourd'hui, la lèpre se stoppe en 15 jours avec
un traitement peu coûteux, mais le problème est que les personnes
atteintes tardent souvent à la signaler par peur de l'exclusion, la
laissant s'aggraver. Anandwan a recueilli ainsi un millier de
personnes que la lèpre a abîmées. </span></div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-fzffSzKReeA/UHj4rge6t8I/AAAAAAAAHlA/JkPsHTylftA/s1600/P1060023.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-fzffSzKReeA/UHj4rge6t8I/AAAAAAAAHlA/JkPsHTylftA/s400/P1060023.JPG" width="400" /></a></div>
</div>
<h4 lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>Une micro-société</b></span></h4>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Anandwan
veut dire « la forêt de la joie ». Et c'est vrai qu'on
la ressent, cette joie, en parcourant les rues de ce centre. En fait
de centre... plutôt un village. En fait de village, il s'agit
carrément d'un regroupement de villages. En tout 3 000 personnes
vivent ici. A partir d'un terrain donné par la mairie, de quelques
roupies et d'une « vache boiteuse », Baba Amte a fondé
ici, </span></span><span lang="fr-FR"><i>ex
nihilo</i></span><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">,
une communauté en aménageant tout un espace, en travaillant la
terre (dont du boisement, ce qui a donné nom au lieu) et en offrant
un vrai cadre de vie pour les « lépreux ». C'est ainsi
qu'il a développé petit à petit une micro-société en somme, à
partir d'une multitude d'activités complémentaires. Tout a commencé
avec la santé, puisqu'il s'agissait initialement de soigner la lèpre
et de sauver tout simplement des vies. Il y a désormais plusieurs
hôpitaux spécialisés, où viennent pratiquer de grands médecins
de temps à autres, notamment des chirurgiens à la pointe. </span></span></span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-xBoDNcw2wrw/UHj33yx6BRI/AAAAAAAAHk0/6QhZBvxnP1c/s1600/P1060039.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-xBoDNcw2wrw/UHj33yx6BRI/AAAAAAAAHk0/6QhZBvxnP1c/s400/P1060039.JPG" width="400" /></a> </span></span></span></div>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR"><span style="font-style: normal;">Mais la
vision de Baba Amte est allée tout de suite beaucoup plus loin car
pour lui il fallait permettre à ces gens de retrouver leur dignité,
par le travail et la valorisation de leurs savoir faire. Il a donc
développé dans « la forêt de la joie » un microcosme
de la société autour de nombreuses activités. Artisanales d'une
part : tissage, tricot, imprimerie, fabrication de sacs, de tapis, de
meubles et de fours solaires, de tricycles, recyclages multiples...
Activités agricoles d'autre part : élevage de vaches et de
buffles, recueil d'animaux orphelins ou perdus, cultures en tous
genres. Activités de service également : boutique,
échoppe-bar, banque, restauration, crèche. Activités artistiques
aussi avec une troupe de spectacle de qualité (qui tourne dans toute
l'Inde) et la confection d'objets artisanaux créatifs (cartes,
décoration...). Et bien sûr des écoles, spécialisées pour les
personnes non ou mal-voyantes ou celles qui n'entendent pas. Car le
centre a accueilli rapidement des personnes de toute la région
atteintes d'autres types de handicap que la lèpre, notamment de
cécité, venues profiter des services gratuits d'Anandwan. En effet,
non loin de là dans la ville de Chandrapur, des gens travaillent
sous terre dans les mines de charbon, et y vivent presque puisqu'ils
ne remontent pas tous les jours. Est-ce le manque de lumière ou la
poussière qui leur fait perdre la vue, en tout cas même des enfants
y naissent aveugles. A Anandwan, ils apprennent le braille et à
développer d'autres capacités. « <span style="font-size: small;">E</span>ux aussi sont bénis des
dieux », me dit un des professeurs (certains professeurs sont
eux-mêmes aveugles).</span></span></span></div>
<h4 lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>« The confidence must
rest in your wrist »</b></span></h4>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-ZTUBqd7UAyg/UHj3vias3AI/AAAAAAAAHks/RBsAfxUo1yo/s1600/P1060070.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-ZTUBqd7UAyg/UHj3vias3AI/AAAAAAAAHks/RBsAfxUo1yo/s400/P1060070.JPG" width="300" /></a> </div>
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">C'est
le slogan de la communauté, qu'on nous traduit de plusieurs façons :
« la confiance doit tenir entre tes mains » (l'idée que
le travail donne la liberté), « la confiance doit tenir dans
ton poing » (l'idée de lutte pour l'autonomie de la
communauté), ou « la confiance doit se tenir comme les 5
doigts de la main » (l'idée de solidarité entre les membres
