Cela fait plus de deux ans que la mobilisation a commencé pour soutenir la Jan Satyagraha. Des dizaines d'organisations et de personnalités en France ont soutenu la déclaration suivante, initiée par Gandhi international.
Plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim
En ce XXIème siècle, plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de la faim. Toutes les 4 secondes, une personne meurt des conséquences de la malnutrition, en majorité des enfants de moins de 5 ans. 25 % de la population mondiale consomment 85 % des richesses disponibles et, chaque année, 30 % de ressources en plus de ce que la planète peut régénérer sont utilisées.
La moitié des habitants de notre monde
sont agriculteurs dont les 3/4 travaillent encore uniquement à la main.
Assurer à ces paysans les conditions requises pour qu’ils puissent vivre
de leur travail est l’un des enjeux majeurs d’un développement durable,
pour que la violence ne soit pas la seule alternative de millions de
pauvres, affamés, spoliés, corvéables et déplacés vers les bidonvilles
des grandes métropoles.
La terre, l’eau, les semences, les
forêts, les minerais - biens communs de l’humanité - sont accaparés par
les investisseurs avec l’assentiment des États ou dans leur impuissance.
Partout sur la planète, exploitations minières ou forestières, grands
barrages, zones touristiques, monocultures hyper-intensives
d’exportation à base d’OGM ou production d’agrocarburants remplacent les
cultures vivrières. Cet accaparement des terres s’amplifie.
Parallèlement, l’afflux sur les marchés
des pays du Sud de denrées alimentaires produites dans les pays riches
avec d’énormes moyens mécaniques et massivement subventionnées génère
une concurrence déloyale qui ruine les paysanneries locales.
Marche pour la justice, le droit à l’alimentation, à la terre, à l’eau, aux semences, aux forêts
Organisée en Inde d’octobre 2011 à octobre 2012 par le mouvement Ekta Parishad, la marche non-violente pour la justice Jan Satyagraha sera une action forte et emblématique. Elle rassemblera, dans sa dernière étape en octobre 2012, 100 000 pauvres, paysans sans terre, tribaux et Intouchables qui vont marcher pendant 30 jours, pour faire valoir leurs droits aux ressources vitales et à une vie dans la dignité.
Cette marche est une opportunité
historique de mettre en lumière les questions fondamentales de justice
sociale et économique: partage des richesses, accès aux ressources
naturelles, souveraineté alimentaire, dettes des pays pauvres, place des
plus démunis dans nos sociétés, rôle des femmes, mais aussi démocratie
participative, responsabilités des sociétés multinationales et du
système financier international, choix d’un modèle de vie et de
développement durable et équitable pour tous. Il ne s’agit pas
d’assister les populations en situation de misère, mais de reconnaître
leurs droits aux ressources indispensables à la vie, de permettre leur
travail et favoriser leur initiative.
Globalisons la solidarité
Nous invitons les citoyens et les organisations de la société civile à soutenir cette marche de toutes les manières possibles, et à revendiquer, de manière déterminée et pacifique, auprès des instances internationales (ONU, FAO, OMC, Union européenne, OCDE, G 20, Banque mondiale, etc.), le droit d’accès des populations locales aux ressources naturelles (terre, eau, semences, forêts, etc.), ce qui implique le respect des législations existantes et leur renforcement par des mécanismes de régulation et de contrôle. Pareillement, en droit international, le droit à la souveraineté alimentaire doit être reconnu comme supérieur aux droits du commerce et de l’investissement.
Sur tous les continents, il importe de globaliser la solidarité. En 2012, nous appelons les citoyens à organiser
des actions non-violentes simultanées et concertées (marches, sit-in,
chaînes humaines, moments de silence, concerts, etc.) en lien avec la
marche indienne pour la justice, particulièrement entre le 2 octobre (journée internationale de la non-violence) et le 17 octobre (journée internationale de lutte contre la misère).
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