de la communauté). Autre slogan utilisé ici (parmi encore beaucoup
d'autres de diverses connotations) : « le bonheur se meurt
s'il n'est partagé ». Et en effet, ici nulle course à la
productivité, chacun travaille selon ses capacités et ses envies<span style="font-size: small;">,</span>
et à son rythme. C'est une règle de bien-être qui se ressent
facilement en déambulant d'un village à l'autre : le tempo de
travail est calme et les visages accueillants et souriants. On ne
ressent pas de pression à la production et les gens sont visiblement
heureux de nous montrer leur travail, peu importe s'ils le font d'une
main ou de deux. Les personnes les plus âgées balaient la cour ou
entretiennent des espaces verts, accroupies dans l'herbe. Le cadre de
vie est ainsi soigné et même souvent coquet. Nous visitons aussi
une sorte de maison de retraites où 450 petits vieux, si on pouvait
communiquer autrement qu'à coups de « Namaste », les
mains jointes, nous feraient la conversation pendant des heures. Les
femmes sourdes et muettes n'ont, quant à elles, nul mal à entrer en
communication avec nous, les ateliers qu'elles animent sont les plus
vivants, par exemple pour une démonstration de tricot avec Anne (qui
a apporté le sien). Pour sûr, avec nous, leur handicap est un vrai
atout !</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Mais
même si Anandwan est un espace protégé pour des gens rejetés par
la société, il a su éviter aussi le risque du ghetto de
handicapés. C'est un espace ouvert vers l'extérieur tant par les
productions qu'ils y vendent (même s'il a fallu du temps pour
convaincre les gens d'acheter des produits de lépreux) que par
l'accueil des enfants et adolescents de la région qui viennent y
faire leurs études, souvent en internat. </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-ORjdgcAYpAk/UHj4jNzLd3I/AAAAAAAAHlM/hDMs2yCvMdE/s1600/P1060014.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-ORjdgcAYpAk/UHj4jNzLd3I/AAAAAAAAHlM/hDMs2yCvMdE/s400/P1060014.JPG" width="398" /></a></div>
</div>
<h4 lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>Idéal
communautaire ou féodal ?</b></span></h4>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
fonctionnement d'Anandwan est communautaire dans le sens où les
personnes qui vivent là bénéficient gratuitement des services
communs (notamment bien sûr les soins de santé), de la
restauration, des maisonnettes construites à leur intention. Ceux
qui travaillent touchent en plus de l'« argent de poche »
avec lequel ils peuvent acheter des petits plus, comme une
télévision, un vélo... Seuls l'alcool et le tabac sont interdits
sur place. Le lieu de rassemblement est un grand préau où se
célèbrent les mariages et les fêtes religieuses. Cependant le
super-village d'Anandwan lui-même est un lieu très laïque. On nous
explique qu'il y a ici des gens de toutes les religions et que c'est
donc un choix de ne pas avoir construit de lieu de culte spécifique,
laissant la pratique religieuse au creux des foyers. Il faut dire
aussi que Baba Amte lui-même, hindou de naissance, était très
proche du christianisme, à tel point que sa femme et lui se sont
fait enterrer au lieu d'être incinérés comme le veut la tradition
hindoue.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le
personnel qui gère le centre et encadre les différentes activités
est « bénévole », c'est-à-dire qu'il vit sous le même
régime de la communauté (comme la famille de Baba Amte), ou bien il
est directement payé par l'Etat pour ce qui est des professionnels
de la santé, des enseignants et travailleurs sociaux. On nous dit
que le Conseil d'administration d'Anandwan est composé d'une
majorité de « lépreux ». Ceci dit, on a peu
d'informations sur la gouvernance de l'établissement et il est clair
que le fonctionnement général est hiérarchique, et même assez
paternaliste (ce sont d'ailleurs les fils de Baba Amte qui ont repris
la direction et les petits-enfants suivent). Pour exemple, je pose la
question de la gestion des conflits au sein de la communauté (il est
évident que la justice indienne n'arrive pas jusqu'ici). La première
réponse est de nous dire que ces conflits sont en général légers
et se gèrent par la médiation des responsables bénévoles. On nous
explique que les gens ont conscience d'être à Anandwan dans un lieu
de paix et de dignité inédit par rapport à l'exclusion dont font
l'objet les lépreux à l'extérieur, et que leur souffrance partagée
les rend naturellement plus solidaires entre eux. Je veux bien le
croire, dans une certaine mesure. Ce sont, au final, les responsables
des différents pôles d'activités qui arbitrent en cas de problème.
</span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Ici
des mariages se font, y compris entre personnes de handicaps
différents, et des enfants en pleine forme naissent et grandissent
à Anandwan. Certains prendront peut-être des responsabilité ici,
d'autres partiront faire de grandes études ailleurs...</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-5KcMoT2kY4Q/UHj3nRqWvXI/AAAAAAAAHko/2KBc1tepTdc/s1600/P1060089.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://4.bp.blogspot.com/-5KcMoT2kY4Q/UHj3nRqWvXI/AAAAAAAAHko/2KBc1tepTdc/s400/P1060089.JPG" width="400" /></a> </span></div>
<h4 lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>Pentes
glissantes</b></span></h4>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Le travail fourni à Anandwan
est l'équivalent d'un C.A.T. en France, il ne peut et ne doit être
rentable. Donc de quoi vit la communauté ? Nous n'avons que des
réponses partielles. Une partie du personnel est rémunérée par <span style="font-size: small;">l’État</span>, certes. Certaines ressources viennent des ventes de leurs
productions par ailleurs. Mais on est très très loin de
l'autosuffisance et on devine vite que tout cela tient beaucoup
grâce à l'argent de plusieurs fondations et ONG indiennes et
étrangères. Un peu partout des panneaux indiquent que tel ou tel
bâtiment a été financé par telle ou telle organisation
bienfaitrice en Suisse, Norvège, Hong Kong... Le Rotary et le Lion's
Club sont de la partie évidemment... autant de sponsors qui tiennent
sans doute Anandwan sous perfusion étrangère, selon un système
qui, on le sait, est loin d'être seulement altruiste : les
donateurs se font défiscaliser de leurs dons, ils bénéficient
d'une valorisation de leur image, ils se rachètent pour certains la
bonne conscience qu'ils ne peuvent pas avoir dans leur business. Et
puis ils demandent à ce que l'argent soit ciblé sur certains
projets selon leurs propres critères (en général pour des projets
qui se voient, comme la construction d'infrastructures, si possible
pour les enfants). Certains apportent avec leur argent une soi-disant
expertise en développement en poussant l'application d'un modèle
occidental que l'on sait peu viable, ou en expérimentant tel ou tel
nouveau système innovant, et on verra bien si ça fait de la casse.
Bref, je caricature peut-être un peu, mais sans vouloir mettre tout
à fait tout le monde dans le même panier, nous pouvons constater en
parcourant Anandwan que certains de ces dérapages sont sans doute en
cours. </span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Anne, par exemple, notre
spécialiste en agriculture, repère tout de suite que les vaches,
très nombreuses et élevées dans de belles étables, sont cependant
trop grasses pour être nourries sainement. Ici aussi elles sont
gavées au maïs, ce qui n'est pas naturel pour un herbivore. Elle
repère aussi l'utilisation de pesticides Sygenta qui, renseignements
pris, est un des sponsors d'Anandwan. La philosophie gandhienne est
rendue loin, le schéma productiviste semble vouloir emboîter le
pas, même s'il n'a pas l'air d'impacter sur les conditions de
travail des gens. Ce n'est pas qu'une question d'influence des
bailleurs multinationaux, mais aussi tout simplement de formation des
dirigeants du centre, pour laquelle l'Inde n'a rien à envier à
l'Europe on dirait. De même, on nous parle de la construction d'une
grande cuisine centrale qui remplacera les cuisines réparties dans
les différents « quartiers » d'Anandwan. Cette
centralisation n'a pas l'air d'être la meilleure idée qui soit sur
le plan de la qualité de travail et de vie... enfin, nous, ce qu'on
en dit...</span></div>
<div lang="fr-FR" style="font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Autre symptôme, le centre a
développé un vrai pôle d'accueil des groupes internationaux comme
nous qui viennent visiter le centre. Des groupes de ces fondations et
ONG étrangères qui viennent entre autres constater le fruit de
leurs investissements. Cet accueil est du coup hyper standardisé,
avec petit film de promo à l'appui, une petite tournée type dans
les différents ateliers, au pas de course, et un centre
d'hébergement taillé sur mesure pour notre confort. Ils nous
proposent toujours de prendre des photos et nous avons un peu de mal
à trouver une occasion pour questionner un responsable sur des
éléments du fonctionnement d'Anandwan moins concrets que les
infrastructures ou les techniques employées dans les différents
ateliers.</span></div>
<h4 lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><b>Croire
pour voir et non voir pour croire</b></span></h4>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Ce qui en ressort, de nos
regards d'Occidentaux, c'est un sentiment d'admiration sur la
capacité à gérer relativement harmonieusement autant de personnes
et à remettre des gens debout par la valorisation personnelle et un
esprit de solidarité. Mais aussi une grande consternation concernant
un système finalement privé (mis à part le terrain et le personnel
qualifié alloués) qui se substitue au rôle, chez nous, des
pouvoirs publics pour organiser la société et fournir des services
aux gens. Un système même limite « féodal » dans le
rapport qu'il peut y avoir entre une population initialement très
misérable, même si tout est fait pour éduquer les nouvelles
générations, et une élite seigneuriale (Baba Amte était de la
haute caste des brahmanes) se posant comme protectrice contre la
barbarie de l'extérieur. Encore une fois, difficile de juger
définitivement, car l'environnement indien, on le voit, peut dans
bien des cas décourager les personnes bienveillantes de s'appuyer
sur les structures publiques pour améliorer le sort des gens les
plus pauvres. Contentons-nous pour l'instant de savourer les sourires
des gens...</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-fWt3rNU7GA4/UHj4S6aMSjI/AAAAAAAAHlQ/HKaBKkevxBw/s1600/P1060012.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-fWt3rNU7GA4/UHj4S6aMSjI/AAAAAAAAHlQ/HKaBKkevxBw/s400/P1060012.JPG" width="300" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"></span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="font-style: normal; line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">*NB : Dire « lépreux »
me dérange car les personnes qui ont été atteintes de la lèpre,
une fois guéries, ne l'ont plus, même si elles conservent le
handicap de leurs amputations et celui de la stigmatisation qui en
découle comme si elles étaient encore malades </span>
</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-3367790690318068522012-10-11T00:23:00.002-07:002012-11-18T09:52:35.054-08:00Signé !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-OdecT2eF-W8/UG7PZpBJMDI/AAAAAAAAHPw/z9ro3tkqGMk/s1600/P1050328.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="223" src="http://3.bp.blogspot.com/-OdecT2eF-W8/UG7PZpBJMDI/AAAAAAAAHPw/z9ro3tkqGMk/s400/P1050328.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
Bonne nouvelle ! Nous apprenons tout juste que le Ministre indien du
développement rural vient de signer un accord en 10 points au nom du
gouvernement avec Ekta Parishad. Cela ressemble à une victoire (même si
je reste personnellement très prudente). Attendons maintenant de voir
l'application. Dans tous les cas, la Marche est désormais terminée et
devrait laisser place à une célébration.<br />
<h4 class="tt32" itemprop="Headline">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><a href="http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/10/11/inde-la-marche-pour-la-justice-conclue-par-la-signature-d-un-accord_1773807_3216.html" target="_blank"><a name='more'></a><span style="font-size: large;">Inde : la "marche pour la justice" conclue par la signature d'un accord</span></a></span></span></h4>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><span itemprop="Publisher">Le Monde.fr</span> | <time datetime="2012-10-11T13:14:47+02:00" itemprop="datePublished">11.10.2012 à 13h14</time></span></span><br />
<br />
<figure class="illustration_haut">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: xx-small;"><img alt="Environ 35 000 personnes avaient entamé une "marche pour la justice" de 350 km, de Gwalior à New Delhi. " class="lazy-retina" data-lazyload="false" height="200" src="http://s1.lemde.fr/image/2012/10/11/534x267/1773808_3_7ceb_environ-35-000-personnes-avaient-entame-une_530fa86c6f2e9b311687ff14f6bb5c90.jpg" title="Environ 35 000 personnes avaient entamé une "marche pour la justice" de 350 km, de Gwalior à New Delhi. | AFP/STR" width="400" /></span></span>
</figure>
<br />
<div class="txt15_140">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
Des dizaines de milliers d'Indiens parmi les plus pauvres du pays ont mis fin à leur <i>"marche pour la <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/justice/">justice</a>"</i> entamée voici huit jours après <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/auxiliaire/avoir" target="_blank">avoir</a>
signé jeudi 11 octobre un accord avec le gouvernement pour la mise en
place de réformes agraires, a indiqué un porte-parole des organisateurs.</span></span></div>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
Environ 35 000 personnes, dont des paysans, des <i>"intouchables"</i> et des membres de tribus, avaient entamé cette <i>"marche pour la justice"</i> de 350 km le 3 octobre à Gwalior (centre) et devaient <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/rallier" target="_blank">rallier</a> <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/sujet/a226/new-delhi.html" target="_blank">New Delhi</a> vingt-six jours plus tard.</span></span><br />
<div class="lire">
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
Lire : <i><a href="http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/03/en-inde-la-marche-pour-la-justice-de-milliers-de-pauvres_1769369_3244.html" target="_blank">En Inde, la marche pour la justice" de milliers de pauvres"</a></i></span></span></div>
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
Ils entendaient <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/protester" target="_blank">protester</a>
contre leur mise à l'écart du développement économique et réclamer des
réformes agraires leur garantissant un accès à la terre et à
l'agriculture dans un contexte d'expansion industrielle.</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><i></i></span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /><b>AIDER LES POPULATIONS MARGINALISÉES</b></span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;"><br /><i>"Nous avons arrêté notre marche parce que le gouvernement a signé un accord avec nous"</i>, a déclaré <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/sujet/dea3/aneesh-thillenkery.html" target="_blank">Aneesh Thillenkery</a>, un porte-parole de l'organisation à l'origine de cette initiative, <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/sujet/f889/ekta-parishad.html" target="_blank">Ekta Parishad</a>, qui milite pour le droit à une justice sociale pour les Indiens sans-terre.</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
Selon la copie d'un document vue par l'AFP, le gouvernement fédéral s'est engagé à <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/plancher" target="_blank">plancher</a> sur une <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/politique/" style="cursor: text; text-decoration: none;">politique</a> de réformes agraires et à <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/faire" target="_blank">faire</a> pression auprès des gouvernements locaux, l'allocation de terres étant leur prérogative, pour <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/premier-groupe/aider" target="_blank">aider</a> les populations marginalisées.</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
L'une des clauses centrales de la nouvelle politique consiste à <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/inclure" target="_blank">inclure</a> le droit au <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/logement/">logement</a> pour chaque <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/famille/" style="cursor: text; text-decoration: none;">famille</a> pauvre et sans-terre dans le cadre de la justice sociale, au même <a class="lien_interne" href="http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/titre" style="cursor: text; text-decoration: none;" target="_blank">titre</a> que le droit à l'éducation ou le droit à l'information, ont indiqué les organisateurs.</span></span><br />
<span style="font-family: Times,"Times New Roman",serif;"><span style="font-size: small;">
De nombreuses franges de la <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/demographie/" style="cursor: text; text-decoration: none;">population</a>
de 1,2 milliard d'habitants, dont 73 % vivent grâce à l'agriculture, se
plaignent d'être mises à l'écart du développement de la troisième
puissance économique d'Asie et d'être sacrifiées au détriment de projets
industriels. Une première <i>"marche pour la justice"</i> en <a class="lien_interne" href="http://www.lemonde.fr/inde/">Inde</a>, organisée en 2007, avait été suivie par 25 000 personnes, dont des paysans criblés de dettes réclamant un accès à la terre.</span></span>Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6576910619949322902.post-27800230234633662172012-10-09T23:32:00.000-07:002012-11-18T09:53:26.613-08:00Lanza del Vasto, fer de lance de la non-violence en Occident<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-h0HOGyE6gvI/UHLo-2PQMuI/AAAAAAAAHFQ/I6zLr0mdzEM/s1600/P1050833.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-h0HOGyE6gvI/UHLo-2PQMuI/AAAAAAAAHFQ/I6zLr0mdzEM/s400/P1050833.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Aujourd'hui
Louis est invité à présenter devant les étudiants de l'Institut
la personne de Giuseppe Lanza del Vasto dont il a été disciple et
compagnon, tout comme Lanza del Vasto était disciple de Gandhi.
L'occasion pour moi d'en savoir plus sur ce personnage charismatique,
fondateur de la Communauté de l'Arche. </span></div>
<a name='more'></a><span style="font-size: small;"></span>
<div style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;"><span lang="fr-FR">Lanza
del Vasto est né au début du XXe siècle d'une famille
aristocratique ; il a fait ses études de philosophie à Paris et en
Italie au moment où la deuxième guerre mondiale se préparait. Vers
1931-1932, Gandhi vient à Manchester et explique à ceux qui n'ont
plus de travail pourquoi l'exploitation du coton indien leur a été
enlevée. Lanza del Vasto est sous le charme et part le rejoindre en
Inde où il se forme auprès de lui pour retourner</span><span lang="fr-FR">
ensuite enseigner ses principes en Europe. En 1942, il publie le
succès mondial : “le pèlerinage aux sources”. En 1948, il fonde
la première communauté de l'Arche et visite des groupes dans le
monde entier un peu partout pour diffuser la pensée gandhienne. </span></span>
</div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">L’Arche a développé des activités de filage, tissage, fabrication de
papier recyclé en réveillant des savoir-faire perdus. Lanza del
Vasto a aussi lutté contre la torture dans la guerre d'Algérie, ses
premiers compagnons s’enchaînant place de la Concorde avec ce
slogan : « nous sommes nous aussi des suspects ». De plus
en plus de gens se sont dits d'accord avec la non-violence et le
gouvernement lui-même ne savait plus quoi faire pour justifier des
actes violents contre des actes non violents.</span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">La
lutte contre le nucléaire civil et militaire a marqué les années
60. Un autre grand combat : le Larzac, petit camp militaire qui
devait être agrandi. Lanza est allé voir les paysans révoltés et
en a fait des militants convaincus de la non-violence. De là, la
première décision des paysans est de s'engager à ne pas vendre
leurs terres à l'armée. Ils plantent 103 arbres sur la route
principale du Larzac comme symbole de cet engagement. Certains
étaient d'anciens colonisateurs en Afrique et se sont rendus compte
de la ressemblance entre l'occupation en Afrique et l'occupation de
leur terre par l’État. Ils décident d'aller sur le terrain
militaire, de labourer les terres et cultiver des graines pour les
envoyer en Afrique. Des centaines d'actions ont eu lieu, dont une
marche en tracteurs de 600 km et 300 moutons sous la Tour Eiffel
parce que « la terre fait vivre, les armes font mourir ».
Des centaines de milliers de personnes appliquent le mot d'ordre de
ne plus payer l'impôt à l'armée mais acheter des terres dans un
groupement foncier agricole. En 1981, juste après la mort de Lanza
del Vasto, Mitterrand abandonne le projet. Aujourd'hui, l'Arche
continue d'exister de façon un peu différente qu'à l'origine.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-To_9M9C2BJE/UHWI8PPJoLI/AAAAAAAAHUs/PPhSPJF2Ifg/s1600/P1050863.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://1.bp.blogspot.com/-To_9M9C2BJE/UHWI8PPJoLI/AAAAAAAAHUs/PPhSPJF2Ifg/s320/P1050863.JPG" width="319" /></a><a href="http://2.bp.blogspot.com/-4Zb-4h8JEfo/UHWIzaqNwVI/AAAAAAAAHUg/dzJWs-cwoYA/s1600/P1050862.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-4Zb-4h8JEfo/UHWIzaqNwVI/AAAAAAAAHUg/dzJWs-cwoYA/s320/P1050862.JPG" width="240" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Nous
avons aussi aujourd'hui l'occasion de visiter un séminaire
catholique surprenant. La plupart des Chrétiens d'Inde suivent le
rite occidental, mais pas ceux du Kerala (région d'origine de ces
séminaristes) qui se réclament du rite byzantin. Pour autant, comme
le Père nous l'explique : « Notre foi est chrétienne
mais notre culture est indienne ». La représentation de la
Vierge Marie est donc déroutante et encore plus celle de Jésus
représenté dans la position du lotus avec la position des mains du
Bouddha. Pas de syncrétisme m'explique-t-on, car le rite n'est pas
changé, mais une adaptation culturelle qui met en valeur comme dans
les autres lieux gandhiens la cohabitation harmonieuse des religions.
Ainsi, dans l'église, des symboles tribaux, hindous, bouddhistes,
musulmans cohabitent-ils avec les symboles chrétiens. Intéressante
représentation également des étapes de la Passion à la mode
indienne. </span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-iji0JgPNL-o/UHWJCaFP_wI/AAAAAAAAHU0/mBNCdMgQc5A/s1600/P1050871.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="250" src="http://3.bp.blogspot.com/-iji0JgPNL-o/UHWJCaFP_wI/AAAAAAAAHU0/mBNCdMgQc5A/s400/P1050871.JPG" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-9bmtXgcjnxE/UHWJNgbEdEI/AAAAAAAAHVE/UxDDqslgtx0/s1600/P1050901.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Au
Musée des arts villageois, nous retrouvons la présentation des
techniques, outils et arts traditionnels locaux, et visitons les
ateliers de filage, tissage et imprimerie du khadi, ce tissu en coton
symbole de l'émancipation économique indienne sous le joug
britannique. </span></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-9bmtXgcjnxE/UHWJNgbEdEI/AAAAAAAAHVE/UxDDqslgtx0/s1600/P1050901.JPG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-9bmtXgcjnxE/UHWJNgbEdEI/AAAAAAAAHVE/UxDDqslgtx0/s400/P1050901.JPG" width="225" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le rouet pour filer le coton, dont la roue "shakra" est devenu le symbole de l'Inde</td></tr>
</tbody></table>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm; text-align: center;">
<span style="font-size: small;"> </span></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-size: small;">Pour notre dernière soirée avec les étudiants de l'Institut, nous leur proposons de tester l'Anterdrau sur "Dans les prisons de Nantes" : on abrège assez vite devant la difficulté de la tâche. Lucile préférera les (nous) initier à danser la Capucine et autres rondes enfantines mais qui les font bien rire, de même pour une chanson à répétition que je ressors de mes années de colo, dont la gestuelle et le ton expressifs les amusent beaucoup.</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cbL_k-R2Gc4/UHZU0zN8MpI/AAAAAAAAHVw/M6ArhhHUFtc/s1600/P1050943.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-cbL_k-R2Gc4/UHZU0zN8MpI/AAAAAAAAHVw/M6ArhhHUFtc/s400/P1050943.JPG" width="400" /></a></div>
<div lang="fr-FR" style="line-height: 115%; margin-bottom: 0.35cm;">
</div>
Magalihttp://www.blogger.com/profile/18166119599876201068noreply@blogger.com0